Célébré le 27 septembre, date de sa mort, Saint Vincent de Paul a oeuvré toute sa vie pour soulager la misère, matérielle comme spirituelle. Ce prêtre, véritable figure du renouveau spirituel invite les chrétiens à trouver une façon juste d'être au service de l'autre.
"Les pauvres sont nos maîtres", disait saint Vincent de Paul. Célébré le 27 septembre, celui qui est considéré par l'Église catholique comme "le grand saint du Grand Siècle" a marqué son époque en développant une spiritualité de serviteur éminemment moderne.
Lorsqu'il devint prêtre en 1600, Vincent de Paul se garda de se mettre "au service d'une idéologie". C'est en se mettant au service des pauvres, qu'il découvrit petit à petit que ce service était "le cœur de l'Évangile", comme l'explique le Père Bernard Massarini, lazariste.
La vie de Vincent de Paul (1581 - 1660) en quelques dates :
• 1610 - Devient aumônier de Marguerite de France, la "reine Margot"
• 1609 - Rencontre avec Pierre de Bérulle
• 1613 - Rencontre avec la famille de Gondi
• 25 janvier 1617 - Prononce le fameux Sermon de Folleville (Somme) sur la réconciliation et les confessions générales
• 20 août 1617 - À Châtillon-les-Dombes (Ain), reçoit l'appel au secours d'une famille malade comme un appel de la Providence
• 8 décembre 1617 - Fondation de la première confrérie de la charité
• 1625 - Fondation de la congrégation de la Mission (lazaristes)
• 1633 - Fondation des Filles de la Charité
• 27 septembre 1660 - Mort à Paris
• 16 juin 1737 _-Canonisation par le pape Clément XII
L'extraordinaire modernité de la spiritualité vincentienne est de considérer que nous allons tous "nous retrouver ensemble pauvres, riches, moins pauvres, en attente d'apaisement". Aujourd'hui, les pauvretés peuvent être d'ordre social, matériel, psycho-affectif, ou liées à la maladie. "Il ne s'agit pas de servir le pauvre mais de faire avec lui pour qu'il ne reste pas dans sa condition d'isolement, quelle que soit le type de pauvreté."
Il y a chez saint Vincent de Paul une très forte une attention au réel. Pour tous les héritiers de sa spiritualité, il s'agit de "mettre ses compétences au service de là où on est placé." Tandis que dans nos sociétés, nous sommes régulièrement confrontés à des réalités complexes - telles que l'accueil des migrants, la précarité, le mal-logement - Saint Vincent de Paul nous invite pas à ne pas nous précipiter pour trouver des solutions, mais à "faire en sorte d'aider l'autre à retrouver l'énergie pour pouvoir se donner à nouveau".
Pour Saint Vincent de Paul, le service du pauvre se fait par la rencontre, avec ce "souci systémique, pour aider l'autre à retrouver des liens". L'essentiel est de savoir être et d'être humble - non pas au sens de mésestime de soi, mais de justesse et de vérité. Comme le Christ, constamment en lien avec le Père, ce saint nous invite à trouver de l'énergie dans la prière. "L'écoute intérieure nous met en aptitude de répondre juste."
"Quand on aide les pauvres, on a tendance se dire : j'ai de la chance de ne pas être à sa place." Ce complexe de supériorité, qu'on éprouve ou que l'on voudrait éviter, et qui fait que l'on se sent en surplomb de celui qui souffre, l'autre le ressent, selon Saint Vincent de Paul. "Quelqu'un qui a moins de langage a une sensibilité plus grande", nous dit le Père Massarini.
"La pauvreté n'est pas un déshonneur, elle est une situation concrète", qui n'est pas amenée à durer. Quand on rencontre quelqu'un, quelle que soit sa pauvreté, Saint Vincent invite à se dire "Je suis avec lui créature de Dieu. Je ne suis pas au-dessus, ni en dehors, ni au-delà. Je suis à côté." Quand saint Vincent de Paul parle des "pauvres" qui "sont nos maîtres" il désigne cette forme d'enseignement au cœur de la relation à l'autre.
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