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La chronique nature
La Chronique nature @RCF Orne

La chronique nature

Emission présentée par Boisgallais, Vandenberghe

Toutes les semaines, l'A.F.F.O. (Association Faune et Flore de l'Orne) nous parle de notre département à travers une chronique nature.
 

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Episodes

  • La Chronique nature @RCF Orne

    L’éveil à la nature du tout petit (0 – 3 ans) - 2/2

    27 mars 2024
    Quels sont ces freins, qu’est-ce qui peut empêcher les parents, adultes d’emmener les tout-petits dans la nature ?



    Ce qui est entendu souvent :
    ? Ca peut être dangereux :
    Peur des ronces, des écorchures, des microbes, des piqûres d’insecte, de la pluie, du froid...

    ? Ca tâche, ça déchire , sa met le bazar
    Pas envie de nettoyer, peur du regard des autres
    ? Je manque de temps
    ? Cela ne m’amuse pas (observer les herbes et les cailloux, ça va 5 minutes...)
    ? Je ne connais rien à la nature, je ne peux pas la faire découvrir à mon enfant
    ? J’habite en ville, il n’y a pas de nature

    Comment lever ces freins ?
    Et bien c’est une question de rapport bénéfices/risques pour les questions d’hygiène et de
    protectionnisme. En mettant les enfants sous cloche, on les prive de tous les bienfaits qu’offrent les
    expériences de nature.
    Une écorchure, une bosse, ce n’est pas bien grave. Cela permet à l’enfant de faire des relations de
    cause à effet, de prendre des risques.

    Avec un équipement adapté (pantalons Kway, vêtements outdoor -on en trouve d’occasion- dédiés, les
    enfants peuvent se salir à souhait et ils adorent ça : patauger dans la boue, sauter dans les flaques...
    Le contact avec la terre, les végétaux renforce les défenses immunitaires.
    L’éveil sensoriel est plus grand avec le contact du vent sur la peau, la pluie, les variations de température
    et d’humidité...

    Même pour un enfant de quelques mois qui ne marche pas ?
    C’est l’occasion de l’emmener en portage. Les bienfaits du portage des tout-petits n’est plus à démontrer
    pour l’enfant (chaleur, sécurité, bon développement physique : écartement des hanches, moins de « tête
    plate », réflexe d’aggrippement...).
    On peut le laisser dormir dehors (comme en Suède) mais aussi l’allonger sur l’herbe, la mousse,
    regarder les jeux de lumière et le mouvement des feuilles sous un arbre, écouter les bruits....

    Mettre les tout-petits dans la nature, et leur permettre de l’explorer est primordial
    pour eux tant au niveau physique que cognitif.
    Au niveau de son développement physique , l’enfant va développer
    - Sa proprioception et son sens vestibulaire : l’enfant va travailler son équilibre, prendre
    conscience de son corps dans l’espace (marcher sur un sol irrégulier, être en équilibre sur un
    tronc d’arbre).
    Chez les nouveaux-nés le portage, outre un effet calmant sur le système nerveux , est
    intéressant aussi (si l ’adulte se déplace, se penche, accélère ...le système vestibulaire fournit
    l’information par rapport à la position de la tête)

    - Le développement de ses muscles : tirer, grimper, faire rouler (tracter, tirer une corde, faire rouler
    une bûche...), sauter de rocher en rocher, ramper, danser sous la pluie...
    Quand le jeune enfant est complètement en extérieur il va mobiliser ses bras et ses jambes, sa
    nuque, sa sangle abdominale : ce va lui offrir une bonne motricité globale mais aussi une
    meilleure motricité fine : quand un bras est musclé, il peut mieux faire travailler sa main, ça aidera
    dans les apprentissages scolaires.

    On parle beaucoup d’hyperactivité en classe, souvent ce sont des enfants qui n’ont pas mis en
    pas mis en place leurs muscles (dos, sangle abdominale) et n’ont pas la posture qu’il faut pour se
    tenir assis plusieurs heures par jour, ils vont devoir bouger pour compenser ce manque.

