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alcool

RCF,  -  Modifié le 26 mars 2019
Jean Pruvost revient ce matin sur l'origine du mot alcool.
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Voilà un mot, qui avec ses deux o laisse d’emblée penser qu’il s’agit d’un emprunt et c’est effectivement un emprunt à la langue arabe, ce qu’on peut presque deviner par le début du mot, al, bien des mots commençant ainsi venant en effet de cette langue qui représente la troisième langue d’emprunt pour le français. Par exemple les mots algèbre, algarade, almanach, algorithme, alcali, alchimie, en sont directement issus. Et, le mot alcool, relève justement de ce domaine, l’alchimie qui deviendrait la chimie.
 

LE MOT ALCOOL ISSU DONC DE LA LANGUE ARABE N’AVAIT PAS LE MÊME SENS EN ARABE ?

En effet, ce mot issu de l’arabe al kohl, en deux mots, définissait l’antimoine pulvérisé, mot de la chimie, passé en Espagne au moment de la conquête arabe, puis repris en latin savant pour désigner un produit obtenu par distillation, d’où à terme l’esprit de vin. En sont nés ensuite en français une quantité de mots, pour n’en citer que quelques-uns, alcoolémie, alcoolique, alcoolisation, alcoologue, alcoomètre, alcootest, etc.

On comprend de fait qu’il est trop facile de souligner que l’alcool proscrit dans le Coran, est un mot arabe. On instruirait là un mauvais procès, car au départ, al-kohl désigne donc la poudre d’antimoine, une poudre très fine qui servit par la suite de fard pour les yeux, le fameux kohl…

Passant dans le latin des alchimistes, le mot désigna ensuite ce qui est était obtenu par distillation, et il faudra attendre le XVIIe siècle où il s’écrit tout d’abord alkol, ou encore alkool, tel qu’on le trouve dans le Dictionnaire des termes des arts et des sciences de Thomas Corneille, publié en 1694, pour que la notion « d’esprit de vin » apparaisse, l’alcool restant le plus souvent du domaine des pharmaciens. Ce n’est en réalité qu’au début du XIXe qu’il devient usuel  en tant qu’alcool de vin.
 

EN FAIT LE MOT ALCOOL EN TANT QUE BOISSON QUI FAIT DES RAVAGES EST RELATIVEMENT RÉCENTE ?

En effet. L’adjectif alcoolique ne date que de 1789 et la personne qui boit trop d’alcool, l’alcoolique ne date que de 1868. Quant à l’alcoolo, son entrée dans notre langue, dans le registre familier, ne semble dater que de 1970, même si hélas, le phénomène n’est pas nouveau ! En fait, j’aime assez une définition des verbicrucistes sur le sujet qui proposent pour alcoolisme : "verre nuisant"… D’accord donc pour les vers luisants, et arrière les verres nuisant !

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