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RCF Le célibat, un choix, un passage?
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Le célibat, un choix, un passage?

RCF,  -  Modifié le 14 mai 2019
Dans sa chronique du jour, le père Antoine Guggenheim s'interroge sur la place qu'occupe le célibat dans nos sociétés.
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Le célibat semble un état non choisi. Un état négatif, ou moins choisi. Nous naissons célibataires et le restons, habituellement, au minimum jusque l’âge de 16 ou 17 ans, l’âge des premiers couples. Nous redevenons célibataires plus tard, par suite d’une rupture, d’un abandon, d’un départ, voire d’un veuvage. D’ailleurs, selon les normes sociales, parfois selon les traditions culturelles et religieuses, une femme ou un homme célibataire est jugé ou se juge en échec ou égoïste. Victime ou coupable, et parfois les deux.

Hommes et femmes ne sont pas égaux devant le célibat. On se souvient de la revendication de liberté et de dignité exprimée par le slogan des années 2000 : « Ni putes ni soumises ». Et par celle des années 1970 : « mon ventre m’appartient ». Mais il y a plus. Le temps qui passe, les mois comme les années, n’est pas marqué par les mêmes étapes chez les femmes et chez les hommes. La fécondité et la fertilité n’ont pas la même histoire ni la même incarnation chez les uns et les autres. Le célibat peut clairement devenir une menace pour celles-ci, avec le temps.

Hommes ou femmes célibataires sont souvent en quête ou en attente d’un conjoint avec lequel ils pourront risquer une aventure de liberté et d’amour. Désir non seulement d’un conjoint, mais aussi, souvent d’une famille, d’une descendance, d’une fécondité. Le don de soi à un autre être humain pour vivre à ses côtés, avec lui et pour lui n’est fécond et durable que s’il respecte les relations du conjoint avec des tiers. Un amour bienveillant, nourri de tendresse et apprenant à traverser les crises, implique que l’autre ne m’appartient pas. Aimer un conjoint et être aimé par lui, c’est s’ouvrir, l’un et l’autre, à l’autre, à tous les autres.

Bâtir un projet commun, un projet plus grand que nous deux, implique des tiers : enfants et famille, amis proches, relations lointaines, engagement professionnel et associatif dans la société. Ce temps de « passage » qu’est le célibat ne fait pas de nous des victimes, même quand ce célibat n’est pas désiré, pas si longtemps, pas de cette façon. Il fait de nous des êtres habités par un rêve : celui de la recherche et de l’attente d’un conjoint avec qui créer une aventure charnelle et spirituelle.

Ce rêve peut féconder le réel, mais aussi l’empoisonner par ce qu’il comporte de privation. Car le célibat, même non désiré, est déjà le présent d’une existence qui a son prix et ses joies. En choisissant de vivre ce moment non désiré dans ce qu’il donne déjà de plénitude et dans ce qu’il fait désirer, les célibataires témoignent d’une richesse qui appartient à la vocation humaine : une grande disponibilité à la relation, un grand besoin de fraternité.

La rencontre est la définition de l’humain, dit Jean Vanier. Le couple est rencontre. Alors qu’en est-il du célibat vécu par tant de consacrés comme un « pour toujours » ? Que signifie-t-il ? Que donne-t-il ? Une aptitude à la relation, un grand besoin de fraternité, en signe de la vocation humaine et du don de la grâce du Christ. A une condition ! N’autoriser le choix du célibat consacré qu’à ceux et celles qui rêvent de fraternité et s’y engagent. Bien des Réformes dans l’Église en dépendent, comme dans le passé celles de saint Augustin et du Pape Grégoire.

 

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