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Secrets d'atelier

Émission présentée par Baptiste Moncanut

Chaque mois, l’association Artistes du Loir-et-Cher  nous ouvre les portes d’un atelier pour découvrir l’univers mystérieux qui entoure l’artiste, ses outils, son langage, les odeurs qui l’encerclent, la matière
qu’il manipule, les bruits ou les silences qui l’accompagnent.
Il se dit que l’âme d’un atelier est à l’image de l’artiste, un jeu en miroir dont la fécondité nous donne à voir la profondeur de son être et de son art. Et puis, il y a le voyage, aller à la rencontre de l’autre, comprendre d’où il vient, d’où il puise les influences qui vont nourrir sa créativité. Dans leurs diversités, nos hôtes ont ceci en commun, une belle histoire, celle d’un enracinement. Ces femmes et ces hommes ont quitté leur pays, leur région pour venir s’implanter ici en Loir-et-cher, devenu pour eux, une terre d’inspiration.

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Episodes

  • Fil2Fer
    25 octobre 2024

    Fil2Fer

    27 min
    "L’atelier du sculpteur Phil2fer est une machine à remonter le temps. Son cabinet des curiosités, c’est celui de la seconde chance pour des objets brisés, rongés ou simplement désuets. Le chineur poète des lieux se présente «Débriticien ». Dans l’ombre des recoins, les débris attendent une renaissance. L’imaginaire de l’artiste se déploie selon un tracé à même la planche. Il perçoit dans chaque pièce métallique un potentiel en devenir qui viendra parfaire une ossature. De ce chaos de fer, le feu du chalumeau transmue la matière. Puis, sous les assauts de la meuleuse et autres outils de chaudronnier, les boursouflures de la soudure s’estompent, les scories disgracieuses rectifiées, la sculpture se révèle. Débarrassé du masque et du tablier, les bruits de métaux s’estompent peu à peu, le polissage se fait douceur puis le scintillement jaillit. Le matière ainsi réhabilitée interroge la pensée, l’obsolescence devient Art ; A la fois force et élégance, intensité et raffinement. Bienvenue dans l’athanor de Phil2fer, le sculpteur de la seconde vie."
  • © Miguel Lebron
    27 septembre 2024

    Valentin MARQUES, une peinture intuitive et spirituelle

    29 min
    « Graffeur, plasticien, peintre, Valentin MARQUES fut d’abord inspiré par l’architecture, sa main trouvant dans la ligne tirée à la règle et l’opposition du blanc et du noir, son expression. L’art de la rue, ensuite, a fait voler en éclats le trait, libérant un chaos de couleurs, d’où surgit des visages flamboyants. Puis, chemin faisant, le trait abandonne l’équerre pour se faire circulaire. Des lignes franches se courbent et ondulent sensuellement. La palette tantôt polychrome, tantôt camaïeu s’empare du corps féminin et l’exalte. Ici, une muse rouge passion chamboule nos sens. Des symboles comme autant d’étoiles scintillantes se mêlent aux lignes géoglyphes sorties de Nazca. Le même mystère opère. Il se trouve dans les profondeurs de l’Art de Valentin Marques une semence de Vérité qu’il saisit et révèle avec justesse. L’observateur est gagné par la profondeur d’un sentiment intérieur sorti de la matière et l’emporte vers un au-delà spirituelle. L’artiste souhaite toucher l’âme et le cœur des humains, ses tableaux sans exception font mouche. Une peinture intuitive presque chamanique. Chapeau l’artiste ! »
  • © Miguel Lebron
    21 juin 2024

    Isabelle GARNIER, une peinture lumineuse au cœur de la Nature.

