L'Anjou, toute une histoire

Louis Le Pieux est âgé d’une trentaine d'années lorsqu’il prend la succession de son illustre paternel Charlemagne. Nous sommes en 814. Quand on lui communique la nouvelle de la mort de l’empereur d’Occident, celui qui n’est alors que roi d’Aquitaine se trouve à Doué-la-Fontaine, dans l’un de ses palais impériaux.

Dans les années qui suivent, Louis aura à nouveau l’occasion de fréquenter l’Anjou. Il y vit d’ailleurs un drame en 818. Des éléments attestés par une source contemporaine. Mais bien au-delà, le poème d’Ermold Le Noir vient dépeindre avec précision le portrait de Louis Le Pieux en acte et les réalités du vaste empire carolingien au IXe siècle.

Longtemps décriée, l'œuvre de ce conseiller politique refait surface aujourd’hui grâce au travail d'enquête d’une historienne angevine. Pendant plus de 30 ans, Jehanne Roul a décortiqué chaque vers, les traduisant puis les interprétant au plus juste pour nous offrir un tableau contrebalançant l’image négative qui colle au roi Louis Ier.

Certains l'associent à une formidable épopée industrielle, d’autres ne peuvent s’empêcher de se remémorer un passé douloureux… Mais lorsque l’on évoque la chaussure dans les Mauges et le Choletais, personne ne semble indifférent. Et pour cause, une partie de son histoire s’est écrite sur notre territoire.

Jusqu’au XIXe siècle, le Choletais a construit sa notoriété grâce au textile. Mais à l’heure de la mécanisation du secteur, les petits ateliers familiaux peinent à suivre le rythme de l’industrialisation. La fabrication artisanale des Mauges ne peut rivaliser en termes de coût et de productivité. L’activité s’effondre. Tout est à reconstruire.

Parti de rien ou presque, des entrepreneurs vont alors se lancer dans la confection de savate. Porté par une demande croissante et une main d'œuvre très bon marché, la filière va rapidement se développer et prospérer. A peine un siècle après l'installation du tout premier atelier, les Mauges et le Choletais sont devenus le berceau de la chaussure. Fabricants à elles seules 40% de la production nationale.

Alors que les regards seront braqués sur Notre-Dame de Paris ce week-end à l’occasion de sa réouverture au public, je vous propose cette semaine de nous tourner vers notre “vieille dame de pierre” à nous : la cathédrale Saint Maurice d’Angers.

Édifice monumental emblématique construit à partir du XIIe siècle mais dont les origines remontent bien avant… Dès le Ve siècle. A travers les âges et le temps, le lieu de culte a connu plusieurs grandes campagnes de travaux.

Nous nous pencherons sur son évolution, son style architectural, ses célèbres peintures mais également sur les divers et étranges usages de sa galerie médiévale. Sans oublier les aménagements que l’on doit au Roi René, profondément attaché à ce monument devenu nécropole royale à partir du XIIIe siècle pour la maison d’Anjou.

Le 12 juillet 1790 est une date à jamais marquante pour l’histoire de France et pour la communauté catholique. Quasiment un an jour pour jour après la prise de la Bastille, l’Assemblée constituante adopte le décret relatif à la Constitution civile du clergé. En cette période révolutionnaire, le texte transforme les prêtres, serviteurs de Dieu en fonctionnaires de l’Etat à qui on demande de prêter serment à la Nation. Le pape de l’époque s’y oppose. Naît alors une division profonde au sein de l’Eglise. Il y a ceux qui préfèrent rester fidèles à Pie VI et ceux qui embrassent les nouveaux principes révolutionnaires. Jacques-Antoine Coquille d’Alleux est de ceux-là.

Très décrié par une partie de ses contemporains et par les historiens modernes pour ses prises de position souvent incomprises, son itinéraire semble pourtant assez cohérent à la lecture de ses différents engagements et des rencontres qu’il va faire tout au long de sa vie. A travers ce personnage local, il nous est donné de comprendre en partie ce qui a pu motiver certains prêtres à prêter serment

Implantée au sommet d’un promontoire dans le quartier de Belle-Beille, elle constitue un repère visuel majeur dans le paysage angevin, dont elle est par ailleurs l’une des principales attractions patrimoniales. L’Abbaye Saint-Nicolas, édifice millénaire, fait l’objet d’un grand colloque organisé en cette fin de semaine dans la cité des bords de Maine.

