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Armel Job

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 15 septembre 2018  -  Modifié le 28 février 2024

Claude, jeune homme solitaire, rend régulièrement visite à sa tante Adrienne, fasciné comme tous les hommes qui l’ont un jour croisée par sa douceur et sa beauté. Cinquante-cinq ans, veuve, elle sort peu de chez elle. Un samedi, elle évoque un secret qui pèse sur son cœur, mais Claude refuse de l'entendre. Quelques semaines plus tard, il la trouve gisant sur le carrelage de la villa, morte. Accident ? Meurtre ?... Claude se met en quête de la confidence qu'il n'avait pas voulu recevoir.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Armel  Job  - Une femme que j’aimais  -  Robert Laffont
En une quinzaine de romans, Armel Job s’est imposé comme l’un des écrivains belges les plus réputés. Prix Emmanuel Roblès et Prix du  jury Giono, il est finaliste du Prix Charles Exbrayat 2018.
Tante Adrienne une madone de Botticelli tout droit descendue de son cadre. Une beauté, une vraie : « celle qui touche, celle qui nous serre la gorge.» Non pas une belle plante qui laisserait supposer que la carrosserie prime le reste, non, plutôt la femme  fatale, dotée d’un fluide intérieur qui ensorcelle.  
A 55 ans, belle comme au temps de l’insouciance, elle a plaisir à accueillir celui qui a su gagner sa confiance, Claude son jeune neveu aide pharmacien à Charleroi. Claude, lui aussi aime à partager ces moments d’intimité avec cette femme si rebelle et si belle. Si étrange aussi. Ne dit-on pas que chaque vendredi, elle passait son après-midi au Cabaret Vert de la rue Léopold, celui que fréquentait jadis Arthur Rimbaud ?
Plusieurs fois dans la cuisine où elle lui prépare le café il l’a sentie prête à lui confier un secret  « quelque chose qui me concerne, il faudrait que quelqu’un le sache, c’est à toi que j’aimerais bien le dire  Claude, à toi et à personne d’autre »
Elle n’a pas eu le temps de parler, le 26 mars 1994, Claude l’a découverte sans vie dans le désordre du salon, entre la cafetière moka, les tasses renversées et le sucrier les pattes en l’air. Il l’a portée sur le lit, lui a fermé les yeux, a appelé le docteur Tortoir, les Pompes funèbres et sa mère.
 C’est seulement le lendemain - après avoir entendu sa mère dire qu’en faisant sa dernière toilette elle avait senti que sa belle-sœur avait la nuque brisée « comme si on lui avait fait le coup du lapin » - qu’il réalisa qu’elle n’était peut-être pas morte d’un AVC.
Comme le docteur Tortoir avait déjà donné le permis d’inhumer, il se garda bien de prévenir les gendarmes et se lança dans une enquête au long cours. Ni Maigrèt ni Imogène, se fiant à son instinct -  de fausses pistes en conclusions hâtives, de rencontres imprévues en rendez-vous bidons - il remonta la vie compliquée de cette tante dont la généalogie ne l’était pas moins.
Patiemment il reconstituera le puzzle : oui au bel âge, Tante Adrienne avait quelques bonnes raisons de planquer un revolver sous son polochon.

     


© clichés Louis Reynard

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