    28 min
    « Pour rejoindre l’atelier, laissez-vous porter par la Loire, jusqu’à l’extrême Ouest de Blois où, entre fleuve et forêt, Les Grouëts s’étalent. La tanière de notre hôte est blottie au rez-de-chaussée d’une maison à étage. Sans guide, nul n’entre. Du sol au plafond, une montagne de livres fait obstacle. L’odeur du papier jauni se propage tout du long. Un quartier d’été donne un avant-goût d’une signature artistique tournée vers la lumière. Puis, par l’entrelacs d’une porte, l’atelier et son âme se livrent intégralement. Enraciné dans une pièce étriquée, au septentrion, des bouquins et des bibelots sur une étagère, comme autant de cernes annuels, content l’histoire qui a façonné l’artiste et son art. Au midi, des pinceaux tête en l’air sous des fenêtres s’offrent un bain de soleil. Au centre, un tapis où une frêle table de pique-nique se déploie, fait office de plan de travail. Un miroir, portant à l’angle un regard attendrissant sur le passé, inspire le geste sensible d’une main rendant hommage à Dame Nature. De part et d’autre, des œuvres en cours d’achèvement lèvent le voile sur un potentiel onirique à venir. Conventionnels ou ronds, les tableaux sont une invitation sublime à l’errance. L’œil, un instant éphémère, quitte l’obscurité du premier plan attiré en profondeur par un principe lumineux. Ce mouvement rend soudain poreux la frontière entre réalité et imaginaire. On pénètre alors au cœur de la toile pour se rencontrer soi-même. La peinture, devenue tiers, réconcilie l’Homme et la Nature en un tout à nouveau fécond. Demandez la lumière, les huiles d’Isabelle GARNIER vous l’offrirons. »
  • © Théa Moncanut
    17 mai 2024

    Philippe MOLLER, une peinture en cadence

    27 min
    Pour rejoindre l’atelier, quittez la Loire au plus tôt, cap à l’Est, direction la Grande Sologne en un lieu naguère marécageux et couvert de bois, Marcilly-en-Gault. Prendre la rue où jadis le tramway circulait, l’atelier s’est blotti à l’étage d’une maison à colombage. Un entrecroisement de bois passant de l’horizontal à verticale donne le ton d’un art directionnel. Depuis le bureau d’une vaste pièce, le visiteur entrevoit à travers les poutres dressées à l’aplomb, le plan de travail où le peintre Philippe MOLLER façonne. Il n’y a pas de porte, l’atelier reste ouvert. Le regard est d’emblée attiré par l’arrière-plan où une filmothèque colossale remplace la brique. Vestige d’un temps passé où la transmission, dédié au septième art, occupait une place centrale dans la vie de notre hôte.

    Dirigé vers la lumière, un tableau en chantier se pavane sur un chevalet. La matière cherche à s’extraire de la platitude de la toile pour s’élever. Des monticules colorés attendent sur la palette que les pinceaux du maître veuillent bien, sur les reliefs, se déployer. L’écriture picturale de l’artiste révèle l’illusion d’une scène rythmées, entrelacs méthodique de bandes noirs où chevauchent une juxtaposition de pavés polychromes qui s’opposent et s’unissent en un tout dynamique. La toile, un instant vitrail, s’anime et plonge le spectateur au cœur d’un mouvement. Le réalisme en héritage s’est effacé pour ne conserver que la quintessence d’une expression abstraite, laissant à l’imagination le soin de créer du lien et se recomposer librement. Un subtil sens des nuances au service d’une peinture en cadence.
  • © Théa Moncanut
    20 avril 2024

    Alice ALVES, une artiste peintre contemplative des âmes.

    26 min
    Alice ALVES, une artiste peintre contemplative des âmes.

    « Pour rejoindre l’atelier, quittez la Loire avant son Lac puis remonter jusqu’à Vineuil. L’antre de l’artiste s’y est implanté depuis peu. Blotti dans une pièce à taille humaine, son apparente étroitesse ne l’empêche pas d’être compartimenté en quatre. Chaque recoin possède son plan de travail, ses propres outils où des œuvres entamées se dévoilent partiellement. Alice ALVES aborde l’art dans sa diversité, loin d’une signature technique recroquevillée sur elle-même. On l’imagine Globe-trotteuse, cheminant, la curiosité chevillée au corps, d’îlots en îlots. La préparation de l’œuvre est rigoureuse, chaque expression ayant fait l’objet d’une longue étude. Au centre de l’atelier, une peinture dressée sur un chevalet happe le visiteur. Pétrifié par l’intensité du regard, une âme susurre. La peinture d’Alice ALVES n’a pas connu de maître, le don s’en accommode. Sa peinture, assignée réaliste et expressive, regorge surtout de lumière et d’Humanité. L’élégance du trait est au service d’une sensibilité à fleur de peau qu’elle transfert sur la toile pour une invitation au voyage. L’huile entraîne le regardant vers les racines d’un être, emporté par l’émotion d’un visage venu d’ailleurs. A la croisé des regards s’ouvre un chemin de pèlerinage. Son art fait œuvre d’hospitalité, recevoir l’autre, se nourrir de son histoire, avant de repartir plus loin vers un autre bivouac. Une avancée par étape, dans la solitude, dans la silence, que l’on partage ensuite ou que l’on conserve précieusement, comme le doux souvenirs d’une belle rencontre. Alice ALVES, une artiste peintre, contemplative de l’âme humaine »
  • © Miguel Lebron
    15 mars 2024

    Olivier DURAND, un sculpteur des profondeurs.

