L’espérance envers et contre tout

Cher Toi,
 
Oui Toi. Celui à qui nous adressons chaque année nos vœux, celui à qui nous faisons des listes de plus en plus grandes, de plus en plus précises, sur ce qui nous fait envie, sur ce que nous désirons trouver en cette nuit si particulière.
Oui Toi. Celui vers qui se tournent croyant et non croyant chaque nuit du 24 Décembre, une nuit où le temps s’arrête, où le Monde décide que rien ne suppose la violence, la haine, les combats.
Oui Toi. Celui que les enfants attendent sans savoir, préparés depuis des semaines, la magie dans les yeux, les étoiles dans le cœur, l’attente au creux de leurs fossettes toutes souriantes.
Oui Toi. Celui dont le nom est bien souvent détourné, raillé, adoré, combattu. Celui au nom duquel est parfois justifié l’injustifiable.
Oui Toi. Celui qui laisse venir à lui les plus petits, les plus faibles, les plus fragiles. Celui dont la naissance a porté un message d’amour universel, un amour inconditionnel pour les autres, tous les autres.
 
Cher toi, en ce matin de Noël, en ce doux moment suspendu, je repense à cette image que ton pape a décidé de poster : un crucifix et un gilet de sauvetage. 1 image. Des milliers de commentaires haineux. Je repense aux chrétiens de Gaza qui n’ont pas pu fêter Noël à Bethléem, et à tous ces catholiques qui t’ont quitté ces derniers mois parce que le scandale était trop fort.

Trop incompréhensible. Je pense à ces personnes que la vie n’épargne pas, que la violence sociale pousse au bord de la société dans une solitude effrénée que l’on peine à regarder en face. Je pense à ceux et celles pour qui ce Noël est le 1er de toutes les absences et je pense particulièrement à ces parents, un trou au cœur en voyant d’autres yeux rieurs ouvrir les cadeaux.

Et alors je repense à ce mot d’un prêtre reçu par 1 maman qui venait de perdre son enfant à  la veille de Noël.

« Si Noël n’était qu’une naissance ce ne serait pour vous que Ténèbres cette année. N’est-ce pas plutôt l’espérance envers et contre tout, sans cesse renaître, repartir, après toutes les bourrasques de la Vie ? ».

En les relisant je sais que ce matin, je décide et je continue de croire en toi. Je te sens confiant pour ton Eglise, capable de se regarder et d’accepter d’avancer. Je décide de regarder toutes ces sacrées belles initiatives tentées partout par des milliers de personnes, des milliers de jeunes qui ont confiance en toi et confiance en ton message terriblement d’actualité.

Je décide en ce matin de Noël que nous avons notre avenir en main et que chaque matin renouvelé sera une occasion de tenter quelque chose. En ce matin de Noël je veux croire que les choses peuvent changer et que nous avons tous la possibilité d’y contribuer.