« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » (Jn 16, 5-11)
Méditation par le Père Emmanuel Gobillard
Chant Final : "J'attendrais" par GLORIOUS
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
Source : AELF
Je m’en vais. Cette parole de Jésus plonge les apôtres dans la tristesse comme le souligne Jésus. Sa présence n’est plus palpable, physique. Nous le regrettons et nous recherchons sans cesse, parfois de façon mal ajustée, sa présence en nous, une manifestation psychologique, affective qui nous prouverait que Dieu nous aime vraiment, qu’il nous accompagne, qu’il est attentif à nous. Mais ce désir, presque physique est remplacé par la foi, plus aride, plus pauvre. Elle nous invite à rencontrer Jésus dans la simplicité des espèces eucharistiques. Nous le voyons sans le reconnaitre puisqu’il se cache derrière un morceau de pain. Nous le voyons sans le reconnaitre aussi lorsqu’il se cache derrière le visage du pauvre, derrière le visage de tout être humain, et même derrière le visage de ce voisin avec lequel je suis en conflit. Notre corps, notre être tout entier est le temple de la présence de Dieu, mais avouez que c’est bien difficile d’y croire, en particulier lorsqu’il s’agit de nous-mêmes. J’ai bien du mal à croire que derrière mes fatigues et mes faiblesses, derrière mes péchés, mes infidélités, Dieu est présent, infiniment présent. Il est cette petite flamme, cette petite espérance qui me permet de ne pas sombrer, de ne pas m’écrouler face à mon indignité, qui me permet de reconnaitre en chaque personne sa présence. La dignité de tout personne humaine est infinie, quels que soient sa condition, son âge, son origine, son état de santé. Oui le Seigneur se cache, mais pour susciter en nous la foi qui dépasse les apparences, pour nous inviter aussi à être son témoin. Soyez mes témoins, dit le Seigneur aux apôtres avant de partir. Oui soyons ses témoins, témoins de son amour et de sa miséricorde, témoins du respect infini qu’il a pour toute vie humaine, en particulier la vie fragile. Il est monté au ciel mais il compte sur nous.
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