    27 min
    « Pour joindre l’atelier, tournez le dos à la Loire et remontez à la perpendiculaire jusqu’à la vallée du Boulon où Azé s’est perché. L’atelier, loin de l’agitation, est niché au beau milieu de nul part, à la commissure d’une Grande Roche et de prés. Séparé de la demeure, un colosse métallique s’élève vers les étoiles, ouvert sur trois pans à tous les vents. Bordé d’un lagon de verdure, l’atoll de l’artiste se décompose en trois îlots ; L’un pour façonner le bois, l’autre pour polir la pierre et plus loin, celui pour modeler les métaux. La nature offre à Oliver Durand sa matière première qu’il glane avec soin au gré des chemins. Sous le hangar, les œuvres en devenir lorgnent sans impatience le retour du maître et de jours plus cléments. Les outils, quant à eux, patinés par l’usure des générations, attendent d’être manipulés. A l’aplomb de l’abri, l’oisiveté offre à l’artiste un observatoire sur la matière qui mature. Il pose alors le regard curieux et vif d’un cherchant en quête de vérité. Tous ses sens sont sur le qui-vive, à l’affût de lignes, de courbes, d’aspérités, de couleurs, d’anomalies qui tout à coup accaparent son imaginaire, son corps, ses mains pour y dénicher presque inconsciemment un joyaux caché. Il ne lui reste plus qu’à se laisser guider fiévreusement par la vibration des matériaux pour que son art s’assemble et s’exprime. Ces créations fusionnelles se veulent parfois figuratives ou expressément abstraites, toujours lumineuses. Olivier DURAND, un sculpteur des profondeurs en harmonie avec le tout. Belle plongée dans son univers".
  • © Barbara Lebron
    16 février 2024

    Gérard GUEGEN, un artiste peintre transmetteur d’une beauté ordinaire.

    26 min
    Pour joindre l’atelier de Gérard GUEGEN, tournez le dos à la Loire, remontez au plus près de Chambord jusqu’à Mont. L’atelier se trouve à la sortie du village, rue du 21 août 1921, stigmate du passage meurtrier, au hameau du Plein, des troupes d’occupation. L’athanor de l’artiste est attenant au salon. Il se révèle, discrètement, au travers d’une verrière. Cet aperçu offre à la curiosité les prémisses d’une palette chaleureuse d’où s’extrait à la proue, un bleu omniprésent. Les amarres, bien que larguées depuis la Bretagne natale il y a belle lurette, ne cesse d’occuper son art et sa pensée. Des ports, des chalutiers amarrés, des baraques qu’une mer descendante a couché sur le flan et ce bleu lumineux, emprunte d’un enracinement jamais oublié. Ici-bas, au sol, des lignes porteuses s’épaississent au grès des courbures d’une femme nu, beauté d’un corps tournant le dos à l’homme de Vitruve. L’artiste aime contempler, par plaisir, des scènes du quotidien que sa main restitue avec une poésie sincère, facile, que des couleurs chatoyantes viennent sublimer. Le trait est précis sans enfermer l’observateur dans une composition figurative stricte, un entre-deux qui lorgne furtivement vers l’abstraction sans jamais s’y confondre totalement. La passion du trait, que rien ne semble éroder, pas même les doutes, se perçoit dans le scintillement d’un regard aux aguets, comme prêt à se déverser sur la toile à la vitesse d’un galop. Je vous souhaite un beau voyage dans l’univers romanesque de Gérard Gueguen, le transmetteur d’une beauté ordinaire."
  • © David Marion
    19 janvier 2024

    "Joss’ Sculture, une sculptrice attrapeuse d’émotion.

