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Divertissement
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Divertissement

RCF,  -  Modifié le 6 mars 2019
​Se divertir, pratiquer des divertissements, c’est assurément plaisant !
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"Il faudrait te divertir un peu Jean", disent mes amis, mais les dictionnaires me divertissent à leur manière, et puis il y a la guitare, considérée là comme un vrai divertissement. En fait, c’est seulement au XIVe que le verbe divertir est apparu en langue française, et semble-t-il en 1494 qu’est attesté le mot divertissement. Un mot qui nous allons le constater n’avait pas tout à fait le même sens à l’origine.

Citons en effet François de La Noue, calviniste qui se rallia à Henri IV, l’auteur des Discours politiques et militaires, qui déclare ceci à la fin  du XVIe siècle : "Ils feront une saillie, [une attaque] de la ville, avec cinq ou six mille chevaux et quelques arquebusiers, pour faire un divertissement". On se doute bien qu’il ne s’agit pas de jouer de la musique mais d’un divertissement au sens moderne du terme, on l’a compris, il s’agit d’une "diversion". C’est bien le sens du mot divertissement à l’origine. Divertir vient de fait du latin divertere signifiant "détourner", verbe lui-même rattaché à la famille de versus et vertere, "tourner, faire tourner" et le premier sens de "divertissement" c’est l’action de verser de l’argent, en le détournant, à quelqu’un. On parlait alors de divertissement de fonds.

Puis, un peu plus tard, au début du XVIIe siècle, ce fut l’action de détourner quelqu’un de ses préoccupations : là on s’approche du sens moderne : "Les divertissements" déclare ainsi Saint Évremont dans une lettre adressé à Monsieur le Comte d’Olomme, en 1656, "ont tiré leur nom de la diversion qu’ils font faire des objets fâcheux et tristes sur les choses plaisantes et agréables".

Mais le mot va aussi être connoté, par Pascal, qui en fait un sujet de réflexion : il souligne en l’occurrence que "la seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement", "cependant, précise-t-il c’est la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de penser à nous, et nous fait perdre insensiblement". Dans nos dictionnaires est d’ailleurs signalé le sens pascalien du divertissement en tant qu’occupation détournant l’Homme de l’essentiel, des problèmes propres à sa condition. La notion de distraction perdurera néanmoins Avec même un mot italien apparu en 1951 dans le domaine de la musique.

Dans le droit fil des divertissements de Mozart, le divertimento.

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