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"Seigneur, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux" (Mt 14, 22-36)

Un article rédigé par Père Emmanuel Pic (50916) - RCF,  - Modifié le 3 août 2021
Prière du matin"Seigneur, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux" (Mt 14, 22-36)

"Seigneur, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux"

Méditation de l'évangile (Mt 14, 22-36) par le père Emmanuel PIC

Chant final: "En toi, j'ai mis ma confiance" par la communauté de l'Emmanuel

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus avait nourri la foule dans le désert.
    Aussitôt il obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
    Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
    La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

    Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux
en marchant sur la mer.
    En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
    Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
    Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
    Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
    Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
    Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
    Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
    Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

    Après la traversée, ils abordèrent à Génésareth.
    Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ;
ils firent avertir toute la région,
et on lui amena tous les malades.
    Ils le suppliaient de leur laisser seulement
toucher la frange de son manteau,
et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.

Source : AELF

Méditation Père Emmanuel Pic

Quelle image de l’Église plus parlante que cette frêle embarcation battue par les flots, sur laquelle les disciples ont trouvé place, sans Jésus qui préfère rester seul ? Les vents sont contraires. On les imagine, ces disciples, inquiets, en proie peut-être au découragement car il faut se battre contre les éléments déchaînés pour faire avancer leur barque. Ils ne sont même pas capables de reconnaître le Seigneur qui s’avance vers eux et qu’ils prennent pour un fantôme.

Un seul mot suffit pour les apaiser : « Confiance ! c’est moi, n’ayez plus peur ! »

Ce mot de « confiance », c’est le mot de la foi : croire, c’est en effet se mettre dans une attitude de confiance. Le croyant ne saurait avoir peur, car il a la tranquillité d’esprit de celui qui sait que rien de grave ne pourrait lui arriver, puisque Dieu ne le quitte jamais. Dieu, ou plutôt Jésus lui-même, qui se montre capable de dominer les forces du mal qui agitent les eaux.

Cette barque, n’est-ce pas aussi l’image de nos vies ? Des vies qui ne sont pas de longs fleuves tranquilles, mais passent, elles aussi, par des phases d’agitation, des moments où on perd le contrôle ; des moments où nous nous retrouvons assaillis par l’angoisse, car celui, celle sur qui nous comptions pour faire équipe n’est plus là. Un parent qui flanche, un conjoint qui prend de la distance, un collaborateur qui change de métier, un ami qui déménage… Comme les disciples sans Jésus, nous voici livrés à nous-mêmes. L’inquiétude qui nous saisit alors est cousine du doute, ou plutôt elle vient parce que nous doutons de nous-mêmes et de notre capacité à mener la barque à bon port.

Ce qui met fin au doute, ce qui ramène la tranquillité d’esprit, ce qui calme le vent, c’est la foi, c’est-à-dire la confiance profonde, globale, que nous mettons en la vie, en nous-mêmes, et peut-être en Dieu. Fais grandir en nous, Seigneur, la foi, seule capable de mettre fin aux angoisses que nous éprouvons lorsque la barque de nos vies est en proie aux vents contraires.

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