"Levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule"
Méditation de l'évangile (Mt 14, 13-21) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Il est là, Jésus sauveur" par la communauté du Chemin Neuf
En ce temps-là,
quand Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste,
il se retira et partit en barque
pour un endroit désert, à l’écart.
Les foules l’apprirent
et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.
Le soir venu,
les disciples s’approchèrent et lui dirent :
« L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée.
Renvoie donc la foule :
qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Mais Jésus leur dit :
« Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent :
« Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit :
« Apportez-les moi. »
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains,
il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.
Source : AELF
Je vous propose de prolonger cet évangile par une petite parabole, la parabole du week-end scout.
Quand des scouts partent en week-end, il faut bien sûr qu’ils prévoient d’apporter de quoi manger.
Il y a alors deux manières de faire.
La première, c’est de demander à chacun de venir avec son pique-nique.
La seconde, c’est d’apporter quelque chose à partager avec les autres : une quiche, une salade, un gâteau.
Dans le premier cas, chacun mange ce qu’il a apporté, et tout est consommé : le pique-nique est parfaitement calibré, d’autant plus qu’en général chacun a pris soin de préparer son sandwich préféré ; dans le second cas, celui où l’on partage ce qu’on a, il y a toujours des restes. La quantité de nourriture est pourtant la même dans les deux cas.
La leçon de cette petite parabole est que, quand on partage, il en reste toujours ; on aurait pu être plus nombreux. Mais quand on ne partage pas, il y a juste ce qu’il faut.
Nous nous interrogeons évidemment sur le récit de la multiplication des pains que nous venons d’entendre. Comment est-ce possible, avec aussi peu de nourriture, de donner à manger à autant de monde ? La parable du week-end scout nous apprend que c’est possible, à condition de partager. Elle nous apprend aussi qu’il y a sans doute quelque chose à changer dans notre monde si nous voulons nourrir les habitants de notre planète. Tant que chacun gardera égoïstement ses propres ressources, des centaines de millions d’êtres humains continueront à souffrir de la faim. Quand nous aurons compris qu’il faut partager, alors nous découvrirons que notre pays, notre continent, notre Terre, peuvent accueillir beaucoup plus de monde que ne le laissent penser les études savantes qui sont menées sur les ressources dont nous disposons.
Terminons cette parabole par un grand classique du scoutisme, le bénédicité. Nous y demandons à Dieu de donner du pain à ceux qui n’en ont pas ; demandons-lui plutôt de nous apprendre à partager avec celles et ceux qui sont dans le besoin.
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