Est-ce parce qu'on ne la comprend plus qu'un grand nombre de catholiques ne vont plus à la messe ? Ou bien l'inverse ? Toujours est-il que la pandémie a accéléré semble-t-il un phénomène déjà en cours dans notre société déchristianisée. Pourtant, ce à quoi invite la célébration dominicale est assez simple : vivre une expérience proprement spirituelle.
Dans un message du 23 août dernier, le pape François s’inquiète des conséquences du Covid sur la fréquentation de la messe dominicale. Mais la pandémie précipite un mouvement engagé depuis longtemps, notamment en France. La baisse de la pratique religieuse est l’indicateur le plus visible de la déchristianisation de notre société. Dans les différents sondages réalisés ces dernières années, 4 à 5% des personnes se rendent à la messe au moins une fois par mois. Le manque de compréhension de ce qui se passe à la messe est-ce une cause ou une conséquence de ce phénomène ? Pour beaucoup les termes employés et les gestes posés peuvent sembler incompréhensibles.
Le kyrie, le sanctus, l’anamnèse… Autant de termes que l’on trouve sur le livret de messe. Et qui peut dire parmi les pratiquants ce qu'ils signifient vraiment ? "Comprendre le sens des mots que l’on utilise et des attitudes que l’on a est important, mais on peut aussi les vivre de l’intérieur", souligne cependant Marie Bregnac. Responsable de la commission de musique liturgique (CML) du diocèse d’Annecy, elle a suivi les Pour elle, il ne faut pas "analyser" ce qui se passe mais chercher à "vivre une expérience". La messe "nous fait vivre un itinéraire"
"C’est très important de ne pas oublier que, dans la liturgie, le corps est là." , souligne Marie Bregnac, responsable de la commission de musique liturgique (CML) du diocèse d’Annecy. Formée à l’Institut supérieur de liturgie (ISL), à Paris, elle rappelle que la messe nous fait vivre un "itinéraire". Et encourage chacun à "chercher le sens" de cet itinéraire. "Il faut le vivre pleinement avec tout son être, il faut être disponible, réceptif…"
En 2005, Benoit XVI disait : "Se réunir avec nos frères, écouter la Parole de Dieu, et se nourrir du Christ, immolé pour nous, est une expérience qui donne sens à la vie, qui communique la paix du cœur… Sans le dimanche, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas vivre." L'un des textes fondamentaux du concile Vatican II, "Lumen Gentium", définit "le sacrifice eucharistique" comme "source et sommet de toute la vie chrétienne". Quand les catholiques célèbrent la messe, ils répondent à la demande du Christ, "faites ceci en mémoire de moi". Aussi, à la messe, il ne s'agit pas tant de comprendre que de "rencontrer quelqu'un", selon l'ancien directeur de l’institut supérieur de liturgie, Frère Patrick Prétot. Aujourd'hui moine à l'abbaye de La-Pierre-qui-Vire (Yonne), il précise : "Si on ne cherche Dieu que dans la liturgie il y a quelque chose qui manque..."
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