Chicago 7/8

Affiche du film Chicago. Crédit Miramax/TF1 vidéo

Le film de Rob Marshall sort sur les écrans français, le 26 février 2003. Écrit par Bill Condon, c'est une adaptation de la comédie musicale de Bob Fosse, John Kander et Fred Ebb. Elle fut jouée la première fois au 46th Street Theater de Broadway, le 3 juin 1975.
L'intrigue est basée sur la pièce de théâtre homonyme de Maurine Dallas Watkins, créée en 1926, elle-même inspirée d'un fait divers survenu en 1924 à Chicago.

All that jazz

All that Jazz avec la voix de Catherine Zeta Jones ouvre Chicago.
Ce fait divers met en scène Roxie Hart, une jeune femme idéaliste, jouée par la blonde Renée Zellweiger, qui rêve depuis toujours de monter sur la scène de l'Onyx Club, comme son idole, Velma Kelly, incarnée par la brune Catherine Zeta Jones. Mais elle est accusée du meurtre de son amant indélicat et envoyée en prison. Derrière les barreaux, elle retrouve bientôt celle qu'elle admire, condamnée à une très longue peine pour avoir tué son mari et sa soeur, pris en flagrant délit d'adultère. Le très populaire avocat Billy Flynn, que campe le sémillant Richard Gere, va brillamment plaider leur cause et attirer l'attention des médias sur ces deux jeunes femmes à la voix superbe...

Catherine Zeta Jones. Crédit Dion Beebe Miramax

Roxie Hart et Velma Kelly, deux des plus brillantes chanteuses du Chicago des années 20… talentueuses certes mais emprisonnées après le meurtre de son amant pour la première et de son mari et sa sœur pour la seconde. Des règlements de compte liés à de sombres histoires d’adultères et de trahison. C’est dire si la blonde Roxie et la brune Velma ont du caractère…
Toutes deux se retrouvent dans le bâtiment des femmes où règne Mamma (jouée par Queen Latifah), truculente et gironde matonne qui règne en maîtresse femme sur son petit monde…   
La première nuit de la douce Roxie dans cet univers carcéral sombre et angoissant ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.
Eblouissante à plus d’un titre, la bande originale de Chicago est signée  John Kander, compositeur et scénariste américain, né le 18 mars 1927 à Kansas City, dans le Missouri. Du fruit de sa collaboration avec le parolier Fred Ebb, sortiront deux chefs d’œuvre de la comédie musicale : Cabaret, tout d’abord en 1966, puis dix ans plus tard, Chicago, donc, qui brûlera à son tour les planches de Broadway et encensera la critique et le public.

Cell block tango

Le génie du film de Rob Marshall est d’avoir su rester fidèle à la trame narrative de la comédie musicale de Bob Fosse tout en y apportant son sens de la mise en scène comme ses portraits croisés de Roxie et de Velma, le feu et la glace, le yin et le yang.
Deux personnalités aux antipodes, deux talents mus par la même ambition : être la reine de la scène.
Chicago ou le film de tous les records : six fois oscarisé notamment pour la meilleure actrice dans un second rôle pour Catherine Zeta Jones, la meilleure direction artistique, les meilleurs costumes, le  meilleur son, le meilleur montage et le meilleur film pour le producteur Martin Richards. Chicago, encore, récompensé de deux Bafta, l’équivalent des César britanniques… pour le meilleur son et la meilleure actrice dans un second rôle, une statuette de plus pour la charismatique Catherine Zeta Jones… Chicago, toujours, qui reçut en 2003 trois Golden Globes dont celui de la meilleure actrice pour Renée Zellweiger et du meilleur acteur pour Richard Gere.