    Et au niveau de son développement intellectuel ?
    Il va développer aussi ses compétences cognitives :
    - Son autonomie et son indépendance : si on laisse l’enfant explorer son environnement il apprend
    à s’éloigner de plus en plus de l’adulte qui lui fera confiance et il prendra confiance en lui. Chaque
    enfant va repousser ses limites à son rythme mais ne va pas aller au-delà de ses capacités..
    - Développer son acuité sensorielle :
    Le toucher (textures et températures ->mousse, écorce, herbe mouillée...), auditive (éc
  • La Chronique nature @RCF Orne

    L’éveil à la nature du tout petit (0 – 3 ans) - 1/2

    20 mars 2024
    Me plonger dans la nature est toujours pour moi une source d’émerveillement que ce soit face à la beauté des plantes et des animaux , des paysages ou face aux stratégies incroyable d’adaptation du vivant (liens entre les espèces, recherche de nourriture ou de partenaire pour la reproduction...) et comme de nombreux naturalistes de l’AFFO j’ai à cœur de le faire partager .



    Je sais que c’est ancré en moi depuis ma plus tendre enfance, car je suis née à une époque (dans les
    années 1960) où les enfants étaient libres de jouer des heures dehors, d’explorer leur environnement
    naturel en toute liberté. Mes grands frères étaient responsables des plus jeunes et nous courrions les
    bois , grimpant aux arbres, sautant dans les fossés, goûtant aux herbes folles. De là est né ce besoin de
    nature, de comprendre le vivant, mieux le connaître et le protéger. A chaque étape de ma vie d’ado puis
    d’adulte, passer du temps en pleine nature est devenu une nécessité, m’apportant joies et apaisement et
    mieux-être dans les périodes troublées.
    Ca c’était possible avant, mais les temps ont changé, peu de parents laissent leurs enfants en liberté
    jouer dehors...
    On peut se poser la question « Et les enfants de maintenant ? Quel est leur lien avec la nature, avec le
    vivant ? »

    La génération de jeunes parents actuels a grandi dans une ère de protectionnisme et d’hygiènisme où la
    science et la technique ont créé un modèle qui éloigne l’homme de la nature. Les enfants et les adultes
    sont de plus en plus déconnectés avec la nature. Et pourtant cette « connexion à la nature » est
    primordiale.

    Avec la crise écologique et climatique, de plus en plus se posent la question de savoir quelle planète
    nous donnerons en héritage à nos enfants.
    Mais on peut aussi s’interroger sur quels adultes de demain donneront nous à cette planète ? Et du
    coup, de nouvelles formes d’éducation sont pensées, plus tournées vers le respect et la protection de
    l’environnement car ces valeurs sont devenues vitales.

    Et cette éducation à la nature, c’est dès le plus jeune âge que ça commence et porte ses fruits. En
    favorisant la découverte par le jeune enfant de sa place dans la nature et ce qui la compose (végétaux,
    animaux, terre, éléments...). Et des coins de nature, pour les non ruraux , il y a en ville également .
    Des chercheurs ont montré que de nombreux maux des jeunes enfants : troubles du système
    immunitaire, troubles de la motricité, troubles du développement cognitif , hyperactivité stress et même
    dépression étaient moins importants chez les enfants qui étaient en contact avec la nature.

