Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus tente d'expliquer ce qu'est le règne de Dieu. Il utilise pour cela des paraboles où il est question de semer des graines et de voir grandir la plante. Aux êtres humains revient le rôle de semer et de récolter. Contrairement à l'idée que l'on se fait d'un royaume terrestre, il est très peu question de puissance...
Évangile du dimanche 16 juin (Mc 4, 26-34)
Parlant à la foule en paraboles, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Source : AELF
Dans ce passage de l’évangile de Marc, nous sommes au début du ministère public de Jésus. Celui-ci a choisi ses disciples et se met à enseigner la foule au bord du lac. S'inspirant de la campagne qu'il connaît pour l'avoir traversée de long en large, il propose deux paraboles à ses auditeurs. Deux courtes histoires pour évoquer le Royaume, ce fameux règne de Dieu dont ses interlocuteurs voudraient bien enfin voir la couleur. Commentaires de l'écrivaine Marie-Laure Choplin.
"Une parabole c’est une fenêtre sur le monde de Dieu", a entendu dire un jour l’écrivaine Marie-Laure Choplin. "C’est vraiment pour faire entendre quelque chose. La parabole est un récit qui donne à voir par des images qui parlent immédiatement aux personnes."
Parfois, cela a à voir avec le conte. Il s’agit de donner à entendre par des images, des évènements, une histoire… "Dans les deux petites paraboles que nous avons là, même s’ils elles sont très courtes, remarque Marie-Laure-Choplin, il y a quelque chose de saisissant comme il peut y avoir dans un conte !"
Juste avant ce passage d’évangile, Jésus dit : "Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus." (Mc 4, 24) Il est question d’écoute et de rapport au monde. Jésus tenter de nous alerter, d’éveiller en nous une prise de conscience sur la manière de se situer par rapport à tout ce qui peut faire sens autour de nous.
De notre capacité d’écoute dépend la fécondité des paroles de Jésus. "Il y a vraiment un rapport entre comment je me situe, comment j’entends, constate Marie-Laure Choplin. Plus on entend, plus ou va pouvoir recevoir, ça paraît une lapalissade mais en fait ce n’est pas si évident que ça ! Et je crois que c’est ça que fait Jésus avec ses disciples, il leur travaille l’oreille et alors ils peuvent entendre davantage."
Le but de Jésus en racontant ces deux paraboles est d’expliquer ce qu’est le règne de Dieu. La première parabole a ceci de "très surprenant", pour Marie-Laure Choplin, que le royaume de Dieu est comparé à un homme. Sans doute est-ce "mon humanité" qui peut "m’enseigner quelque chose de ce qu’est ce royaume ou ce règne…"
Dans ces deux paraboles, un geste en particulier revient, celui de semer. À l’être humain revient le rôle d’ensemencer, c’est-à-dire d’initier ou de commencer, comme le note l’écrivaine. Mais c’est à la semence que revient le travail de croître et de grandir. On peut noter qu’il y a là deux rythmes qui n’ont pas de rapport entre eux. "Cette germination et cette croissance, elle n’a pas de rapport avec le rythme de l’homme." On nous dit aussi que l’humain ne sait pas comment la graine grandit. "Tout ce démarrage de croissance se passe dans l’ombre et on n’en sait rien, ni du rythme ni de quoi ça dépend."
D’après ces paraboles, le royaume de Dieu ressemble plus à un geste ou à un processus qu’à un royaume terrestre. Mais comme le souligne Marie-Laure Choplin, quelle différence avec la façon dont on se représente un royaume ! "Dès qu’on dit le mot royaume, on imagine une intervention, un pouvoir de faire, un pouvoir de changer." Or, là, il n’y a pas de faire. "Et il y a très peu de puissance à l’œuvre."
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