L'"Iglou", un abri pour les personnes à la rue

L’innovation d’aujourd’hui s’appelle Iglou et comme son nom l’indique permet de se loger au chaud dans un environnement froid et permettre ainsi aux personnes à la rue de ne plus avoir à squatter et chercher les points de chaleurs nécessaires à passer une nuit tant soit peu confortable.

Une innovation que l’on doit à deux bordelais : Alice Lainé, spécialiste en gestion de projet, et Geoffroy de Reynal spécialiste en énergie thermique, qui, alarmés par la situation des personnes sans abri ont décidé de mettre leurs compétences professionnelles en commun pour leur venir en aide.

Cette innovation ambitionne de remplacer les tentes qui jouent parfaitement leur rôle en période tempérée et qui deviennent inutiles dès qu’il fait froid, car parfaitement non isolantes. L’iglou est donc plus étanche qu’une tente, plus vaste et plus résistant. Il est aussi lavable, réparable et recyclable, avec cet avantage d’être compact et de s’assembler facilement, il est aussi équipé d'une lampe solaire intégrée et d’une ventilation naturelle pour limiter les pertes de chaleur tout en permettant à l'utilisateur de respirer normalement.

Cela répond à quatre problématiques :
- Premièrement, la saturation du 115, où 50% des personnes à la rue qui appellent n'obtiennent pas de place, car les accueils sont saturés ;
- Deuxième raison, la sécurité : beaucoup de sans domicile fixe fuient dans les centres d’accueil, car ils les considèrent comme anxiogènes et refusent ces structures d'accueil mal adaptées ;
- Troisième raison, le rapport à l’Intimité puisque les sans-abris sont au minimum deux par chambre au sein des hébergements et que s’ils souhaitent être séparés et bien ils le peuvent, mais dehors... ;
Enfin flexibilité, car les centres d’hébergement sont souvent loin des lieux habituels de vie des sans-abri et certaines personnes refusent l'hébergement pour ne pas "perdre leur place".

Un premier lot de neuf prototypes a été produit en novembre et distribué dans l’agglomération bordelaise pour obtenir des retours des utilisateurs qui sont d’ailleurs très positifs Christian qui squatte du côté d’Alfortville témoigne "je peux dormir sans manteau et j’ai trop chaud" un autre signifie son bonheur de dormir dans son propre espace. 

Un déploiement qui ne se fait pas seul et c’est l'association Médecins du Monde qui les accompagne pour une bonne compréhension de leurs besoins et contraintes. 

Il reste cependant à améliorer les deux points les plus limitants : la transportabilité et la modularité et les appuis institutionnels pour développer à grande échelle cette innovation à la fois technique et sociale pour permettre aux SDF encore trop nombreux de passer les nuits de grands froids bien au chaud.