    Dans de nombreux pays, il y a maintenant des crèches en extérieur, des écoles dehors , des « forest
    school » ( Une forest school est une école ou un centre aéré en forêt où les enfants passent toute la
    journée dehors dans la nature).
    En France les expériences sont nombreuses (pas toujours soutenues par les instances publiques) :
    Près d’ici en forêt d’Ecouves, l’association d’éducation populaire Grandir Ensemble Autrement propose
    une sortie en forêt deux fois par semaine pour les enfants de 3 mois à trois ans, avec leurs
    accompagnants (parents, assistantes maternelles), de septembre à juin. Pour permettre aux enfants un
    bain de nature et aider les adultes à lever les freins qu’ils pourraient avoir ...Il y a d’autres initiatives et de
    plus en plus d’associations accueillent les tout-petit et les adultes.
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les propositions de l'AFFO

    13 mars 2024
    L'Association Faune et Flore de l'Orne propose tout au long de l'année des sorties Nature, des mini chantiers, des sessions ou encore une école Nature... Tour d'horizon avec Anne Vandenbergue.
  • La Chronique nature @RCF Orne

    La ficaire ou fausse renoncule

    6 mars 2024
    C’est une petite plante vivace, au port bas, avec des feuilles nettement en forme de cœur.Elle appartient à la famille des renonculacées (comme le bouton d’or), plantes qu’il faut éviter de consommer, du fait de leur toxicité. La ficaire est une exception car on peut en consommer les
    jeunes feuilles.


    Son nom français ficaire vient du nom latin de la figue « fica ».

    La ficaire avec ses tapis de petites étoiles jaune d’or appartient à ce groupe des plantes
    vernales qui fleurissent dès le début du printemps et signent symboliquement l’entrée dans la
    nouvelle année de la nature. Elle a tissé avec les populations humaines des liens étroits qui
    transparaissent notamment dans la multitude des surnoms qu’elle a reçu. Cette chronique se
    propose donc de découvrir les secrets de cette jolie fleur du printemps.
    Le Nom ficaire vient de la figue (fica en latin), car ses organes souterrains sont de nombreux petits
    tubercules dont la forme évoque des petites figues,( je vous passe les petits noms vernaculaires un peu
    grivois dont elle est parfois affublée ->analogie avec la forme en figue des testicules).
    Ces petits bulbes jaunâtres ovoïdes rappelant les hémorroïdes, ils ont été utilisés en phytothérapie pour
    les soigner ainsi que les verrues, en suivant la théorie des signatures. On en fabriquait autrefois une
    pommade et la petite plante était appelée dans certaines régions herbe aux hémorroïdes.
    Et quels sont ses autres surnoms, les noms « vernaculaires » ?

    Parmi les noms médiévaux de la ficaire figure celui de esclaire ou éclaire mais complété par
    l’adjectif petite car elle se définissait ainsi par rapport à une autre plante, la chélidoine ou herbe
    aux verrues qui, elle, était la grande éclaire. La couleur jaune d’or des fleurs et la floraison
    vernale (même si la chélidoine fleurit un peu plus tard en moyenne que la ficaire) unissent ces
    deux plantes dans cette relation avec la lumière.(On pourrait penser que la ficaire n’accédait
    qu’au rang de « petite » à cause de son port bas en tapis par rapport au port dressé et touffu de
    la chélidoine. En fait, ce grade renvoie aux propriétés médicinales et fait allusion à la bien plus
    grande « qualité » de la chélidoine pour ses vertus anti-ophtalmiques et pour soigner les
    verrues).
    La ficaire a donc hérité de ces surnoms avec petite éclaire, éclairette (notez toujours le
    diminutif) ou dans un registre différent de miresoleil !
    Dans certaines régions on l’appelait aussi « épinard de bucheron » car ses jeunes feuilles (avant
    floraison ) ont été consommées. Plus tard les parties vertes se gorgent d’un alcaloïde vénéneux pour
    l’homme. (toxicité des renonculacées).
    Comme les feuilles sont très riches en vitamine C, les jeunes feuilles étaient utilisées pour soigner le
    scorbut. Les marins au long cours en consommaient, séchées et émiettées dans du sel ou alors
    conservées en saumure. Vous pouvez mélanger quelques feuilles à votre salade verte pour l’enrichir en
    vitamine C. La cuissn des feuilles plus âgées détruit la toxine, les rendant cet « épinard de bucheron »
    comestible

    Jaune...
    Plusieurs des surnoms de la ficaire renvoient à sa couleur jaune d’or brillante dont jauneau ou
    pot au beurre. Ce dernier nom, outre l’allusion directe à la couleur jaune, rappelle une pratique
    connue des enfants d’autrefois à la campagne (j’en fais partie !!) : on place une fleur de ficaire

    (ou de renoncule : bouton d’or) sous le menton d’un(e) ami(e) et on lui demande « Aimes-tu le
    beurre ? » et la réponse s’écrit immédiatement sur le menton sous la forme d’un halo jaune doré
    projeté par la fleur magique !

