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La jeunesse annonce le printemps climatique
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La jeunesse annonce le printemps climatique

RCF,  -  Modifié le 13 mars 2019
Retrouvez chaque mercredi l'édito de François Mandil.
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Une hirondelle ne fait pas le printemps. Les giboulées et les pluies de mars non plus, et pourtant l’une comme les autres l’annoncent ! Souvent accompagnées d’un rayon de soleil, elles viennent nous tirer de notre torpeur hivernale.

Ce vendredi, ce sont des jeunes du monde entier, qui vont nous tirer de notre torpeur, collégiens, étudiants, lycéens, à la suite de Greta Thunberg, soutenus par des ONG, des mouvements d’Education populaire, des fédérations de parents d’élève, qui vont interpeller les décideurs et plus largement la part adulte de la société, sur l’avenir tel qu’ils le construisent. Rien n’indique qu’il s’agit de giboulées de grêle porteuses d’une colère d’une génération contre l’autre … du moins pour l’heure !
 
Voyons ces manifestations comme une pluie vivifiante, celle qui humidifie en profondeur et durablement le sol, un engagement de jeunes qui nous questionnent sur la possibilité de la vie dans le monde dont ils héritent et affirment : maintenant, ce n’est pas sans nous !
 
Qu’est-ce qu’on peut leur répondre ?
 
Rien pour l’heure, car c’est ensemble jeunes et adultes, qu’il nous faut repérer nos dépendances, ensemble qu’il nous faut construire les leviers de nos émancipations et de nos conversions, qui doivent être radicales ! La question d’aujourd’hui, ce n’est donc pas tant quoi leur répondre mais plus comment leur répondre.

Le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse propose à la hâte deux heures de débat : c’est à la mode, on débat ! Toutefois, l’improvisation dans un système fondé sur l’autorité du sachant, ça laisse rêveur. Comme si, par ailleurs, il fallait contenir la colère de la jeunesse au sein des lycées, les où les responsables, c’est-à-dire les adultes, ne risquent pas de l’entendre.

Mais faisons le pari qu’il ne s’agit pas d’un enfumage pour éluder le problème, faire rentrer sagement les jeunes dans leurs établissements en propageant l’idée que l’on les écoute ! Faisons le pari qu’à l’instar de collectifs d’enseignants engagés sur la question climatique, les communautés éducatives deviennent un espace d’expression du souhait d’un avenir pour la vie et de construction des moyens collectifs d’agir pour sa sauvegarde !

Depuis leurs premières cours d’école, ces jeunes savent que leur futur est hypothétique, qu’il sera catastrophique. Les adultes, à l’âge où eux étaient enfant, ont grandi dans un univers où le futur serait forcément meilleur. C’est peut-être pour cela que cette jeunesse n’est pas atteinte par l’apathie des adultes, qu’elle refuse de détourner le regard face à la catastrophe qui vient. Vendredi, quand ils seront dans la rue et quand ils débattront dans les lycées, ils feront preuve d’une bien plus grande maturité que bien des adultes.
 
Et samedi, lors de la marche du siècle à laquelle nous sommes tous appelés à participer, nous serons nombreux à prendre la route qu’ils ouvrent, afin que le séduisant appel du Président de la République : "Make our planet great again !" ne soit pas encore qu’un slogan sans lendemain. Construire en confiance et s’étonner avec les jeunes ou subir la grêle, à nous de choisir notre entrée dans le printemps !

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