    26 min
    Pour rejoindre l’atelier de la sculptrice Joss, remontez le val de Loire, gravissez le coteaux jusqu’aux hauteurs où Saint-Claude-de-Diray s’est déplacé. L’atelier se niche au premier étage d’une maison enserrée. Le cabinet de création est étroit. Il se présente ordonné. L’œil n’est pas tenté de se perdre dans un aménagement exubérant. Les murs sont blancs, les décors épurés, au centre, une modeste table de travail. Des outils dressés attendent que la terre noire de préférence, pétrie et façonnée par la main, s’offre pour recevoir la touche finale. Des pots de sire en enfilades viendront parfaire l’œuvre patinant d’une couleur discrète la matière une fois cuite. D’emblée, le regard est happé par les créations faisant fi de la pièce et de ses recoins. Une attraction irrésistible presque envoûtante opère. On se laisse envahir par l’émotion. Un pas de côté et voilà qu’une autre figurine vous submerge. Depuis le mur, Charlie Chapelin et l’enfant nous épient. Il existe un jeu en miroir entre les deux arts. Il se dégage du silence des statuettes une force expressive similaire au cinéma muet. Les émotions sont décuplées par une mise en scène qui transcende l’objet. La quintessence d’une émotion tout à coup se révèle dans la simplicité d’un mouvement. Joss capte l’invisibilité du sensible, la transfigure dans une attitude qui fait de la matière un corps parlant. Bouleversant. Les « cœur simple » sont d’une incroyable générosité. Ils offrent une liberté contemplative absolue. Chacun y trouvera sa vérité. Faites vos valises ou posez les, et bon voyage dans l’univers de Joss, une attrapeuse d’émotions."
  • © David Marion
    15 décembre 2023

    Cédo.M, un regard de l'autre côté du miroir

    26 min
    Pour rejoindre l’atelier, descendre le fleuve rive gauche jusqu’à Rilly-sur-Loire. L’atelier s’est enraciné sur les hauteurs, à l’écart du bourg, au lieu-dit la Halerie. Une douce lumière s’échappe d’une porte ajourée d’un corps de ferme s’apprêtant à hiberner. Des dépendances accolées s’amassent par sédimentation, apports successifs remontant au 15éme siècle. L’atelier racontent l’histoire d’une vie besogneuse. La façade est joliment ridée par le temps. Tommettes en terre cuite patinées, poutres apparentes, tout est dans son jus, authentique, sans chirurgie. Sur le parvis, une pelouse est traversée par une allée où s’expose en haie d’honneur des sculptures vivantes. Prémisse pour le visiteur de l’onirisme de notre hôte. Un œil métallique, qui s’anime au gré des éléments, nous épie. Symbole d’un regard singulier, celui du plasticien Cédo.M. C’est au détour d’une rencontre annonciatrice avec l’artiste belge qui occupait jadis les lieux, qu’il a reçu en héritage cette vision du monde. Les rêves, ensuite, ont sublimé des émotions en sommeil tout à coup fécondes. Le style artistique ne peut se réduire en une seule expression, le cadre serait trop étriqué tant la création est protéiforme. Sculpture métallique, bois travaillé par le feu, toile de jute, peinture colorée ou monochrome incrustée de matière, tout est sujet à création. Son art, par principe, est abstrait car il lui offre une liberté éparpillée qu’il revendique. Seul marqueur qui ne fait aucun doute, l’honnêteté du travail. Alice, dans cet atelier aux mille merveilles, s’y sentirait à son aise. Un art qui invite à passer de l’autre côté du miroir.."
  • RCF
    3 décembre 2023

    Florence DIAS-LOOTEN, une peinture qui touche la mémoire universelle

    25 min
    "Florence DIAS-LOOTEN, une peinture qui touche la mémoire universelle

    Pour rejoindre l’atelier de Florence DIAS-LOOTEN, longez le fleuve royale jusqu’au port de Chambord, l’église Saint-Dyé, comme un phare sur la colline, signale la destination. La façade pittoresque d’une vieille habitation de bourg abrite l’athanor de notre hôte. L’épaisseur des murs ne fait aucun doute sur son âge. L’atelier est l’image de ce que l’on pense être l’antre d’une artiste peintre. Il y règne un désordre ordonné où les outils usés par le temps témoignent d’un labeur sans compromis. Poutres apparentes, cheminée généreuse, fauteuil invitant à l’oisiveté, le matou des lieux ne s’y trompe pas. Un coin dédié à la peinture à huile, un autre à l’encaustique et au milieu, des toiles en travaux attendent patiemment la dernière touche de l’artiste pour s’exposer.

    Florence DIAS-LOOTEN contemple les scènes de la vie et trouve dans la banalité du quotidien des signifiants que d’aucuns jugeraient sans d’intérêts. Or, la peintre perçoit dans cette simplicité apparente, des joyaux pittoresques que son pinceau sur la toile rend exceptionnel. Son geste transforme le plomb en or. Elle fige dans la matière, des scènes intemporelles qu’un voile de pudeur recouvre discrètement. On navigue alors entre réalisme et impressionnisme, un entre-deux mystérieux et puissant où l’ombre et lumière se répondent en un tout transcendant. Il n’y a pas de tromperie, tout est juste. Une peinture bouleversante qui va chercher la mémoire du spectateur soudainement submergée par des souvenirs singuliers."
  • RCF
    27 octobre 2023

    Michèle et Gérald VANDENBERGHE, un « reg’art » sur les fils du temps.