    C’est du à quoi,ce halo jaune ?
    La fleur a la capacité de réfléchir un faisceau de lumière jaune, ce qui intrigue depuis longtemps
    les biologistes et le mécanisme physique commence seulement à être pleinement compris : il
    implique la structure cellulaire de l’épiderme des pétales. La lumière traverse la couche
    superficielle épidermique transparente chargée de pi
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les plantes vernales

    28 février 2024
    Les plantes vernales désignent les toutes premières floraisons en sous-bois avant que le développement des grands arbres n’obscurcisse la forêt. C'est le temps des primevères, de l'ail des ours, des violettes, anémones et bien d'autres encore. Leur stratégie est basée sur la survie
    d’un organe de réserve sous la surface du sol (bulbe, rhizome, racine tubéreuse) ou des plantes dites annuelles qui bouclent leur cycle de vie en quelques semaines...



    Ces plantes se développent dès le mois de février, avant que les feuilles des arbres
    caduques (qui perdent leurs feuilles à l'approche de l'hiver : chênes pédonculés, noisetiers,
    frênes, merisiers...) n'apparaissent et viennent obscurcir le sous-bois.
    Au printemps, ces plantes rivalisent d’ingéniosité pour « communiquer » avec leur
    environnement et assurer la survie de l’espèce !

    Que peut on voir dans la nature en ce moment ?
    En ce moment (février) il y a déjà tes tapis de ficaires (petites étoiles jaunes), les premières
    pervenches et jonquilles sauvages (les porions) fleurissent en sous bois.
    Puis d’autres fleurs vont apparaître profitant que les arbres à feuilles caduques n’aient pas
    encore formé de nouvelles feuilles.
    Ces plantes à floraison dite vernale (de printemps) viennent égayer nos forêts de feuillues (
    avec des chênes, des hêtres, des charmes...).
    Quelles fleurs peut on voir encore ?
    La stellaire holostée (Stellaria holostea L.) est une plante indigène qui appartient à la même
    famille que l’oeillet (Caryophyllacées). Le nom stellaire vient du latin stella car les pétales sont
    profondément échancrés et donne la forme d’une étoile à la fleur. De mi-avril à juin, sa floraison
    blanche illumine les sous-bois de feuillus. Elle est aussi présente en lisères de chemins ou de
    haies où elle peut constituer des massifs assez denses.
    L’anémone sylvie (Anemone nemorosa L.) qui appartient à la famille des Renonculacées. Le
    nom scientifique du genre, caractérise sa période printanière de floraison. Il vient du
    grec anemo car elle pousse à la saison des vents. Dans les sous-bois, elle peut former des
    peuplements denses, remarquables par les floraisons blanches. Elle couvre aussi les lisières et
    clairières.
    Par endroit il y a aussi des tapis de jacinthes sauvages (Hyacinthoides non-scripta),, d’ail des
    ours (Allium ursinum) dans certains sous-bois..
    Sur le bord des chemins, fleurissent déjà les primevères et les violettes dont la floraison va
    s’étaler sur le début du printemps avec différentes espèces ...
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les semences en agriculture 3/3

    21 février 2024
    Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 3/3
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les semences en agriculture 2/3

    14 février 2024
    Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 2/3
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    Les semences en agriculture 1/3

    7 février 2024
    Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 1/3
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les papillons

