« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera »
Méditation de l'évangile (Jn 16, 20-23a) par le Père Emmanuel Gobillard
Chant Final : "Quelle joie " par Chemin Neuf
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous allez pleurer et vous lamenter,
tandis que le monde se réjouira ;
vous serez dans la peine,
mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine
parce que son heure est arrivée.
Mais, quand l’enfant est né,
elle ne se souvient plus de sa souffrance,
tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine,
mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ;
et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »
Source : AELF
Aujourd’hui Jésus dans cette grande prière du jeudi saint que nous propose l’Évangile, invite les apôtres à l’Espérance. Il les prépare en même temps à vivre l’horreur du vendredi saint : il les invite non seulement à accueillir sa passion et sa mort mais aussi leur lâcheté, leur désertion, leur incompréhension devant ce qui se passe. Nous-mêmes, lorsque nous pensons que tout s’écroule, que tout est foutu, imaginons un instant ce qu’a pu être le sentiment des apôtres au moment où tout ce en quoi ils croyaient est mort, au moment où toutes leurs illusions sont déçues. Pour nous, plusieurs siècles après, c’est plus facile. Nous savons que le Seigneur est ressuscité, qu’il leur a envoyé l’Esprit Saint, nous savons qu’ils se sont convertis, qu’ils sont revenus à Jérusalem comme les disciples d’Emmaüs qui avait pris la mauvaise route, la route de la fatalité et du désespoir. Désormais nous savons que la réalité de la résurrection a dépassé tous leurs espoirs un peu trop humains, que leur espérance est devenue invincible. Mais si nous avions été à leur place, si nous avions vécu ce qu’ils ont vécu, nous aussi, nous aurions été profondément déçus, nous aussi nous aurions perdu tout espoir. Et pourtant, même deux mille ans plus tard, même si nous savons que Jésus est vainqueur de la mort, que son Espérance dépasse tous nos espoirs humains, nous doutons. Nous sommes encore trop souvent dans cette logique humaine, du succès facile, de la peur de l’échec, de la peur de perdre nos acquis. Nous avons peur que l’Église perde de son rayonnement. Comment l’Église pourrait ne pas vivre ce que le Christ lui-même a vécu ? Demandons à l’Esprit Saint de changer notre regard, de transformer nos utopies ou nos espoirs trop humains, ou nos désillusions et nos déceptions en une véritable Espérance. Dans la foi nous avons la certitude que le Christ a déjà vaincu la mort, qu’il est ressuscité et qu’il nous a déjà sauvé. Il nous suffit d’accueillir ce salut qu’il nous offre, de ne pas avoir peur lorsque le vent souffle, que la tempête fait rage et que nous ne voyons pas le bout du chemin. Il est là ! Il semble dormir au fond de la barque, mais il est là dans la confiance absolue que son Père est la source de toute vie, qu’il est le salut et que jamais il ne nous abandonnera.
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