Pourquoi les chrétiens font-ils le signe de croix ?

Un signe de reconnaissance ? De superstition ?

Des joueurs de foot qui en entrant sur le terrain font le signe de croix : est-ce de la superstition ? "Je respecte ce signe, confie Michel Wackenheim, parce qu’ils pourraient ne rien faire du tout ! S’ils font ce signe ça fait partie de leur éducation de leur culture et ils se disent à ce moment-là ils sont chrétiens."

Le signe de croix, c’est aussi parfois un geste que l’on fait sans réfléchir, un peu machinalement. Le fait est que les chrétiens, "et surtout les catholiques", précise le Père Wackenheim, le font très souvent ! En entrant dans une église, au début de la messe, à la fin de la messe, à chaque bénédiction... Benoît XVI, ou le théologien dominicain Frère Yves Congar, ont montré que le signe de croix est l’essence du christianisme.

Se souvenir de notre baptême et de la mort du Christ

"Dans la Bible, évoquer le nom du Père c’est se mettre en sa présence et considérer sa personne", explique Michel Wackenheim. Et quand nous disons la formule "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen", tout en traçant une croix notre corps, "nous faisons mémoire de notre baptême et des paroles que le prêtre a prononcées ce jour-là", explique le Père Wackenheim.

Le Père, le Fils et le Saint-Esprit forment la Trinité, Dieu en trois personnes. Or, "dans la Trinité, il y a la deuxième personne, Jésus, qui est mort sur une croix". Le signe de croix a donc un deuxième sens. En plus du souvenir de son baptême, le chrétien fait mémoire de la mort du Christ, qui a donné sa vie pour sauver tous les hommes. "Nous nous souvenons tous en faisant ce signe, du mystère du Vendredi saint, où Jésus meurt humblement, discrètement, et il meurt pour nous."

Des origines très floues

À partir de quand les chrétiens ont-ils commencé à faire le signe de croix ? Si de nombreux textes en parlent, comme l’écrivain du IIe siècle Tertullien, on ne sait pas de quel geste précisément il s’agit. "Ce qui est sûr c’est qu’au début, au tout début, c’était le petit signe qu’on traçait sur son front, que son corps, quelque part. Puis ce signe est devenu un grand signe du front à la poitrine et aux épaules."