    31 janvier 2024
    Aujourd’hui, dans la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne, nous retrouvons Matthieu Le Goïc qui va nous parler d’un insecte bien connu de tous, le papillon !
    Alors évidemment, nous avons tous des souvenirs personnels avec le papillon, c’est l’insecte qui passionne le plus les entomologistes, à n’en pas douter, parce que c’est l’un des plus beaux. On peut évidemment avoir en tête des espèces exotiques aux couleurs chatoyantes mais sous nos latitudes, nous retrouvons également des espèces intéressantes, et notamment dans l’Orne.
    Je dis bien des espèces parce qu’il en existe un nombre considérable sur notre planète : mais seulement 8% d’entre sont diurnes. Ceux que l’on appelait jusqu’à il n’y pas si longtemps les rhopalocères vivent de jour, et ce sont eux qui nous sont les plus familiers.
    Alors dans l’Orne, vous diriez qu’il existe combien d’espèces de papillons de jour ?
    Je vous laisse proposer le chiffre que vous m’auriez donné sans avoir lu la suite…
    Et bien en 2016, l’Orne comptait 90 espèces. Aujourd’hui, c’est une de plus avec le Brun des pelargoniums, découvert en 2020. Ce n’est qu’une petite de ceux que l’on peut trouver en France (environ 250), en Europe (un peu plus de 400) et surtout dans le Monde (environ 16000 espèces) !
    Les premiers travaux concernant les papillons ornais remontent au milieu du XIXe siècle. Mais c’est un travail assez récent qui a mis à jour nos connaissances sur le sujet. Il s’agit d’un ouvrage collectif de l’Association faune et flore de l’Orne, coordonné par François Radigue et illustré par Yves Doux, L’atlas des papillons de l’Orne, paru en 2016 aux éditions du Tilleul.
    Cet atlas, c’est donc un ouvrage de référence pour notre département ?
    Oui, c’est un peu la bible du lépidoptériste ornais. Pour chaque espèce, nous avons une représentation : un dessin aquarellé très précis de la femelle et du mâle (parce qu’il existe un important dimorphisme sexuel chez les papillons), une carte de répartition à l’échelle de la commune avec des explications concernant celle-ci. Et puis la description du papillon, de son habitat, des plantes dont il se nourrit, de sa biologie et de son comportement, mais aussi de son statut (autrement dit une indication sur le fait qu’il soit commun, rare ou très rare) et éventuellement sur les mesures de protection qui le concerne.
    Aux premiers abords, le grand public a l’impression de connaître assez bien les papillons. Pourquoi fallait-il donc un ouvrage si scientifique ?
    Et bien quelques exemples parleront d’eux même. Parce qu’il n’existe finalement que peu de papillons que l’on puisse facilement identifier sans trop les connaître : l’Aurore, le Paon-du-jour, le Robert-le-Diable, le Demi-deuil ou encore le Vulcain sont des papillons inconfondables. Mais ce n’est pas le cas de tous :
    prenez le Citron, ce papillon un peu jaune fluo, il faut savoir que la femelle n’est pas de la même couleur. Elle est blanche, et des papillons blancs, il en existe d’autres ! Le Gazé par exemple qui se démarque tout de même avec des veines noires sur les ailes, mais ça devient plus compliqué du côté des piérides : celles du chou, du navet ou de la rave !
    si l’on évoque le Myrtyl, un papillon qui s’observe en très grand nombre, lorsqu’il a les ailes repliées, peu de choses le distingue de l’Amaryllis, si ce n’est qu’il n’a qu’un seul petit point dans son ocelle noire, là où le second en a deux. C’est la même pour le Satyre (dont la femelle se nomme différement, on l’appelle la Mégère) et le Némusien (dont la femelle s’appelle aussi différemment, à savoir l’Ariane)
    Effectivement ça se complique un peu votre affaire !
    Et je pourrais encore longtemps multiplier les exemples. Pour distinguer l’Hespérie de la Houque de celle du Dactyle, c’est de le dessous des antennes qui sont de couleurs différentes. Le Souci, lui ressemble à s’y méprendre au Fluoré et au Souffré.
    Mais la famille qui reste sûrement la plus compliquée, ce sont les lycènes de la sous-famille d
  • ©SeanGentle_pixabay

