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François-Guillaume Lorrain : ''Le garçon qui courait'' éditions Sarbacane
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François-Guillaume Lorrain : ''Le garçon qui courait'' éditions Sarbacane

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 17 juin 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Août 1936 : un jeune athlète vient de remporter le marathon aux J.O. de Berlin ; et pourtant, il semble bien triste sur le podium. Il cache son maillot japonais. Car Kiteï Son, alias Sohn Kee-Chung, vient de Corée, pays annexé par le Japon, et il a dû courir sous les couleurs de l’ennemi. D’ouÌ€ vient-il ? Quelle a été son enfance, dans une petite ville près de la frontière chinoise ? Comment est-il devenu le coureur le plus endurant du monde et quel sera son sort lorsqu’il devra rentrer dans une Corée sous le joug qui voudrait le fêter en libérateur ?

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
François-Guillaume Lorrain - « Le garçon qui courait » - Editions Sarbacane - 15 € 50
 
François-Guillaume Lorrain, agrégé de Lettres, grand reporter au Point où il était responsable du cinéma avant de prendre en charge l’histoire et la géographie fut finaliste du Prix Charles Exbrayat 2011 avec « L’homme de Lyon ».
 Le petit garçon n’avait que sept ans quand son grand frère l’entraînera dans une aventure destinée à ridiculiser l’envahisseur Japonais. Opération réussie sauf que le grand frère sera expédié dans un camp d’où il ne reviendra pas. Le petit garçon se contentant d’une sympathique bastonnade paternelle. Mais ce jour là lui qui « n’aimait rien tant que la lenteur » découvrira - la flicaille aux trousses vous donne des ailes - non seulement le formidable plaisir que procure la course à pied mais aussi qu’en ce domaine il était de la graine des meilleurs.
 Ce petit garçon est Coréen. Mais la Corée n’existe plus. Deux ans après sa naissance « sa Majesté l’Empereur de Corée a concédé complètement et à tout jamais à Sa Majesté l’Empereur du Japon tous ses droits de souveraineté sur l’ensemble du territoire coréen. »
 Ce petit garçon, il a nom Sohn Kee-Chung. Le 9 août 1936 il remportera le marathon des Jeux de Berlin. En moins de 2 heures 30, nouveau record olympique. Ce même jour et dans le même stade, Jesse Owens gagnera lui sa quatrième médaille d’or. Au nez et à la moustache d’Hitler. Hitler est en rage, Owens aux anges, Sohn Kee-Chung plus triste que triste. De mémoire de Coubertin on n’avait vu sur un podium olympique un champion aussi triste.
 Rendez-vous compte ! Il venait de gagner la plus belle course du monde sous un faux nom : Kiteïsa Son. Un nom de Japonais. Ceux-ci ne lui avaient pas laissé le choix. C’est leur drapeau, honni par tout son peuple, qu’il avait vu monter dans le ciel de Berlin et leur hymne qu’il avait entendu résonner dans le stade. Mais ce n’était qu’un début. La suite allait être plus terrible encore. Aussi quand bien plus tard il la racontera à son petit fils, celui-ci ne pourra s’empêcher de crier : - Les salauds !
 « Ne répète jamais ce mot, répondra le vieil homme, ou seulement devant moi. Et juste pour les Japonais. »

  


© clichés Louis Reynard

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