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Cédric Kahn: "la prière permet de rencontrer les autres"
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Cédric Kahn: "la prière permet de rencontrer les autres"

RCF,  -  Modifié le 20 mars 2018
Cédric Kahn a réalisé le film « La Prière », narrant l’histoire d’un jeune toxicomane qui tente de sortir de la drogue en rejoignant une communauté religieuse.
2018 Le Pacte - Cédric Kahn 2018 Le Pacte - Cédric Kahn

Thomas est un jeune homme de 22 ans, dépendant de la drogue. Il rejoint une communauté isolée en montagne, tenue par d’anciens toxicomanes, pour se libérer de son addiction.  C’est là un sujet profond que le réalisateur a tenu à traiter. « Ce film est parti de témoignages, des expériences. Je suis allé à la rencontre de jeunes gens qui avaient traversé ces épreuves, cela m’a bouleversé. »

La reconstruction par le groupe

Cédric Kahn a été fasciné par les chemins de vie de ces toxicomanes. « Si loin de la religion, de la foi, de la prière, ils trouvent le salut. C’est leur histoire avant la drogue qui m’a bouleversé, les histoires d’enfance sont souvent terribles. Les parcours de drogue ne solutionnent rien. Ensuite, ces personnes trouvent une main tendue qu’ils saisissent. Chacun raconte ensuite sa rencontre avec sa foi, avec Dieu. »

Il note l’importance de se sentir accueilli, de s’élever par la communauté, le partage, l’écoute.  « Je crois surtout au salut par le groupe. »

La prière est un outil

Le choix du titre fut pour Cédric Kahn une évidence. Non-croyant, la prière l’a touché. « C’est une possibilité d’apaisement, de rencontre avec les autres. Elle permet de contenir la violence, de libérer une forme de parole ». Aussi, « la prière est un outil, chacun peut en faire ce qu’il veut ». Enfin, la prière « appartient à toutes les religions. »

Au-delà de l’aspect religieux, ce film traite avant tout de l’amitié, du lien entre les hommes. « Ces jeunes gens font leur retour au sein de la communauté. Ils acceptent le regard posé sur eux, acceptent d’aider les autres. C’est une chaîne de solidarité qui reconstruit la confiance en l’autre ». Confiance souvent abîmée par les années de souffrance qui ont précédé la reconstruction.

Filmer la foi et le chemin de vérité

 « La foi est interrogée en permanence dans le film. On souhaitait quelque chose de très vivant », explique Cédric Kahn. Pour lui, le cinéma, outil formidable, permet d’exprimer le mystère. Ainsi, au cours du film, le personnage d’abord récalcitrant se tourne doucement vers une foi sincère.

Le film aborde également la question du mensonge. « C’est une technique propre aux toxicomanes. Se débarrasser de la drogue n’est pas une si grande affaire, se débarrasser du mensonge, si. C’est un chemin de vérité. »

Cédric Kahn a, par ce film, approfondi ses connaissances sur les milieux évoqués, sans faire preuve de préjugés, sans se précipiter dans les clichés. Pour ce qui est des toxicomanes, il dit « comprendre que ces personnes cherchent à résoudre par la drogue une profonde souffrance. » Un manque que l’on connaît tous, à notre échelle, quelle que soit notre vie : « On ne va pas tous si loin dans la destruction, mais on est tous dans une forme d’addiction. »

Quant à son regard porté sur les institutions religieuses, sur l’Eglise, il reconnaît « avoir de la bienveillance ». Par sa distance avec la religion, il a essayé d’être le plus juste possible, « par respect pour les catholiques ».
 

Le film « La Prière » mercredi 21 mars, en salles.

 

 

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