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La philosophie de la carte postale
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La philosophie de la carte postale

RCF,  -  Modifié le 2 juillet 2019
Est-ce que l’été et les vacances sont un sujet de philosophie ? Est-ce que les philosophes ont quelque chose à nous dire sur la question ?
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Les philosophes, Stéphanie, ont toujours quelque chose à dire sur la question ! On peut suivre ainsi la recommandation de Montaigne, et partir en vacances pour y trouver l’inconnu. Pour nous dépayser, nous déshabituer de nous-mêmes, mettre en jachère nos idées reçues et fuir les sentiers battus.
 

et avoir montaigne pour guide de voyage ?

Montaigne avoue avoir honte de ceux qui se sentent "hors de leur élément", dit-il, dès qu’ils sont "hors de leur village". "Ces voyageurs-là, insiste-t-il, n’aiment vraiment que le retour, ce plaisir étriqué de se retrouver chez soi". Montaigne, lui, ne cherche pas des "Gascons en Sicile" mais "des Grecs plutôt, et des Persans", car c’est en "se limant et frottant la cervelle" contre celle des autres que l’on apprend à se connaître.

Être quelqu’un de fréquentable, selon lui, c’est être quelqu’un qui a beaucoup fréquenté les autres. Mais on peut aussi partir en vacances pour ce plaisir particulier d’écrire des cartes postales.
 

écrire des cartes postales : c’est philosophique ?!

Exactement : écrire des cartes postales est un geste philosophique, qui, hélas, se perd. C’est apprendre à dire l’essentiel, sans verser dans le cliché, sur un tout petit bout de papier. C’est, selon Derrida cette fois, soit quelques siècles après Montaigne, c’est selon Derrida donc, une façon d’écrire qui ne peut pas mentir. Tout y est important : le choix de l’image, du message, de l’adresse. La philosophie de la carte postale, c’est de tout faire tenir sur quelques petits centimètres cartonnés. C’est dire en deux lignes le bonheur de l’été, la promesse que contiennent les vacances.

Et quelle est-elle, cette promesse ? Celle d’une liberté retrouvée. Non pas seulement la liberté que l’on gagne à ne plus travailler, mais la liberté que l’on conquiert à se consacrer à l’essentiel, précisément : non pas se gaspiller et se disperser, mais se rendre attentif à ce que l’on voit et à ce que l’on pense. Savourer le sel de chaque instant. Et, bien sûr, réapprendre le plaisir particulier qu’il y a à écrire des cartes postales – même si l’on n’est pas Derrida. 

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