Ses origines, son évolution architecturale, les communautés qui l’ont fréquentées… Durant deux jours, de nombreux experts vont partager leurs travaux sur ce monument classé pour mettre en lumière de nouvelles perspectives de recherche.

A l’occasion de ce grand rendez-vous culturel, nous vous proposons de nous arrêter sur un pan de la riche histoire de Saint-Nicolas. Retour aux sources et aux nombreuses péripéties qui ont conduit à sa fondation par Foulque Nerra au début du XIe siècle.

Elle est une figure majeure de la littérature française du XVIIe siècle. On lui doit notamment des ouvrages tels que La Princesse de Montpensier, Zaïde ou encore La Princesse de Clèves, considéré encore à l’heure actuelle comme son chef-d'œuvre. Madame de La Fayette, par son style épuré et la finesse de l’analyse psychologique de ses personnages a révolutionné le roman d’amour.

Des romans qui lui ont souvent été inspirés de ses propres observations et expériences… Parmi celles-ci, son passage en Anjou entre 1653 et 1654 marque un temps fort dans sa vocation d’écrivaine. Dans cette émission, nous revenons sur cette étape essentielle qu’a été sa vie en Anjou pour son œuvre mais également sur les péripéties qui l’ont amenée sur notre territoire et les personnages qu’elle y a rencontrés.

C’est une année exceptionnelle que s’apprête à vivre la congrégation Notre Dame de Charité du Bon Pasteur. La communauté de religieuses célèbre à partir de cette fin de semaine l’entrée dans son bicentenaire… ou plutôt dans le bicentenaire de la fondation de sa branche contemplative.

Il y a 200 ans, le 11 novembre 1825, Sainte Marie-Euphrasie Pelletier créait la première communauté de sœurs contemplatives. Celles que l’on nommait alors les Madeleines étaient des jeunes filles désirant s’engager dans une vie de prière tournée vers Dieu et vers leurs sœurs apostoliques œuvrant aux côtés des femmes marginalisées et vulnérables.

L’occasion d’évoquer les origines et la mission de la congrégation en s’arrêtant tout particulièrement sur l’itinéraire de cette sainte de l’Anjou, Madame de l’Espérance comme elle était surnommée par certains de ses contemporains. Une figure majeure de l’action sociale chrétienne qui a su essaimer son action sur les cinq continents.

Septembre 1870… Le conflit militaire opposant la France à la Prusse sur fond d’enjeux géopolitiques précipitent la déchéance de Napoléon III et, avec elle, met un terme au Second Empire. Le 4 septembre, la IIIe République est proclamée. Elle durera 70 ans.

7 décennies durant lesquelles, les mœurs et les mentalités de la société française vont lentement mais progressivement évoluer en faveur d’une certaine émancipation des femmes.

Longtemps maintenues dans un statut d’infériorité par rapport à leurs homologues masculins, ces dames vont peu à peu se faire une place dans la sphère publique et même accéder à plus d’égalité juridique, politique et sociale.

Des progrès que l’on doit notamment aux premières concernées qui ont eu le courage et la volonté de défendre leurs convictions, de Georges Sand à Marie Curie en passant par l’artiste Camille Claudel ou la militante féministe Louise Weiss…

Moins connues du grand public, plusieurs figures engagées émergent également dans l’Anjou conservatrice du XIXe siècle. Je vous propose durant cette émission de nous arrêter sur quelques-uns de ces portraits mis en avant dans un ouvrage intitulé : Femmes angevines sous la IIIe République.

Son nom est récemment réapparu dans l’actualité… Des archéologues pensent avoir découvert, sous la cathédrale Notre-Dame de Paris, les ossements de Joachim du Bellay… plus de 500 ans après la mort du poète ligérien. Et c’est de cet amoureux de la langue française dont nous allons parler aujourd’hui. Durant la prochaine demi-heure, je vous propose de replonger au cœur de la Renaissance pour découvrir ou redécouvrir la vie et l'œuvre de l’auteur des Regrets. Connu pour être l'un des membres les plus influents de la Pléiade, Du Bellay a marqué la littérature française par sa plume élégante et son esprit mélancolique. Mais derrière les sonnets et les élégies, qui était-il réellement ? De son enfance en Anjou à son voyage en Italie en passant par ses études à Poitiers, retour sur un itinéraire hors du commun.

