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Journée de la femme
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Journée de la femme

RCF,  -  Modifié le 8 mars 2018
​Après avoir consulté hier patronat et syndicats, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé les orientations de son « plan stratégique sur l'égalité professionnelle ».
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Emmanuel Macron a fait de la réduction des inégalités femmes-hommes l’un des marqueurs de son quinquennat. Et particulièrement dans le monde du travail.

Car 45 ans après les premières lois en la matière, le principe « à travail égal, salaire égal » n’est toujours pas respecté : à poste équivalent et temps de travail égal, les femmes gagnent toujours 9% de moins que les hommes - et tout poste confondus, l’écart atteint 25% à 27%. « C’est hallucinant ! », s’indigne la Ministre du travail, Muriel Pénicaud.

Qu’est ce qui explique ces différences ? Selon la ministre, il y a tout d’abord le fait que même si elles réussissent souvent mieux que les garçons durant les études, les jeunes filles vont plus souvent vers des métiers moins valorisés, moins rémunérateurs avec des perspectives d’évolution moins importantes. Elles ont par ailleurs souvent un « plafond de verre intérieur » qui fait qu’elles ne se font pas confiance et hésitent à postuler si elles n’ont pas 100%, voire plus de compétence. Ce qui n’est pas le cas des garçons. D’autant que les dirigeants _ qui sont le plus souvent des hommes _ ont tendance à promouvoir ceux qui leurs ressemblent _ des hommes. Enfin, il y a le poids du temps partiel : 30% des femmes que travaillent ne sont pas à temps plein, contre seulement 8% des hommes.

Son premier objectif est de supprimer dans les trois ans à venir l’écart de salaire « injustifié », celui qui différencie hommes et femmes à travail égal - les 9%. « Quand une jeune diplômée est engagée avec un salaire inférieur à celui d’un garçon qui a le même cursus qu’elle, c’est inacceptable », souligne Muriel Pénicaud.

Concrètement, à partir de l’année prochaine, les entreprises devront passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats. Chaque entreprise de plus de 50 salariés devra disposer d’un logiciel qui mesurera les écarts entre salaires directement à partir des fiches de paie. Ces écarts devront être communiqués aux syndicats et publiés sur le site de l’entreprise. Si rien n’est fait pour les combler, l’entreprise devra payer une pénalité d’1% de sa masse salariale.

Les contrôles de l’inspection du travail seront quatre fois plus nombreux, pour atteindre 7000 par an. Depuis 2013, seules 3 000 entreprises ont été mises en demeure de négocier un accord sur l’égalité professionnelle et 157 ont été sanctionnées, soit 0,2% de l’ensemble.

Le gouvernement va par ailleurs lancer une mission pour améliorer le congé maternité des indépendantes et des agricultrices, et une seconde pour renforcer le congé paternité. L’idée est que si les pères s’investissent dès l’arrivée de l’enfant, ils continueront à le faire plus quand il grandira.

Dernier point : il y aura une sensibilisation plus forte en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail, avec un plan de communication et de formation des élus syndicaux et médecins du travail. Dans toutes les entreprises de plus de 250 salariés, il devra y avoir un référent sur ces questions à la DRH.

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