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À Qaraqosh, la plus grande église syriaque du Moyen-Orient pillée et incendiée
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À Qaraqosh, la plus grande église syriaque du Moyen-Orient pillée et incendiée

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
À Qaraqosh, la capitale de tous les syriaques catholiques dans le monde, la cathédrale a été pillée et incendiée par les djihadistes. Pascal Maguesyan dresse un état des lieux.
Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA - Avril 2017 : la cathédrale syriaque-catholique Al Tahira de Qaraqosh, incendiée et dévastée par Daech Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA - Avril 2017 : la cathédrale syriaque-catholique Al Tahira de Qaraqosh, incendiée et dévastée par Daech

Elle servait d'école de tir aux djihadistes pendant l'occupation de la ville par Daech. La cathédrale syriaque-catholique Al Tahira est l'édifice chrétien le plus emblématique de Qaraqosh, la principale ville chrétienne de la plaine de Ninive. Nous sommes en Irak, à 30 km au sud-est de Mossoul ; deux ans après la libération de la ville les dégâts sont toujours bien visibles. Mais s'il a été brûlé et pillé, le lieu de culte reprend vie grâce à la ferveur et la détermination des fidèles.

 

MESOPOTAMIA, POUR SAUVER LE PATRIMOINE DES MINORITÉS D'IRAKTout l'été RCF et l'association Mesopotamia, avec la Fondation Saint-Irénée et le concours de KTO, vous invitent à la découverte d'un patrimoine de grande valeur, mais en danger, celui des minorités d'Irak : assyro-chaldéennes, syriaques ou yézidies. L'association Mesopotamia a pour mission de réaliser un inventaire partiel du patrimoine des minorités en Irak et de le présenter sur son site web Mesopotamia Heritage. Parce que défendre leur patrimoine, c'est défendre le bien commun et la citoyenneté. (Pour soutenir le projet Mesopotamia, vous pouvez faire un don en ligne, sur le site Credofunding. L'association Mesopotamia reçoit le soutient de L'Œuvre d'Orient)
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© Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA - Avril 2017 : traces d'un autodaffé commis par Daech dans la cour de la cathédrale syriaque-catholique Al Tahira de Qaraqosh

 

Qaraqosh, La capitale des syriaques catholiques

Les cloches de la cathédrale syriaque-catholique Al Tahira de Qaraqosh ont retenti pour la première fois depuis bien longtemps en 2016, lorsque la ville a été libérée de l'emprise de Daech. Un symbole extrêmement fort pour les chrétiens d'Irak. Et pour toutes les communautés syriaques dans le monde. Si en effet on a pu dire de Mossoul qu'elle était la Jérusalem de Mésopotamie, Qaraqosh était la capitale des syriaques catholiques.

Une cathédrale deux églises : quand on parle de la cathédrale Al Tahira, on désigne en réalité deux bâtiments. Le premier, le plus ancien, date du XIIIe siècle - ses pierres les plus anciennes dateraient du VIIe siècle mais ce n'est pas attesté. L'autre bâtiment, situé en face, de l'autre côté de la cour, a été construit entre 1932 et 1948. Long de 54 mètres et large de 24, c'est la plus grande église syriaque catholique du Moyen-Orient. "Elle faisait la fierté des habitants", nous dit Pascal Maguesyan.

 


© Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA - Avril 2017 : la cathédrale syriaque catholique Al Tahira de Qaraqosh, incendiée et dévastée par Daech

 

Le retour des syriaques à Qaraqosh

Sur les 150.000 membres de la communauté répartis dans le monde, 50.000 vivaient à Qaraqosh. Ce qui faisait de la plaine de Ninive une terre syriaque, aussi appelée "la plaine syriaque". Est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Quand Daech a occupé la ville en août 2014, ce sont 50.000 personnes que les djihadistes ont obligés à fuir. Parmi elles, certaines avaient déjà fui Bagdad ou Mossoul quelques années auparavant... Et si depuis 2017, les syriaques reviennent petit à petit à Qaraqosh, cela n'est pas sans crainte, vu "le manque de garanties sécuritaires" pour les chrétiens d'Irak, comme l'explique Pascal Maguesyan. 

Parmi les premiers à revenir à Qaraqosh, Mgr Petros Mouche, évêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh. L'un des premiers aussi à entrer dans sa cathédrale noire de suie. Il se souvient s'être arrêté, par terre devant la porte. "Il y avait une certaine joie dans mon cœur mélangée avec des larmes." La joie de retrouver son église mêlée à la désolation de la trouver dans cet état. En réalité, on n'a pratiquement aucune information sur ce qui s'est passé à Qaraqosh pendant les deux années d'occupation par Daech. Les maisons et les boutiques brûlées et pillées, les églises saccagées, le chaos dans les rues en disent long. Qaraqosh était "une ville à reconstruire pratiquement intégralement", explique Pascal Maguesyan.

 


© Pascal Maguesyan / MESOPOTAMIA - Avril 2017 : clocher de la cathédrale syriaque catholique Al Tahira de Qaraqosh

 

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