1 février 2025
Les légumineuses, source de biodiversité
Ce sont les légumes secs, ou encore les graines comestibles contenues dans les gousses, comme le haricot, la lentille, le pois, la fève, le lupin, le soja… Pour l’agriculteur, ce sont les légumineuses prairiales ou fourragères comme la luzerne, le trèfle, le sainfoin… Ces plantes présentent la caractéristique d’être en symbiose avec une bactérie qui leur permet de fixer l’azote de l’air.
Bonjour Anne-Sophie, dans la ligne de la chronique de la semaine passée, vous avez décidé de nous
parler des légumineuses, on n’est moins dans la nature que dans la cuisine avec ce sujet…
C’est à moitié vrai, car il faut les cultiver et puis ce sont des plantes qui ont des choses à nous dire sur
la biodiversité et pas seulement sur notre santé, alors avec cette chronique, on va naviguer entre le
jardin, le champ et la cuisine. J’ai pensé à ce sujet car nous avons parlé la semaine dernière de la loi
EGALIM selon laquelle toute cantine doit proposer au moins un menu végétarien par semaine, ce qui
met les protéines végétales en avant. Et ces protéines végétales sont bien représentées dans les
légumineuses justement.
Peut-être qu’une petite définition s’impose… Qu’est-ce qu’une légumineuse ?
En terme botanique, ce sont les plantes de la famille des fabacées, le latin faba signifiant fève. Pour la
cuisine, ce sont les légumes secs, ou encore les graines comestibles contenues dans les gousses,
comme le haricot, la lentille, le pois, la fève, le lupin, le soja… Pour l’agriculteur, ce sont les
légumineuses prairiales ou fourragères comme la luzerne, le trèfle, le sainfoin… Ces plantes présentent
la caractéristique d’être en symbiose avec une bactérie qui leur permet de fixer l’azote de l’air. Non
seulement ces cultures n’ont pas besoin d’engrais azotés, mais en plus elles en apportent au sol et
sont donc naturellement très riches en protéines.
Traditionnellement, dans tous les régimes alimentaires du monde, on a compris que l’homme avait à la
fois besoin d’énergie et de protéines, ce qui explique l’alliance entre céréales et légumineuses. Riz-soja
en Chine, riz-lentilles en Inde, semoule de blé-pois chiche en Afrique du Nord, mil-arachide au Sénégal,
maïs-haricot rouge au Mexique, pain-mogettes en Vendée…etc.
Depuis l’invention de l’agriculture, dans la majorité des populations, la viande était mangée à
l’occasion de fêtes mais non quotidiennement. Notre civilisation a développé les produits carnés avec
tous les dégâts que l’on sait sur la santé mais aussi sur les écosystèmes avec les perturbations de la
biodiversité, des cycles de l’eau et de l’azote notamment. Nous en avons parlé la semaine dernière.
La fameuse loi Egalim dont on a beaucoup parlé ces derniers mois remet ces plantes à l’honneur à la
fois pour rééquilibrer notre santé mise à mal par les maladies cardiovasculaires, mais aussi pour
rééquilibrer les écosystèmes car leur introduction dans les systèmes de culture évite les pollutions et
devient un pilier essentiel de la diversité dont nous avons tant besoin.
Ce double avantage dans les champs et dans l’assiette est-il lié ?
Oui, il procède du même type de raisonnement qui est celui de la mondialisation, à savoir la
massification de la production et la maximisation de la consommation. Une protéine animale nécessite
en moyenne (évidemment cela dépend des animaux) sept fois plus d’eau et sept fois plus d’espace
qu’une protéine végétale. Et comme on a déséquilibré les sols avec les apports chimiques, on s’est
affranchi de cette complémentarité ancestrale entre céréales et légumineuses. De façon
malheureusement très cohérente, on a donc altéré la santé des sols autant que notre santé humaine.
Aujourd’hui, cultiver plus de légumineuse ne met pas en péril l’élevage traditionnel des animaux sur
prairies, mais permet d’éviter les élevages intensifs des animaux qui sont élevés en batterie. La majorité de la viande de mauvaise qualité provient de ces élevages qui, en raison de la promiscuité,
consom
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