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"Avec toutes mes sympathies", d’Olivia de Lamberterie
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"Avec toutes mes sympathies", d’Olivia de Lamberterie

RCF,  -  Modifié le 19 octobre 2018
Christophe Henning a sélectionné le livre "Avec toutes mes sympathies", d’Olivia de Lamberterie. Un livre émouvant, une écriture qui nous porte.
éditions Stock éditions Stock

Quand la vie d’un proche prend fin brutalement, c’est le monde qui s’effondre, le sol qui se dérobe, le souffle qui nous manque. Le frère de l'auteur s’est jeté du pont Jacques-Cartier, à Montréal. Son mal de vivre l'a emporté. Cette menace pesait sur l'existence d’un homme sensible, entouré des siens, qui n’en était pas à sa première tentative. Olivia de Lamberterie montre bien l'attention constante de la famille, des amis, mais aussi l'impuissance face à la mélancolie envahissante, à la dépression chronique… Les souvenirs d'enfance et de fratrie sont d’autant plus forts : "J'écris pour prolonger l'existence d'Alex et m'empêcher de sombrer. Parce que je ne peux tout simplement pas reprendre ma vie comme s'il n’avait jamais existé", écrit-elle.
 

La vie d’Olivia de Lamberterie, ce sont les livres : elle est critique littéraire pour le magazine ELLE. Pour une fois, elle prend la plume…

Son livre est un témoignage et aussi un vrai moment de littérature, parce que, souvent, la littérature se nourrit de notre condition humaine, la vie, l’amour, la mort. Si l’auteur fait partie, dit-elle, d’une "certaine bourgeoisie intellectuelle et artistique", elle rejoint tous ceux qui sont confrontés au deuil brutal : on parle du disparu, on évoque les moments vécus ensemble. On essaie de survivre aussi : Olivia de Lamberterie n’arrive plus à lire, ce qui fait son métier, comme d’autres ne parviendraient plus à enseigner, à soigner, à travailler. Passé "le premier jour du reste de nos vies sans lui", le quotidien s’impose : elle se trouve "partagée entre l’envie de porter la mort de mon frère en étendard et la crainte de mettre dans l’embarras des gens chers en leur délivrant cette nouvelle tragique". Dans le deuil, chacun fait comme il peut, et avance avec ses propres armes : "Les mots ne comblent pas les précipices mais ils les rendent familiers", confie Olivia de Lamberterie. Il n’y a pas d’autre solution : eux qui restent vivent avec l’absence…
 

Un livre émouvant, une écriture qui nous porte

Un livre qui nous rappelle que nous ne sommes pas seuls quand la mort et l’effroi nous saisissent. Autour de l’auteur, il y a une famille, des amis, cette solidarité qui peut aider à accepter l’incompréhensible : "l'insoutenable lourdeur a gagné. La vie l'a tué", dit-elle en parlant de son frère. Mais il y a les livres, encore et toujours, comme une consolation, parce que, confie Olivia de Lamberterie, "lire répare les vivants et réveille les morts".

 

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