Le XVIe siècle en France est notamment marqué par les guerres de religions. On en dénombre 8 au total entre 1562 et 1598. La propagation du protestantisme à cette époque et les vives critiques qu’il véhicule sur les abus du clergé catholique conduisent à des répressions d’abord sévères puis sanglantes à l’encontre des partisans de la Réforme.

Malgré le contexte, les rangs des Huguenots grossissent si bien qu'ils constituent 1/10e de la population du Royaume de France dès le milieu du 16e siècle. Le protestantisme s’organise alors et des églises calvinistes commencent à fleurir. Celle d’Angers sera l’une des premières à être inaugurée en 1555.

Angers qui deviendra quelques années plus tard, en octobre 1560, lors d’une réunion de préparation des états généraux, le théâtre de ce que les historiens vont nommer la Journée des Mouchoirs. Une journée qui va tourner à l’affrontement entre les partisans des deux camps. Et qui ne sera pas sans conséquences pour l’avenir, notamment à l’heure des tristement célèbres massacres de la Saint-Barthélémy.

Défis sportifs, démonstrations militaires, colloque historique… A partir de vendredi et tout au long du week-end, la ville d’Angers va vibrer au rythme du 130e anniversaire du 6e régiment du Génie. Trois jours de fête durant lesquels les sapeurs angevins vont momentanément quitter leur caserne pour se mêler à la population locale et tenter de mieux faire connaître leur savoir-faire, leurs missions, leurs traditions.

L’occasion de revenir sur quelques moments forts de leur histoire. Fondé en 1894, durant la Belle Epoque, le 6e RG a joué un rôle crucial dans la construction et la défense du pays. Il a d’abord servi la France en outre-mer, participant à l’aventure coloniale à Madagascar notamment. Mais c’est surtout lors de la Première Guerre mondiale que le régiment - par ses actes de bravoure et de sacrifice - s’est couvert de gloire.

Durant cette émission, nous revenons sur une partie de cette épopée et sur l’évolution de la vocation amphibie du régiment, qui fait intégralement partie depuis 40 ans à la 9e Brigade d’Infanterie de Marine.

L’Abbaye royale de Fontevraud accueille en cette fin de semaine un colloque international à l’occasion des 900 ans d’Aliénor d’Aquitaine. Un personnage emblématique de l’Anjou au destin particulièrement exceptionnel. Reine de France à seulement 13 ans puis reine d’Angleterre à la suite de l’annulation de son premier mariage, elle restera tout au long de sa vie un personnage influent sur la scène politique européenne. Décrite comme une femme d’une grande beauté au charisme envoutant, ses contemporains n’oublient pas non plus de souligner son érudition et sa grande intelligence. Des atouts qui vont l’aider à nouer des alliances stratégiques au service de “l’Empire Plantagenêt”.

A l'occasion de la tenue du Congrès Mission ce week-end, nous nous penchons sur le parcours et la trajectoire missionnaire de Monseigneur Chappoulie. L’ancien évêque d’Angers a consacré une grande partie de sa vie à la mission. Auprès des civilisations étrangères mais également auprès de ses concitoyens à une époque où le phénomène de déchristianisation s’accentuait en France, notamment en milieu rural.

Bâtis entre le Xe et le XIIe siècle, leurs traces ont quasiment toutes disparu… Avant les édifices en pierre que nous connaissons bien, les premiers châteaux ressemblaient principalement à des fortifications de bois implantées sur des mottes.

Comment étaient-ils organisés ? Quels étaient leurs usages ? Comment se transmettaient-ils ?

Spécialiste du Moyen-Âge, l’historien Teddy Veron nous éclaire.

On se le passe de main en main depuis maintenant 80 ans… Devenu un objet incontournable du quotidien, il relaie les informations locales du Maine-et-Loire. Le Courrier de l’Ouest est né à la fin du mois d’août 1944, sur les ruines de son ancêtre Le Petit Courrier.

