Incompréhension

Je commence cet édito hebdomadaire en présentant mes excuses auprès des auditrices et auditeurs qui ont pu trouver un ton moralisateur et culpabilisateur à mon intervention de la semaine dernière sur la grève pour le climat. J’entends très clairement qu’en écoutant RCF vous allumez d’abord la radio car pour vous aussi la joie se partage !

Rassurez-vous, pour moi aussi il y a de la joie et c’est cette joie, empreinte d’une légère tristesse que j’aimerais vous partager ! Quelle joie de voir cette mobilisation venue de la base, venue d’une jeunesse qui prend son destin en main, à l’origine d’une jeune de 16 ans, dénigrée pour son inconscience, victime d’exclusion aussi à cause de son autisme asperger.

Le 9 décembre nous étions 130.000 dans les rues de France à travers 135 cortèges, ce samedi nous étions 350.000 dans les rues de France à travers 220 cortèges. Mais j’aimerais porter un regard particulier sur le vendredi, la veille, portée par les étudiantes et étudiants, lycéennes et lycéens, qui ont mis 200 000 jeunes en état de marche à travers le pays de manière non-violente, organisée et coordonnée.

Quelle joie de sentir qu’après 40 ans de combat acharnés, souvent isolés, parfois dénigrés, le flambeau de la cause écologiste est repris avec force et dignité par les plus jeunes d’entre nous, ceux qui vivront et traverseront le siècle qui commence aujourd’hui.

Une tristesse néanmoins, de constater à quel point nos dirigeants économiques et politiques ne veulent pas changer les choses et ne se donnent pas les moyens radicaux qu’exige l’urgence de la situation. Comme si nous ne voulions pas voir. Il faudrait dès aujourd’hui que toute la société, entreprises, particuliers et collectivités permettent de faire de Paris une ville piétonne ou cyclable qui soient inclusives et qui permettent à toutes et tous d’aller travailler sans difficulté. C’est possible, et il faut le vouloir.
Mais comme la joie se partage, l’espérance aussi ! Alors on continue d’y croire !