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RCF "La Bonne épouse" : la libération des femmes se fait avec les hommes
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"La Bonne épouse" : la libération des femmes se fait avec les hommes

RCF,  -  Modifié le 13 mars 2020
"La Bonne épouse" de Martin Provost, un film libérateur et joussif, présenté par Valérie de Marnhac
Memento Films Distribution Memento Films Distribution

On le savait déjà : Martin Provost aime les femmes ! Depuis ses débuts au cinéma, il s’intéresse à leur condition et à leur émancipation. Et il a dressé de très beaux portraits de femmes, dont celui de Violette Leduc, une proche de Simone de Beauvoir, dans son film « Violette ». Ou celui, plus connu, de « Séraphine », film sorti en 2009, sur cette femme de ménage, humble et simple, dont le talent de peintre est révélé par son employeur, un marchand d’art éclairé.

Alors, de « La Bonne épouse », Martin Provost dit que c’est son film le plus personnel et le plus engagé. Et il a choisi pour cela, et pour la 1ère fois, le genre de la comédie.
Le film se déroule en Alsace, à la veille des événements de mai 68, dans l’institution de Mr et Mme Van Der Beck - joués par Juliette Binoche et François Berléand. Institution où on apprend aux jeunes filles à devenir l’épouse idéale, et où la mort du directeur va bouleverser la vie du gynécée.

Et bien, les sept piliers de « la bonne épouse » dont je ne résiste pas Stéphanie au plaisir de vous lire la règle n°1 : "La bonne épouse est avant tout la compagne de son mari, ce qui suppose oubli de soi, compréhension et bonne humeur."

Alors le film est traité un peu façon ‘vaudeville’, théâtral et coloré, pour appuyer le grotesque de la condition féminine à cette époque, si caricaturale vue d’aujourd’hui !

Mais le film laisse aussi par moments affleurer l’émotion et la gravité, à travers notamment les personnages des jeunes filles de l’école, dont les préoccupations sont intemporelles.

Le scénario a été extrêmement documenté, ses écoles d’arts ménagers ont bien sûr existé, jusqu’au début des années 70. Et pour le réalisateur, notre société et les femmes peuvent encore aujourd’hui en « ressentir les lointaines répercussions ». Ce qui rend le petit grain de folie supplémentaire du film très libérateur et assez jouissif, à l’image de la scène musicale finale.

La drôlerie et l’énergie du film tiennent bien sûr à leur interprétation impeccable. Alors on ne va pas tous les nommer. Mais Juliette Binoche est absolument irrésistible en bourgeoise corsetée, s’interdisant tout débordement… jusqu’à ce qu’elle trouve l’amour.

Yolande Moreau, qui est l’égérie du réalisateur depuis son rôle de « Séraphine », apporte une nouvelle fois son côté lunaire et décalé, rafraichissant.

Dans le rôle de la bonne-sœur rigoriste, on retrouve Noémie Lvovsky, qui à l’inverse elle, est très loin de ses bases, mais très drôle aussi.

Et puis pour finir, Edouard Baer ... ! dont le charme et la poésie sauve à lui tout seul l’ensemble de la gente masculine sur terre.

Alors emmenez les jeunes filles, ou encore mieux les garçons, voir le nouveau film de Martin Provost. Car, et c’est ma conviction Stéphanie, la libération des femmes ne peut se faire qu’avec les hommes !

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