Les Petites Sœurs de l’Assomption : des religieuses ancrées dans la vie quotidienne des plus démunis
En partenariat avec Petites Sœurs de l'Assomption
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Un siècle de vie, cela en fait des choses à raconter ! D’autant plus quand on a été prêtre et ouvrier en même temps. À 100 ans, le Père André Soulas nous raconte son histoire depuis son service de travail obligatoire en Allemagne à sa bénédiction par le pape François à l’occasion de son centenaire.
"C’est un peu étonnant que tout le monde me félicite d’avoir passé 100 ans, je n’y suis pour rien", plaisante-t-il. Du chemin, il en a fait pour en arriver là. Fils d’une famille modeste, d’une mère croyante et d’un père plus sceptique, c’est à 9 ans que lui vient l’envie de devenir prêtre. Ce n’est qu’après avoir fait ses études et après avoir été envoyé en Allemagne à 20 ans, pour le service de travail obligatoire, qu’il entre au séminaire. Peu après son entrée, il est hospitalisé pendant plusieurs mois pour soigner sa tuberculose dans un sanatorium pour le clergé dans le sud de la France.
Bien qu’il s’était dans un premier temps opposé à la vocation de son fils, son père assiste à son ordination. André, surnommé Dédé par tout le monde, devient le père Soulas. Mais ce n’est que plusieurs années plus tard, grâce au concile Vatican II, que sa vocation prend un véritable sens. "Je l’ai suivi de jours en jours", se souvient le Girondin qui "ne comprenait rien au latin" et se réjouissait de pouvoir prononcer la messe en français. Plus que le changement de langue, c’est l’autorisation en 1965 du travail dans les chantiers et dans les usines pour les prêtres, qui a marqué un tournant dans sa vie.
Encouragé par son évêque et avec deux autres prêtres, le père André Soulas devient donc prêtre-ouvrier, sous la responsabilité de la Mission ouvrière. Il suit la voie de son père et se fait embaucher comme électricien. Licencié après une faillite, il trouve rapidement une autre société dans laquelle son salaire est augmenté grâce au combat des syndicats. C’est le déclic. André Soulas décide de se syndiquer à son tour. "J’étais envoyé pour vivre la vie comme les ouvriers, avoir les mêmes risques et créer des relations", raconte-t-il.
Dans son travail, personne ne sait qu’il est prêtre, mais il s’attache à faire connaître Dieu en actions plus qu’en parole. "Il fallait que les travailleurs découvrent la tendresse de Dieu et sachent qu’ils sont aimés de Dieu et de l’Église mais sans faire de la propagande, en témoignant tout simplement", explique-t-il.
Une fois retraité, le prêtre s’est souvent joint aux manifestations. Et si sa santé ne l’empêchait pas de déambuler, il y participerait encore volontiers. "J’y vais pour la paix, pour tout ce qui concerne l’humain. L’évangile ne fait que ça, il ne fait que dire aimez-vous les uns les autres, partagez", commente le Père André Soulas, qui a fait de l’humain sa priorité.
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