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Femme

RCF,  -  Modifié le 8 mars 2018
Sujet essentiel et genre à l’honneur, voici donc le mot femme ce matin.
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

Il mérite de nombreuses chroniques, tant il a de facettes, avec tout d’abord une difficulté orthographique, parce que, finalement, ce n’est pas évident de prononcer "fame" quand le mot s’écrit e.m.m.e comme dilemme, gemme. Remarquez que « gemme » ça tombe bien, puisque c’est une pierre précieuse.

Femme, c’est un mot qui vient du latin femina, donc f.e.m.i.n.a, qui n’est pas de la plus haute galanterie puisque son sens réel est « femelle ». Et ce « femina » qui nous a donné bien sûr « féminin », vient d’une lointaine racine indo-européenne, cette langue qui a précédé le latin et la plupart des langues européennes, en les nourrissant, cette racine étant le mot « dhei », signifiant « têter », sans doute prononcé fé et qu’on retrouve par exemple dans Félix, le prénom, qui étymologiquement signifie heureux – d’où la félicité – heureux en fait comme un bébé qui tète. De cette même racine vient aussi fecundus, fécond.

De fait, le latin femina, femelle l’a emporté sur deux autres mots latins désignant l’épouse, il s’agissait d’une part de "mulier" qui a donné en ancien français "moillier" qui a disparu, et qu’on retrouve aujourd’hui dans l’espagnol mujer, et d’autre part "uxor", disparu aussi, même si "uxorilocal", se dit en ethnologie pour définir un couple dont la résidence est déterminée par l’épouse. Ainsi, pour un jeune couple l’habitat est uxorilocal, s’il est déterminé par la résidence de la femme, la maison de ses parents par exemple, ou virilocal, s’il s’agit de celle de l’homme. C’est en fait un mot emprunté en 1968, issu d’un néologisme anglais de 1936. Il y eut cependant un héritier du latin uxor attesté au XIIIe siècle, sous une forme à peine reconnaissable, l’oissour. A dire vrai, qu’un mari évoque aujourd’hui son « oissour », serait une catastrophe, on confondrait avec une oie…  C’est la claque garantie !

Le mot "femme" en langue française la fin du Xe siècle, en tant qu’être du sexe féminin, puis vers 1100, en tant qu’épouse. Et dans le fond, le mot a gardé ses deux sens, genre féminin et épouse. Avec la volonté naturelle d’égalité. Mais là, je vais peut-être surprendre en citant Frédéric Dard, l’auteur des sulfureux San Antonio. Que lit-on en effet dans ses Pensées publiées en 1996. : « Je ne comprends pas les femmes de vouloir être les égales de l’homme, alors qu’elles lui sont tellement supérieures ! » Et de conclure : « C’est de la modestie, au fond ».
 
 

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