    Les méloés

    24 janvier 2024
    Dans la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne, nous allons à nouveau parler d’insectes en compagnie de Matthieu Le Goïc et aborder aujourd’hui une famille de coléoptères surprenante, les inconnus. Mais comment en parler alors ?
    Effectivement, curieux ce nom ! Les inconnus. En fait, il s’agit d’une des formes vernaculaires avec laquelle on nomme les méloés, des insectes de l’ordre des coléoptères et de la famille des méloïdés. C’est Jean-Henri Fabre qui fut le premier a popularisé cet insecte en France : il y consacre deux articles dans ses célèbres souvenirs entomologiques publiés de 1879 à 1907. Il les décrit ainsi :
    « Pour parler des méloés, disgracieux scarabées, à lourde bedaine, dont les élytres mous baillent largement sur le dos comme les basques d’un habit trop étroit pour la corpulence de celui qui le porte. Déplaisant de coloration, le noir où parfois se marie le bleu, plus déplaisant encore de formes et d’allures, l’insecte, par son dégoûtant système de défense, ajoute à la répugnance qu’il nous inspire. S’il se juge en danger, le méloé a recours à des hémorragies spontanées. De ses articulations suinte un liquide jaunâtre, huileux, qui tache et empuantit les doigts. Les Anglais, pour rappeler ces hémorragies huileuses de l’insecte en défense, appellent le méloé Oil beetle, le scarabée à huile. Ce coléoptère serait donc sans grand intérêt si ce n’était ses métamorphoses et les pérégrinations de sa larve. Sous leur première forme, les méloés sont des parasites des anthophores ; l’animalcule, tel qu’il sort de l’œuf, se fait porter dans la cellule par l’hyménoptère dont les provisions doivent le nourrir… »
    Le portrait n’est pas très élogieux ! Pourquoi donc s’y intéresser ?
    Probablement parce que les méloés sont des insectes qui sortent un peu de l’ordinaire. N’est pas Méloé qui veut, aussi je vous propose de commencer cette chronique en évoquant ses particularités.
    Tout d’abord, il s’agit de cleptoparasites (des insectes un peu voleurs donc, comme le laisse à penser la racine grecque du mot). Ce processus mérite d’être expliqué : après leur éclosion, les larves des méloés gagnent le cœur d’une fleur, souvent une ficaire ou une pâquerettes, des petites fleurs jaune assez commune des allées forestières et des talus. On nomme ces larves, qui mesurent seulement quelques millimètres, les triongulins en raison de trois griffes qui sont présentes à l’extrémité de leurs pattes. Historiquement, ils ont d’ailleurs été décrits comme des espèces spécifiques avant que la vérité ne soit rétablie et que l’on comprenne qu’il s’agissait de la larve de cet insecte.
    Dans le courant du mois de mai, on peut les observer par plusieurs dizaines sur une même fleur !
    Qu’y font-ils ? Se nourrissent-ils de cette fleur ?
    Non, en fait ils patientent, au besoin, des jours durant. Ils attendent que l’insecte qu’ils vont parasiter vienne butiner cette fleur. Et dès que l’occasion se présente, ils s’y agrippent. Dans l’idéal, cet insecte doit être un hyménoptère, une abeille sauvage, dans la mesure du possible du genre Andrena. Et nécessairement une femelle !
    Bien des triongulins ne parviendront pas à réunir toutes ces opportunités et en conséquence, ne connaîtront jamais l’âge adulte. Mais pour ceux qui y parviennent, commence alors un long voyage !
    Incroyable cette histoire, voilà donc nos larves de méloés accrochés sur le dos d’une abeille. Mais pour aller où ?
    Et bien, la suite de l’histoire se déroule dans l’obscurité du terrier creusé par cette abeille sauvage. Arrivé dans son nid, le triongulain va s’y cacher alors que l’abeille elle va poursuivre son travail : stocker de la nourriture pour sa progéniture, pondre un œuf et refermer la cellule dans laquelle elle l’a déposé.
    La larve de méloé dispose ainsi de tout ce qu’il lui faut pour se développer, elle va manger l’œuf puis continuer son propre développement larvaire en consommant le reste des réserves déposées par l’abeille.
    Voilà qui ne redore pas le blaso
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les mécoptères dans l'Orne : mouches-scorpions et puces des neiges.

