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Human flow
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Human flow

RCF,  -  Modifié le 6 février 2018
Le film Human Flow sort le 7 février. Ai Weiwei y dévoile les visages et les paroles de ces 65 millions d'êtres humains qui n'ont pas d'autres choix que d'être des "personnes déplacées".
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« Je veux le droit à la vie, du léopard au printemps, de la graine qui éclôt. Je veux le droit du premier homme. »
 
C’est sur cette supplique du poète turc condamné à l’exil Nazim Hikmet que s’ouvre le film de l’artiste dissident chinois Ai Weiwei, Human Flow- le flot humain -, avec une magnifique vue du ciel sur la mer Méditerranée, paisible. Lui répondra 2h20 plus tard celle, glaçante, d'une véritable montagne de gilets de sauvetage. Symbole des centaines de milliers de personnes qui, au péril de leur vie — 5000 sont mortes en Méditerranée en 2016 —, ont tenté la traversée pour se réchauffer au rêve européen…
 
Pas de personnage. Pas de récit dans ce film. Mais des visages, des paroles. Pour entrer dans ce vertige : 65 millions d’êtres humains sur notre planète, parmi lesquelles bon nombre d’enfants, n’ont d’autres choix que d’être des « personnes déplacées ». Une humanité précaire, privée d’intimité, d’espérance, humiliée et qui reste aux portes. Une humanité de papiers et de cartons, de vieux plastiques, une humanité devenue elle-même une houle, tragique, de Lesbos aux bidonvilles de Gaza, d’Allemagne - ou Calais, à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, les champs de bataille de l'Irak, la Birmanie, le Bengladesh. Ou encore l'immense camp de réfugiés de Dadaab au Kenya, où se massent un demi-million de Somaliens, d’Éthiopiens, d’Érythréens… L'Afrique subsaharienne, l'une des régions les plus pauvres du monde, accueille à elle seule 26 % des réfugiés de la planète.
 
Oui, « Je suis cette mer entrée dans un vase », crie Bâbâ Tâher, poète persan du XIe s.
 
Le réalisateur offre une singularité à tous ces humains. Une femme tient son enfant, un enfant met ses chaussures, un homme allume sa cigarette. Comme nous. Mais dans les interminables queues pour obtenir un visa, un bol de soupe, en pataugeant dans la boue des longues files de ceux qui cherchent des routes de passage, alors que se construisent de plus en plus de murs et de clôtures. De 11 pays isolés par des frontières fermées ou des murs en 1989 – date de la chute du mur de Berlin – nous sommes passés à 70 en 2016.
 
Ils ont tout perdu, leurs biens et souvent leurs familles. Ils sont des femmes et des hommes, ils sont des nôtres.
 
Allez faire l’expérience de ce film, sur les écrans à partir de mercredi 7 février.

Human Flow, un film de Aï Weiwei, sortie le 7 février : voir la bande annonce
 

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