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Jean Berthier « 1144 livres » (Robert Laffont)
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Jean Berthier « 1144 livres » (Robert Laffont)

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 20 octobre 2018  -  Modifié le 28 février 2024

Le narrateur, né sous X, bibliothécaire de profession, voit sa vie bouleversée par la lettre d'un notaire. Il y apprend que sa mère biologique, dont il ignore tout, vient de mourir et lui laisse un héritage singulier : 1 144 livres. Faut-il accepter l'héritage de quelqu'un qui vous a abandonné ? Qui était la femme cachée derrière ces ouvrages ? Cet événement confronte le narrateur à ses origines et à son amour des livres.
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Jean Berthier - 1 144 livres - Robert Laffont - 12€
Jean Berthier originaire de Saint-Etienne, a publié des articles ou des essais dans des revues littéraires et réalisé des films de fiction et des documentaires. 1 144 livres est son premier roman.
Le mystère de ses origines n’ayant jamais été pour lui un problème existentiel, le narrateur - arraché à l’Assistance publique le quatre-vingt-dix-septième jour de sa naissance - coule une existence heureux entre « Henri, un père fort et Mariette, une mère douce» : « Je ne fais pas partie de ces bataillons d’enfants nés sous X qui, requis par le moderne souci de transparence, se lancent à la poursuite de leur origine. »
Henri et Mariette étaient quincailler. C’est donc sur les modes d’emploi des pots de peinture et des boites de détergents qu’il découvrira les bonheurs de la langue de Molière. Décidé à faire sa vie au plus près des livres - et après avoir hérité de quarante « bibliothèques vertes » offertes par la mère d’un camarade victime d’un chauffard - il hésitera entre l’enseignement mais il avait peur des élèves, la librairie mais il  en redoutait les chiffres, l’édition mais ll  craignait son mystérieux désordre .Il prit alors une quatrième voie, celle des bibliothèques. Heureux et père de famille, la vie s’écoulait douce et tranquille lorsqu’il reçut une lettre de maître Noblecourt.
Par pli recommandé ce notaire lui apprenait que sa mère biologique l’avait chargé de le retrouver et de lui remette les 1 144 livres composant sa bibliothèque. L’homme de loi venait d’apprendre le décès de cette vieille dame et s’acquittait de sa volonté aussi étrange que dernière.
Notre sous X n’avait aucune envie de ce cadeau qui ne pouvait que polluer un quotidien dans lequel celle qui l’avait expulsé de son ventre en catimini n’avait rien à faire. Il décida de renvoyer le notaire à ses chères études et à son Etude très chère. Mais Maître Noblecourt était la crème  des notaires et comme il avait déjà fait livrer trente-huit cartons de livres dans une chambre d’hôtel qu’il lui avait réservée, il n’osa mettre son projet à exécution.
Et c’est ainsi, que dans une chambre anonyme d’un hôtel presque borgne, il se retrouva au milieu d’une montagne de cartons, bien décidé à n’en ouvrir aucun. Sauf que la nuit venue, sa main se hasarda et retira du plus petit de tous « La Joie » de Georges Bernanos.

  


 

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