    24 min
    "Pour rencontrer les artistes Michèle et Gérald VANDENBERGHE, direction Saint-Gervais-la-Forêt, à trois pas de la fosse carrée Vinolienne. Les ateliers sont peu avancés dans l’âge. Les gestes n’ont pas encore patiné les plans de travail, ni sédimenté la matière sur les surfaces. Bien qu’adossés, passer de l’un à l’autre sans fil d’Ariane relève d’une prouesse. Et le fil, ce n’est pas ce qui manque dans la fabrique de Michèle. Qu’il soit de soie, de lin, ou de coton, on le retrouve dans tous ses états avant d’orner ses tableaux. De récupération, de dentelles, cousus, brodés, déchirés, les tissus sont la matière première d’un art qui se revendique textile. Ces étoffes sont autant de trésors choyés par l’artiste qu’une main délicate déploie sous nos yeux en contant leur histoire. Le réalisme des premières peintures est remisé au profit d’une expression plus abstraite qui gagne en liberté. Les œuvres sont colorées, sensibles, délicates. Le feutre pourrait bien être le confluant à la croisée de leur chemin artistique. Le mouvement, c’est ce que tente de figer Gérald en sculptant des silhouettes qu’il décline au féminin. Sur le sol, point de scorie, ni de copeau, tout juste quelques fils échappés d’une pelote brute. Des croquis au crayon de bois recouvrent le plateau, tracé d’une pensée subtile qui servira de modèle pour façonner des corps molletonnées. Formes allongées, hanches généreuses, les statuettes surmontées d’une coiffure soignée marquent leur l’identité. Quant à la neutralité des visages, elle apporte aux sculptures une dimension universelle. Un duo de tisserands complémentaires et singuliers qui, avec beaucoup de talent, travaille et fige les fils du temps."
  • RCF
    22 septembre 2023

    Patrick Delattre, une peinture au sourire mordant.

    27 min
    Pour rejoindre l’atelier de Patrick DELATTRE, artiste peintre à Blois, il faut mettre le cap au nord. La fabrique est blottie dans les appartements supérieurs de La Goélette, un bâtiment amarré non loin du lac de la Pinçonnière. Au bout du couloir, une porte surmontée d’un écriteau vous souhaite un simple « Bonjour ». Une convenance sans artifice. Une trompette dans l’encadrement annonce le début du spectacle. Sous le chapiteau, on s’attend à voir surgir les frères Fratellini. L’ambiance colorée, comme les tableaux de notre hôte, oscille entre l’art du cirque et l’univers du brocanteur. L’atelier a visiblement été prévenu de notre visite. Le joyeux désordre qu’on s’imagine régner dans une loge d’artiste, à l’image des toiles du résidant, contraste avec l’ordre apparent du plan de travail. Tout est minutieusement rangé pour notre visite mais à bien y regarder, l’âme d’un art folâtre se révèle dans les bibelots exposés. Les affiches du carnaval de Blois forme une frise. La signature de Patrick Delattre est inscrit dans l’histoire festive de la ville et ses peintures vous semblent tout à coup familières. Les cartes de titis parisiens à la Poulbot illustrent à merveille la patte espiègle de l’artiste qui pose sur la société un sourire mordant. Il exploite avec humour et poésie les excès d’une époque par un trait subtile, au service d’une pensée onirique débridé. Les toiles sont un festival de symboles et de couleurs qui ne tombent jamais dans la lourdeur. « Un grand déballage » que l’artiste aborde avec amusement et légèreté. Patrick Delattre « vit au cœur d’là planète* », avec « dans la tête, un carnaval de confettis !* ». Entrez, la représentation va commencer...

    *Chanson de l’artiste : « Le petit poinçonneur des Lilas », Serge Gainsbourg"
  • © Baptiste Moncanut
    15 juin 2023

    Avec Les chants de la Terre la Nature devient Art

    25 min

    Prenons ensemble le chemin de l'atelier de l'artiste plasticien Miguel Lebron à Montrieux en Sologne. Entrons chez lui. Écoutons, contemplons Les chants de la Terre matérialisés sur ses toiles par l'expression visuelle et tactile du champ magnétique terrestre.
    La planète s'exprime. Elle nous laissse voir, toucher et entendre son champ magnétique, dans une oeuvre poly sensorielle.