Dans ce nouveau numéro de l’Anjou, toute une histoire, je vous propose de revenir sur les origines du quotidien régional implanté depuis toujours à Angers. Une aventure directement liée au parcours d’un homme politique originaire de Châteauneuf-sur-Sarthe. Un certain Albert Blanchoin, qui malgré un passé assez trouble, prendra la tête du journal, bien aidé par l’appui et le soutien du Comité départemental de Libération.

Le 18 avril est une date importante et marquante pour notre diocèse. Elle correspond au jour où Monseigneur Charles-Emile Freppel fut sacré évêque d’Angers en l'Église Saint-Louis-des-Français à Rome à la veille de ses 43 ans.

L’Alsacien d’origine y restera 20 ans, jusqu'à sa mort en 1891. Deux décennies bien remplies au cours desquelles l’énergique Mgr Freppel a multiplié les œuvres caritatives, les discours au Parlement (en tant que député) et les initiatives en faveur de la promotion de l’éducation pour tous.

C’est l’un des sites les plus emblématiques de l’Anjou… Le château de Brissac appartient à la même famille depuis plus de cinq siècles. Une famille prestigieuse proche du pouvoir qui a souvent joué des grands seconds rôles dans l’Histoire de France.

Simple seigneurie, Brissac a rapidement été érigé en comté d’abord puis en duché, dès le début du 17e siècle. Un titre de noblesse qui fut acquis en partie grâce aux faits d’armes et à l'habileté politique du premier Duc : Charles II de Cossé, proche de la Ligue catholique mais nommé Maréchal de France sous le règne d’Henri IV, le protestant.

C’est l’une des pages les plus sombres de l’histoire du Maine-et-Loire. 20 juillet 1942… le tristement célèbre convoi n°8 part de la gare d’Angers direction Auschwitz avec à son bord, plus de 820 juifs parqués comme des bestiaux. Des Hommes, des femmes, des adolescents… qui quelques jours plus tôt ont été raflés dans tout l’Ouest de la France puis rassemblés au grand séminaire, rue Barra.

Restée confidentielle durant de nombreuses années, cette tragédie est aujourd’hui assumée par les autorités. Dans quelques jours, une œuvre mémorielle avec le nom des victimes sera d’ailleurs inaugurée place Giffard Langevin, à proximité du quai du Maroc d’où les trains de marchandises ont quitté Angers cette soirée d’été.

Alors, comment en est-on arrivé là ? De quelle manière fut traitée la population juive du département durant l’occupation ? Et puis qu’est-ce qui explique que les Allemands aient fait d’Angers une place forte du nazisme en France ?

Nous tentons de répondre à ces question avec l'historien angevin Alain Jacobzone, spécialiste de la Déportation.

C’est une vie pleine de rebondissement que nous allons vous conter aujourd’hui. Celle d’un homme qui aura connu tous les régimes politiques ou presque… Né sous Louis XV, Louis de Bourmont a traversé durant son existence les événements de la Révolution, la monarchie constitutionnelle, la première République, le premier Empire, la Restauration, la période des Cents Jours et la Monarchie de Juillet.

A travers sa vie, c’est une partie de l’Histoire de France que nous évoquons. Une France qu’il a toujours voulue servir. Tranquillité, fortune, honneurs suprêmes… Lui, le militaire de grande valeur à la carrière fertile en aventures sacrifia tout à ses idéaux et à sa foi politique fondée sur la légitimité royale.

Durant cette demi-heure, nous allons tenter de cerner qui était Louis de Bourmont, originaire de l’Ouest de l’Anjou. Un homme qui a passé sa vie aux côtés de ceux qui exerçaient le pouvoir.

C’est une découverte exceptionnelle qu'ont réalisée les archéologues de l’Inrap il y a tout juste 24 ans. Nous sommes alors sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis, dans le quartier de la gare à Angers. Sur place, les vestiges d’un temple, témoin de la diffusion d’un culte oriental méconnu et mystérieux jusque dans la ville antique de Juliomagus au début de l’ère chrétienne.

A l’approche des journées de l'archéologie qui se dérouleront dans le courant du mois de juin, je vous propose de nous arrêter cette semaine sur ce que les scientifiques et historien nomment le mithraïsme ou le culte dédié à la divinité Mithra, qui est d’ailleurs mis actuellement en valeur dans le cadre d’une exposition dans la galerie du musée des Beaux-Arts d’Angers.