C'est par la volonté de deux prêtres des Missions étrangères de Paris (MEP), Paul Bigandet (1813-1894) et Alexandre Cardot (1857-1925), que la cathédrale de Yangon (anciennement Rangoun), est sortie de terre à la fin du XIXe siècle. Un grand édifice néogothique consacré en 1911, dans un pays majoritairement bouddhiste. Plus de 100 ans après, nous sommes allés à la rencontre de l'un de leurs successeurs. Ordonné prêtre le 29 juin 2019, le Père Bruno, 35 ans, a été envoyé à vie en Birmanie. Comment vit-il ses premiers mois d'immersion dans ce pays ? Quelles sont ses impressions ? Ses questionnements ? Pour le savoir, Thierry Lyonnet a partagé son quotidien.
Sur les murs de la sacristie, dans la cathédrale de l'Immaculée-Conception, sont alignés des portraits de ses prédécesseurs. Cela n'a pas échappé au Père Bruno, "dans toutes les paroisses où les Pères MEP ont été présents, on voit cet alignement de cadres", côte à côte, selon un ordre chronologique. Les plus anciens sont des portraits de "vieux Pères européens avec leurs grosses moustaches et leur grande barbe" et puis on trouve des portraits de prêtres birmans.
Cela résume en quelque sorte la mission que l'Église catholique a confiée aux Missions étrangères de Paris il y a plus de 350 ans : amener l'Évangile dans les pays d'Asie et former un clergé local.
Aujourd'hui, ils sont 700 prêtres locaux pour 700.000 catholiques (soit 1% de la population). Pourquoi donc les MEP continuent-elles d'y envoyer des prêtres ? Pour le Père Bruno, sur les 60 millions d'habitants, "beaucoup ne connaissent pas le Christ, à nous de trouver de nouveaux chemins pour présenter aux gens le Christ !"
Comment et pourquoi le Père Bruno est-il "tombé chez les MEP" ? "Une bonne question qu'il faut poser au Seigneur !" Cela fait cinq mois que le jeune prêtre est installé dans son pays d'adoption. Pour le moment, il vit à Yangon avant d'être envoyé dans une région reculée du pays. En tant que prêtre MEP il a trois ans en début de mission pour apprendre la culture et la langue du pays - la langue, c'est le premier "défi du missionnaire". "Un prof de birman m'a dit que pour un Occidental qui commençait à apprendre, il faut au moins trois ans pour entendre la différence entre les différents tons."
Apprendre la langue, cela "permet de rentrer dans une culture". "Quand on comprend une structure d'une langue, on comprend la structure de la pensée, de la spiritualité d'un peuple, d'un pays, c'est un trésor, c'est une nécessité."
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