All I care about
 
All I care about, « Tout ce qui m’importe », en français, est chanté dans Chicago par Richard Gere, avocat de haut vol, prince des prétoires et bourreau des cœurs…
Car elles veulent toutes être défendu par Billy Flynn, le meilleur avocat de la place de Chicago. 
Comme Velma, Roxie souhaite mettre toutes ses chances de son côté et s’adjoindre ses talents. Seulement, les honoraires de l’avocat sont chers. Alors, Roxie envoie Amos, le mari trompé pour tenter de le persuader…
Avec le renfort de la presse, Billy Flynn veut faire de Roxie Hart une icône de la ville. Par ce stratagème, il espère bien la rendre intouchable aux yeux de l’opinion.
La transformation de Roxie doit être totale mais surtout crédible pour passer l’épreuve des journalistes.

Renée Zellweiger et Richard Gere. Crédit Dion Beebe Miramax

We both reach for the gun
 
Roxie Hart est devenue la citoyenne de Chicago dont tout le monde parle.
Une célébrité qui va lui donner des ailes et lui ouvrir de nouvelles perspectives.
Renée Zellweiger interprète à ce moment du film Roxy, la chanson titre de son personnage, seule sur scène, seulement éclairée par un projecteur dans une posture et une robe argentée à paillettes très Marilyn Monroe… Tout le mythe glamour américain.
Mais voilà que bientôt la soudaine célébrité de Roxy commence à faire ombrage à Catherine Zeta Jones, alias Velma.  Que faire face à la jeunesse et la fraîcheur de Roxie ?
Velma va lui proposer, dès lors, une association et un show à deux… Mais la blonde Roxie n’entend pas partager son fauteuil de nouvelle reine de la ville…
Seulement voilà, elle apprend qu’elle est enceinte. Brusque retour sur terre pour Roxie, dont Amos, le mari transparent, se désespère de voir lui échapper à la fois la femme et l’enfant qui n’est pas de lui.

Mister Cellophane
 
John Christopher Reilly  chante Mister Cellophane au comble du désespoir.
L’hiver s’est installé sur Chicago et le froid n’est pas seulement à l’extérieur. Il est aussi dans les cœurs.
Le procès de Roxie débute sur fond d’adultère. La partie s’annonce serrée pour son avocat.

Razzle dazzle 

 C’est l’heure de vérité pour Roxie Hart. Tout Chicago retient son souffle. Le jury va-t-il condamner ou bien acquitter la ravissante Roxie dans cette affaire d’homicide qui fait la une des journaux depuis plusieurs semaines.
L’ambiance est pesante dans le tribunal mais Billy Flynn, en ténor du barreau,  récite son numéro à la perfection.
A la barre, un témoin inattendu, Velma Kelly, est auditionné.  Elle a fait parvenir à la cour le journal intime de Roxie.  Les choses se compliquent. Mais Barry Flynn n’est pas le roi des avocats de Chicago pour rien. L’homme sent les coups montés et parvient à démontrer la machination qui se trame derrière tout ça. Velma a été achetée. Sa libération et un contrat à l’Onyx Club contre son faux témoignage. Mais Richard Gere dans une plaidoirie, qui a fait date depuis au cinéma, renvoie dans les cordes l’avocat de la partie civile.
Le grand jour du verdict est arrivé.  A la radio, les reporters qui couvrent ce procès hors norme sont suspendus à la décision de la cour.
Roxie est innocentée. Mais voilà, déjà, que devant le tribunal un nouveau crime passionnel est commis. Les journalistes accourent et oublient déjà le procès Roxie Hart.
Ainsi va la vie à Chicago. Star un jour. Anonyme, le lendemain.
 
Quelques mois se sont écoulés. Roxie tente en vain de décrocher un engagement dans un cabaret de la ville. Un jour, lors d’une énième audition, Velma l’aborde et lui propose de former un duo.
Malgré les antagonismes passés avec Velma, Roxie finit par accepter la proposition. 
La consécration enfin pour Velma et Roxie qui ont Chicago à leurs pieds.
Le final de Rob Marshall est à l’image du film : un hymne aux années 20, au cabaret et à Broadway, l’usine à rêves de l’entertainment américain.

Chicago est disponible en DVD et blue-ray chez TF1 vidéo
La BO du film est également disponible en CD chez Sony Music ou en téléchargement payant.