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RCF Grand débat: et après ?
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Grand débat: et après ?

RCF,  -  Modifié le 10 avril 2019
François Mandil était lundi dernier à la restitution du grand débat par le Premier ministre.
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C’était un passage obligé, une synthèse à partir de différentes synthèses de contributions des Français qui ont participé au grand débat. Un moment instructif autant grâce à ce qu’on y a entendu que grâce à que qu’on n’y a pas entendu. J’y étais pour le Cnajep, la coordination des associations des jeunesse et d’éducation populaire. L’un des enjeux de l’éducation populaire, c’est notamment l’émancipation collective, l’apprentissage, tout au long de la vie, à écouter et à rechercher l’intérêt général. Forcément, cet exercice du grand débat nous interpelle.

Dans le collège des garants de ce grand débat, il y avait d’ailleurs entre autres, Nadia Bellaoui, secrétaire générale de la ligue de l’enseignement, la plus grosse fédération d’éducation populaire de France. C’est elle qui a ouvert les discussions en rappelant deux réserves fortes sur le déroulé du débat : tout d’abord, les questions posées étaient "problématiques", "binaires", "orientées", et par ailleurs, l’omniprésence du président de la République en particulier, de l’exécutif en général a pu nourrir le doute sur la neutralité du grand débat. Cependant, la participation a été forte, montrant une fois de plus que les Français et Françaises aiment débattre et faire de la politique, et il y a eu également un vrai effort pour faire participer les jeunes, ce qui n’était pas gagné au départ. Tout l’enjeu est désormais de savoir quelles conclusions le gouvernement va tirer de ce débat, qu’est ce qu’il va faire dire à ces résultats ?
 

Et ce qui vous frappe dans ces conclusions, c’est plutôt ce qu’on n’y trouve pas...

Exactement. Deux choses en particulier : les politiques jeunesse et l’Europe. Ces deux sujets n’avaient pas été mis sur la table par le gouvernement, mais n’ont pas non plus été ramenés par les participants. Ce ne sont pas les seuls mais ces deux là m’intéressent particulièrement. L’Europe n’est que très rarement évoquée alors que c’est l’échelle idéale pour lutter contre les changements climatiques, alors que c’est un investissement de long terme pour la paix, pour la recherche, pour un développement harmonieux. L’Europe doit être améliorée bien sûr mais elle apparait de plus en plus lointaine. Le débat a été franco-français et c’est dommage.
 
Même constat sur la jeunesse, jamais évoquée si ce n’est à la marge, pour proposer … le vote obligatoire ! Quelle triste vision de la jeunesse. Comment peut-on imaginer un projet national commun sans parler de la jeunesse ? Comment peut-on avoir un avis aussi négatif sur la jeunesse, au point que quand on pense à elle, on ne pense qu’en termes de coercition ? Rien de surprenant dans ce cadre que le projet de SNU, service national universel, rencontre une certaine adhésion : une punition collective pour la jeunesse supposée ne pas être engagée. Il est intéressant de noter d’ailleurs qu’un parcours citoyen a été évoqué, mais tout au long de la vie, pas simplement pour les jeunes.
 

Projet de SNU sur lequel vous reviendrez très vite…

Dans son discours de clôture, Edouard Philippe a enfin rappelé que ces débats avaient permis de rappeler aussi ce qui se passait bien en France. Il a raison. On oublie trop souvent que nous vivons dans un des pays les plus riches de la planète, les plus avantagés, au sein d’une Europe garante des libertés.

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