    17 janvier 2024
    Mécoptères, mécoptères, est-ce que j’ai une gueule de mécoptères ?
    Et bien non, force est de le constater, pour le coup, qu’aucun autre insecte ne leur ressemble. Les mécoptères sont un ordre d’insectes à part entière : au même titre que les lépidoptères (les papillons), les diptères (les mouches) ou les hyménoptères (les abeilles, les bourdons et autres
    guêpes).

    Chez les insectes, on compte en tout une trentaine d’ordres différents que je serai probablement amené à vous présenter dans de futures chroniques.
    Les mécoptères sont donc l’un d’eux. En Europe, ils sont représentés par trois familles mais dans notre département de l’Orne, seulement deux sont présentes : l’une d’elle est représentée par quelques espèces de mouches-scorpions, l’autre par la puce des neiges.
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    Les coccinelles, tout un monde !

    10 janvier 2024
    Aujourd’hui, pour la première fois, la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne s’intéresse au petit monde des insectes, en présence de Matthieu Le Goïc, entomologiste amateur. Avec un premier sujet aujourd'hui autour de notre charmante coccinelle, surnommée aussi la bête à bon Dieu.
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Le boisement champêtre - 4

    3 janvier 2024
    La chronique nature de joseph Pousset, ingénieur agronome, au sujet du boisement de nos campagnes. Le cas des haies.
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Le boisement champêtre - 3

    20 décembre 2023
    La chronique nature de Joseph Pousset, ingénieur agronome et membre de l'AFFO (Association faune et Flore de l'Orne).
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Le boisement champêtre - 2

    13 décembre 2023
    La chronique nature de Joseph Pousset, ingénieur agronome et membre de l'AFFO (Association faune et Flore de l'Orne).
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Le boisement champêtre - 1

    6 décembre 2023
    La chronique nature de Joseph Pousset, ingénieur agronome et membre de l'AFFO (Association faune et Flore de l'Orne).
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    Les oiseaux de nos jardins : en prendre soin l'hiver

    29 novembre 2023
    Ce sont des conseils que nous aimons à renouveler chaque année car, parfois, on est remplis de bonne volonté mais on cherche plus à se faire plaisir à nous en attirant les oiseaux pour les contempler et on peut faire des erreurs faute de connaissance de la biologie des différentes espèces de faune sauvage.
  • ©apnear40_pixabay

    A la découverte des pics de l'Orne

    22 novembre 2023
    Vous connaissez certainement ces oiseaux, le pic vert, le petit pic mar, le pic épeiche, le grand pic noir... C'est finalement assez simple car il y a huit espèces en France et nous en avons six dans l'Orne. S’ils sont tous bien différents, ils ont en commun d’être des espèces sédentaires, territoriales, solitaires et farouches.
  • La Chronique nature @RCF Orne

    Les turdidés, grives et merles

    15 novembre 2023
    Ce sont cinq espèces d'oiseaux régulièrement observées dans notre département, alors comme ce sont des oiseaux très fréquents dans les jardins, c’est bien de mieux connaître leurs besoins pour les aider à vivre. Nous allons commencer par le plus commun de tous, le merle noir Turdus merula.
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    Comment vont les oiseaux ?

    8 novembre 2023
    Aujourd’hui, la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne revient sur la santé des oiseaux dans le monde, et les chroniques de ce mois de novembre vont tourner autour de l’ornithologie. Alors, première question : comment vont les oiseaux ?

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