  • RCF
    15 juin 2023

    BIANCHI Bruno, la poésie d'une peinture en mouvement.

    28 min
    Pour rejoindre l’atelier de Bruno BIANCHI, artiste peintre à Bracieux, rendez-vous sur la place de l’hôtel de ville. L’atelier a trouvé refuge dans l’ancienne antiquaire de mademoiselle Lagravère. La devanture a conservé son âme d’Antan. Elle annonce les prémisses d’un univers artistique conçu en trois parties. Deux baies vitrées quadrillées s’étirent jusqu’à l’entablement, offrant au passant une accroche à sa curiosité. Au milieu, la porte entrouverte rend la façade harmonieuse et équilibrée.

    Les porcelaines et les verreries qui encombraient jadis l’espace ont été remplacées par les pinceaux et les tubes de couleurs. Les tableaux de l’école de la Loire substitués par ceux de l’artiste, une peinture abstraite qui offre à la pensée une liberté accrue. Le tenancier, par un élan intérieur, rend hommage au mouvement, à la matière et à la couleur. On comprend que la liberté entre et sort à sa guise, dans sa boutique comme dans ses œuvres. Voilà certainement la pulsion secrète où s’enracine sa créativité. Son art n’est pas emmuré dans une expression artistique unique. Bruno BIANCHI passe du plan de travail où il peint, à la table de mixage où il compose, à l’établi où il façonne les métaux. Trois univers. Sa marque de fabrique. Ses triptyques se regardent comme un mouvement décomposé, une suite de vue qui apporte fluidité, énergie et vivacité. L’œil se déplace à sa guise d’une toile à l’autre réunies en un tout indivisible. Le tableau n’est plus enfermé dans un cadre restreint, il s’anime. Le regard se déplace d’une rive à l’autre, pris par le ressac des couleurs qui plonge l’observateur dans une rêverie intérieure. Une peinture en mouvement que je vous invite, dans la joie et le partage, à écouter..."
  • © Baptiste Moncanut
    18 mai 2023

    Paule HONORE

    23 min
    "Paule HONORE, une peinture au goût de liberté.

    Pour rejoindre l’atelier de Paule HONORE, artiste peintre à Blois, il faut arpenter la rue de l’illustre historien Augustin Thierry. La passé s’affiche au mur et donne une âme au lieux. Le Colonel Valin y pris ses quartiers sous l’occupation. L’atelier se situe dans la magie d’un entre-deux, à la commissure d’une rue urbaine tumultueuse et l’apaisement d’une arrière-cour verdoyante. La fabrique de l’artiste est nichée sous les combles. Pour accéder au repaire, il faut se faufiler à la maquisard. D’abord s’élever trois fois par un escalier tournant, passer de pièce en pièce, puis s’abaisser pour franchir l’épaisseur d’un mur généreux. Sur le champ, l’atelier jaillit en contrebas. L’ordre règne. Les secrets se font espiègles. Là, une porte voilée raconte par une écriture emportée la fronde. Ici, une trappe dérobée cache un passage à toiles ; Des tableaux en rang d’oignon sont soigneusement entreposés. Un canapé aguicheur invite à l’oisiveté, une lecture inspirante à portée de main. Quant à l’espace de travail, il possède un joyaux qui se révèle par la fenêtre : La Loire. La nature, par cet intervalle, se répand avec enthousiasme et générosité sur les toiles. La palette est colorée, vive, contrastée presque en rupture avec les convenances. Une dualité se dégage oscillant entre douceur et ardeur, rêverie et réalité. Une expression d’inachevé laisse s’installer l’onirisme sans qu’il ne soit imposé. Tout n’est que suggestion et énergie d’une pensée intérieure. L’art de Paule Honoré accorde au regardant la liberté de voyager au bon lui semble. Liberté d’une identité picturale que je vous invite, dans la joie et le partage, à écouter..."
  • RCF
    20 avril 2023

    Jean-Pierre Milesi, révélateur de beauté cachée.

