Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus reprend la parabole du Bon Berger pour qualifier son rôle de guide spirituel. À travers cette parabole, le Christ explique qu'il n'est pas en relation avec un troupeau mais que chaque brebis compte pour elle-même. Commentaires de Patrick Laudet, diacre permanent du diocèse de Lyon.
Évangile du dimanche 8 mai (Jn 10, 27-30)
En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN."
Source : AELF
Traditionnellement, au quatrième dimanche du temps pascal, on lit la parabole du Bon Berger ou du Bon Pasteur. C'est un texte très court. Selon Patrick Laudet, "il faudrait lire tout le chapitre 10 de l'évangile de Jean pour voir comment Jésus fait entrer ses auditeurs dans ce que c'est qu'être berger de son peuple".
Dans ce texte, Jésus est à Jérusalem, dans le temple, où il parle avec des autorités religieuses. Au verset 31, qui suit immédiatement la phrase de Jésus "Nous sommes UN", il est dit : "De nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus." Ainsi "ça chauffe à Jérusalem", note Patrick Laudet. "Jésus est en train de dire des choses confuses pour les uns, extrêmement blasphématoires pour d'autres." On avance peu à peu vers la Passion.
Aujourd'hui, la figure du Bon Berger est souvent perçue comme un peu mièvre. On a donc du mal à comprendre pourquoi la prise de parole de Jésus suscite une telle réaction chez les juifs qui sont dans le temple. C'est sans doute parce que Jésus fait écho aux textes d'Ézekiel (chapitre 34) et de Jérémie (chapitre 23), selon Patrick Laudet. Des textes où Dieu se désole de voir son peuple aux mains des mauvais bergers et qui sont de véritables réquisitoires contre les mauvais bergers. Ce que Jésus veut dire c'est que le mal peut être intérieur aussi et qu'il y a des mauvais bergers.
Reste que l'image du Bon Berger - le mot grec à l'origine est "beau berger" - est une figure importante dans la Bible. Elle fait écho au verset du Psaume 22 : "Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien." À travers cette parabole, et aussi celle de la brebis perdue, Jésus veut nous dire que "chaque brebis compte pour elle-même". Jésus n'est pas en relation avec un troupeau. "Il est clair que ce berger-là est en relation personnelle avec chacune de ses brebis !"
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