Le film qu'elle a réalisé en 2014 l'a fait connaître au grand public et a suscité beaucoup de débats, notamment dans les milieux catholiques. Natalie Saracco a réalisé "La mante religieuse" quelques années après avoir été victime d'un violent accident de la route où elle a cru perdre la vie. Son film est l'histoire d'une Marie-Madeleine des temps modernes sans foi ni loi, qui fait le pari de séduire un jeune et beau prêtre.
La foi chevillée au coeur depuis l'enfance, la réalisatrice à la chevelure exubérante, héritée de sa mère italienne, dit qu'elle "n'a pas eu le choix de faire ce film", qu'il "s'est imposé" à elle. Film qui a choqué pour son portrait sans concession d'une jeunesse dépravée. Mais ce qui titille chez Natalie Saracco c'est la soif d'absolu qui l'habite et la façon exubérante qu'elle a de dire sa foi, de parler de ses "voix" et de sa vision du coeur du Christ.
"Vous allez vraiment me prendre pour une allumée mais je suis vaccinée", dit-elle en racontant son accident de voiture et surtout l'expérience surnaturelle qui a suivi. A la suite d'un choc violent sur l'autoroute, un après-midi de juillet, elle s'est vue crachant du sang et ne pouvant plus respirer. Alors qu'elle se croyait près de la mort, elle a eu le regret de ne s'être pas confessée. C'est là qu'elle a entendu cette voix du "Seigneur" qui "[lui] a répondu du tac au tac: ma fille ne t'inquiète pas, je connais le secret de ton coeur". Avec Natalie Saracco il faut s'habituder à "ses voix", "un peu comme Don Camillo", dit-elle un brin moqueuse. Elle parle aussi de la vision qu'elle a eue du "coeur" du Christ "entouré d'épines" et de son "visage souffrant".
Entrée à l'âge de 16 ans au Cours Florent, Natalie Saracco s'est vite sentie "étouffer" dans la peau d'une actrice, métier qui "oblige à être centré sur soi". Et elle, ce qu'elle voulait c'était devenir réalisatrice pour être "vraiment à l'écoute". A l'heure où elle publie son autobiographie, elle réalise son second long métrage. L'histoire ne dit pas si c'est sa vie qu'elle prévoit de mettre en scène mais il y aurait matière! Avant qu'elle soit au monde sa mère rêvait d'avoir une fille à la "chevelure de Marie-Madeleine". Celle qui dit n'avoir jamais vraiment grandi, a gardé l'émerveillement facile qu'ont les enfants: un atout, certainement, pour faire le métier qu'elle a choisi. "Je t'ai donné le talent pour que tu fasses des films pour ma gloire", a entendu un jour dans sa prière cette passionnée du Christ.
Emission enregistrée en juin 2016.
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