    26 min
    "Pour rejoindre l’atelier de Jean-Pierre MILESI, Sculpteur sur pierre, traversez la divine forêt de Sologne jusqu’à Ligny-le-Rivault. L’atelier est niché au cœur du village. La brique ambrée et les colombages s’affichent sur la plupart des édifices. Celle du maître de maison ne fait pas exception. Son lieu de création se cache à l’extrémité d’un jardin foisonnant aux créatures énigmatiques. L’appellation « atelier » semble excessive. L’artiste préfère parler de « auvent ». Il est vrai que l’abri, ouvert sur trois pans, est soumis aux aléas du temps. Un plan de travail étroit est couvert d’un entrelacs d’outils, de disques diamantés où deux pierres dégrossies attendent pour resplendir. Le trésor de ce géologue est à trois pas de là, au pied d’un arbre. Un promeneur n’y verrait qu’un vulgaire tas de caillou envahit par la mousse et le lierre, Jean-Pierre MILESI parle de joyaux en sommeil. Chaque pierre à son histoire, l’artiste conservant le souvenir du lieu où elle fut prélevée. Car le sculpteur est avant tout un globe-trotter, un chercheur en quête de marbre. L’écouter, c’est voyager de la Toscane aux carrières africaines, du massif central aux Pyrénées, une montagne intarissable sur le sujet. L’œil aiguisé, il scrute à la surface des pierres les lignes de faiblesse à la manière d’une diseuse de bonne aventure déchiffrant les lignes de la main. Jean-Pierre MILESI est un rêveur, un amoureux de la pierre et des joies tactiles qu’elle procure. La main de l’artiste, d’abord brutale avec la matière, se fait caressante comme pour s’excuser. Un moindre mal pour le calcite qui donne à voir subitement, sous le masque des altérations, une beauté cachée. Bon voyage dans l’imaginaire de Jean-Pierre MILESI et qui sait, peut-être entendrez-vous battre le cœur de la pierre".



    Artiste du Loir-et-Cher : https://www.artistesduloiretcher.fr/members/milesi/



    Blog de l'artiste : https://monstresjpm.fr/
  • © Barbara Lebron
    16 mars 2023

    Madeleine Besson l'artiste qui fait "danser les pigments"

    28 min
    Pour rejoindre l’atelier de Madeleine BESSON, artiste peintre, il faut longer le fleuve royal rive droite jusqu’à Onzain, porte de la vallée de la Cisse. L’atelier ne se laisse pas dévoiler facilement. Il faut s’engager sur un chemin en calcaire, entre bois et plaine. Puis, au détour d’un chêne, l’atelier se révèle. Il est situé dans un corps de ferme, une grange attenante au domaine familiale. Le bâtiment a su conserver son authenticité d’antan. L’atelier s’est installé dans l’ancienne orangerie. La pièce semble intact, restée dans son jus. Les toiles ont remplacé les agrumes mais les couleurs chatoyantes luisent encore. La chaleur du poêle apporte une douceur enveloppante. Une baie vitrée, en demi-lune, de la largeur d’un pan de mur, donne avoir un parc arboré. Le dehors et le dedans ne font qu’un. L’ambiance est apaisante, mystique, une invitation à la méditation. L’atelier est celui d’une Alchimiste globe-trotteuse où des poudres colorées, des élixirs et des outils s’étalent sur un plan de travail garni. Madeleine BESSON repend sur ses toiles ce que la nature lui offre généreusement. Il ne s’agit pas là uniquement du travail d’une artiste, mais une composition partagée, où chaque partie peut s’exprimer librement. La maestro, d’un coup de pinceau mélodieux, fait danser les pigments de couleurs qui s’animent et prennent vie sur la toile. L’alliance entre la nature et l’artiste est parfaite. Le résultat n’est jamais figé. La matière est vivante sous l’action de la lumière, les couleurs changeantes suivant le déplacement. Son art s’observe tout à la fois dans le détail d’une fêlure microcosmique, qu’à distance, pour une immersion macrocosmique. Je vous invite à plonger l'univers de Madeleine BESSON et qui sait, peut-être entendrez-vous la valse des pigments !"



