"Vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes"
Méditation de l'évangile (Mt 23, 27-32) par le père François Lestang
Chant final: "Garde moi mon Dieu" par Hélène GOUSSEBAYLE
En ce temps-là,
Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux :
à l’extérieur ils ont une belle apparence,
mais l’intérieur est rempli d’ossements
et de toutes sortes de choses impures.
C’est ainsi que vous, à l’extérieur,
pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes,
mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes,
vous décorez les tombeaux des justes,
et vous dites :
“Si nous avions vécu à l’époque de nos pères,
nous n’aurions pas été leurs complices
pour verser le sang des prophètes.”
Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes :
vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »
Source : AELF
« Vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal ». Jésus s’en prend aux experts en religion de son époque, leur reprochant de porter des masques, comme dans le théâtre grec, où le terme « hypocrite » trouve sa source. Un hypocrite, c’est d’abord quelqu’un qui joue un rôle, qui se donne pour ce qu’il n’est pas. L’hypocrisie ici, c’est cet écart entre un extérieur bien policé et un intérieur désordonné. C’est aussi le refus d’assumer une histoire marquée par l’assassinat des messagers envoyés par Dieu, de manière à se présenter comme ayant les mains propres, comme étant du côté de Dieu, alors même que ceux à qui Jésus s’adresse se préparent à le tuer lui aussi.
« Malheureux êtes-vous », répète encore et encore Jésus, tout au long de ce chapitre de l’évangile selon Matthieu. Malheureux, vous qui vivez un tel écart, une telle division, une telle complicité avec la mort. Comment en sortir ? Apparemment ce n’est pas la question des scribes et des pharisiens, mais cela peut être la nôtre.
Oui, il se pourrait bien que nous aussi, aujourd’hui encore, nous portions des masques pour dissimuler nos péchés, nos complicités avec la mort ; il se pourrait bien que nous aussi, nous prétendions n’avoir rien à faire avec les agissements des générations précédentes, celles pourtant qui nous ont engendrés.
Comment en sortir ? Le psalmiste ose adresser à Dieu cette belle prière : « unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom ». C’est bien en choisissant d’accueillir la vérité de Dieu, d’accueillir ses messagers, c’est en osant croire à la promesse de résurrection apportée par Jésus pour ceux qui vivent dans l’ombre de la mort qu’un chemin de paix et d’unité peut s’ouvrir, pour moi, aujourd’hui.
O Dieu, notre Père, pardonne-nous nos offenses !
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