Comme des rois, de Xabi Molia

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A écouter la bande-annonce, on sent que le quotidien des personnages est difficile... C'est un film à la lisière de plusieurs genres, comme une comédie au ton un peu trop grave ou un drame raconté avec beaucoup d'humour.  C'est l'histoire d'une famille où on a du mal à joindre les deux bouts, où on s'entasse dans un petit appartement. La mère garde les enfants des voisins au noir, la fille attend son deuxième enfant sans père, son frère Micka est un jeune homme un peu rêveur. Et puis il y a le père, un vrai personnage. Il s'appelle Joseph et fait du porte à porte pour vendre des bouteilles de vin, avec un formidable bagout et une mise en scène très travaillée. Ou, à l'heure d'internet, comment arnaquer par le charme et la parole...
 
Joseph, c'est Kad Merad : un acteur qui assure le succès de toutes les comédies françaises où il apparaît, mais c'est un véritable comédien, dans le sens noble du terme, capable de jouer dans un registre beaucoup plus grave. Et pouvant s'engager aux côtés de jeunes réalisateurs moins connu, comme ici avec Xabi Molia.
 
Dans ce film, il joue cet homme plein de charme et de ruse qui enchaîne les magouilles bancales et les petites escroqueries, mettant à chaque fois sa famille un peu plus en danger, mais arrivant malgré tout à imposer son image de père autoritaire, aimant et responsable. Et ça ne convient pas à tout le monde : son fils Micka est très mal à l'aise dans les combines de son père et rêve de quitter la maison pour aller suivre des cours d'art dramatique. Un temps, il arrive à s’éloigner de la maison et même à économiser. Mais le lien ambiguë qui le lie à son père est très fort, et Joseph arrive à l'embarquer dans un dernier coup, qui sera encore plus désastreux que les précédents.
 
Comme des rois est un film est centré sur cette relation père-fils et pose la question de la transmission et du lien affectif, dans une situation où la pauvreté donne des repères qui ne sont pas toujours compatibles avec ceux de la société.
 
Bien malmenée par Joseph, la morale est finalement sauve à la fin du film. On est surtout soulagé pour Michka qui, de façon bien imprévisible, peut enfin monter sur scène et jouer un autre rôle que celui voulu par son père. Ce Joseph qui nous bouleverse jusqu'à la dernière réplique du film, lorsqu'il a enfin le temps de voir son fils faire l'acteur et que, subjugué par son talent, il ne peut s'empêcher de dire à son voisin : ''c'est mon fils !''