    Artiste du Loir-et-Cher : https://www.artistesduloiretcher.fr/members/besson/



    Site de l'artiste : https://madeleinebesson.com/home
  • © Baptiste Moncanut
    16 février 2023

    Martine peint "ce qui vient"

    27 min

    Pour rejoindre l’atelier de Martine SOULET, artiste peintre et coloriste, il faut longer le fleuve royal jusqu’à Suèvres après quoi, au porte de la Beauce, prendre la direction de La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine. Notre hôte nous accueille avec un sourire lumineux, prélude d’une immersion solaire. Puis, c’est l’explosion de couleurs. La petite pièce où l’on pénètre est une invitation au voyage. Tout le sud, d'Aix-en-Provence à Bonifacio, est là sous nos yeux. Je n’ai plus froid entouré des tableaux où le rouge, le jaune, l’orange, le bleu, des couleurs chatoyantes nous plongent dans l’univers d’un Paul Cézanne. Je retiendrais de nos échanges l’idée surprenante que Martine peint « ce qui vient ». La blancheur de la toile reçoit les couleurs du pinceau qu’une main libre, inspirée par le continuum d’une transmission artistique familiale et féminine, déverse avec délicatesse et poésie. Elle navigue ainsi sans fard, entre l’impressionnisme, la peinture japonisante ou l’abstraction, à l’image de la collection « d’une Elle à l’autre ». Le cercle y est omniprésent, comme un doux souvenir chaleureux du « cercle d’or » de sa corse natale.

  • © Baptiste Moncanut
    19 janvier 2023

    Tahir GAVRILOVIC réveilleur de pierre à Molineuf

    26 min

    Si vous cherchez l’atelier du sculpteur sur pierre, Tahir GAVRILOVIC, il faudra d’abord gravir le pentu tertre de Billeux à Molineuf, passer le chemin de coquine qui conduit au carmel, s’engager sur celui du Rin de la Berthelotière jusqu’au lieu-dit La Touche. L’endroit est magnifique. Respirez !
    L’atelier se trouve sur la parvis d’un vieux corps de ferme, planté au beau milieu de la forêt. Le temps semble s’être figé au siècle dernier. L’atelier est à ciel ouvert sur un tapis d’herbe. Il est simple, authentique, épuré. Il se dégage des lieux une sérénité apaisante. La parole de l’artiste est quant à elle concise et généreuse. Les mots sont choisis modestement, dépecés de détail inutile. L’homme rayonne la sérénité, la paix intérieure, certainement la force tranquille de l’âme slave. Il se présente comme un ouvrier honnête qui ne fait que sortir de leur léthargie des pierres endormies. Il cherche à extraire de la matière une émotion, la beauté, le spirituel ou encore l’érotisme. Que ce soit des formes simples ou complexes, rien n’est envisagé par avance. Tout se dévoile au fur-et-à mesure, d’une manière parfois inattendue, au gré des coups du maillet et du ciseau. L’acte de création est délicate. La pierre a ses humeurs, son caractère, ses fêlures que la vanité du créateur, l’impatience ou l’exigence ne parviennent pas toujours maîtriser. Au final, c’est la pierre qui décide de se révéler.
    La lumière s’estompe sur l’atelier, il est tard. La conversation se poursuit autour d’une table et de trois verres. Simplement. Je vous souhaite un bon voyage à la découvertes des secrets de l’atelier de Tahir GAVRILOVIC, réveilleur de pierre."

    https://www.artistesduloiretcher.fr/members/gavrilovic/

  • © Baptiste Moncanut
    17 décembre 2022

    Nathalie Cirino ou l’Art de transposer l’introspection à la matière

    26 min

    Pour trouver l’atelier de Nathalie Cirino, tailleur-sculpteur et artiste peintre, il faut se rendre au cœur de la Sologne à Romorantin. L’atelier est caché dans un lotissement à l’arrière de la maison où s’étale d’une manière étonnante un jardin d’Éden, première invitation au voyage. L’atelier est à l’image de l’artiste, simple, authentique, ouvert vers l’extérieur comme disposé à délivrer ses secrets sans réserve. Il se présente sous les aspects d’une échoppe d’antiquaire, où sont entreposés des bibelots, des chevalets, des outils, des souvenirs et évidemment des pierres de forme et de taille différentes. Des scories jonchent le sol, arrachés de la masse sous les coups du maillet et du sceau que des mains de velours tiennent fermement. Là, sur un plan de travail mobile, attend une pierre choisie par la maîtresse pour être façonnée. Elle est encore cubique mais bientôt elle se révélera légère, épurée, douce comme sortie d’un rêve. Le bois parfois vient se lover dans les interstices géométriques de ses rondeurs. Les matériaux, que tout semble opposer, par un jeu de miroir, se frictionnent, s’assemblent et finissent par ne faire plus qu’un. Voilà la poésie de Nathalie Cirino ou l’Art de transposer son travail d’introspection à la matière. Elle crée ses œuvres en recherchant la constance de l’équilibre et celle de l’harmonie. Une belle occasion pour le contemplateur de s’émerveiller et de rêver.

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