« Qu’ils soient un comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)
Méditation par la Pasteure Magali Girard
Chant Final : "Père unis nous tous" par Reflets
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
Source : AELF
Je vous disais dimanche que l’on peut entendre ici le terme de « sanctification » comme une consécration, une consécration au monde. Mais alors que signifie ces paroles de Jésus à propos de ses disciples : « ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde ». Pour Jésus on l’accepte aisément, mais pour les disciples? S’ils ne sont pas du monde, s’ils n’appartiennent pas au monde il faut entendre une opposition forte entre eux et les autres humains sans doute. Et cela fait référence à ce que vivent les premières communautés chrétiennes qui existent au moment où Jean écrit ces lignes. Cette opposition se traduit par le refus de Jésus ainsi "n'être pas du monde" signifie ne pas suivre les valeurs qui guident ceux qui refusent le Christ.
« Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.» demande Jésus dans sa prière. On comprend que leurs motivations ne doivent pas être celles qui d'habitude guident les hommes, mais aussi que rien de ce qui est humain ne doit leur être étranger aux disciples.
Il précise encore « de même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ». Et le monde dont il est question n’est pas à confondre avec l’endroit où nous nous tenons. Il s’agit de ce que nous appelons la civilisation composée notamment de valeurs morales et d’une certaine compréhension des relations entre les vivants.
Si cette prière de Jésus nous semble difficile à saisir pleinement, c’est parce que justement il demande pour nous au Père que nous sachions « nous situer autrement au même endroit », j’emprunte l’expression au philosophe Bruno Latour. Et entre nos deux écoutes de ce même passage nous comprenons que le désir de Jésus pour nous n’est pas que nous soupirions vers un paradis perdu en méprisant la matérialité d’un ici bas trop dur pour nous mais que au contraire, mis en joie par la révélation accomplie en Christ nous comprenions enfin qu’elle nous indique aussi qu’elle est notre vraie place dans...le monde
Que cette prière de Jésus éclaire nos journées !
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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