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Les camps : 75 ans ans après
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Les camps : 75 ans ans après

RCF,  -  Modifié le 29 janvier 2020
Cela fait 75 ans que les camps de la mort ont été libérés. Anniversaire sinistre, car il est celui de la fin du calvaire des survivants, il est aussi celui de la découverte de l’horreur.
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Nous avons revu des images terrifiantes et lu ou entendu des témoignages glaçants : cet homme de 90 ans évoquant avec une voix tremblante l’horreur quotidienne de la faim.

Ou cette femme racontant avoir vu des gardiennes étrangler sous ses yeux des bébés. Ou cette autre femme, disant que pour survivre, il fallait savoir souffrir. Est-ce que souffrir s’apprend jamais ?

Face à cette plongée vertigineuse dans cette histoire effroyable, en écho au « plus jamais ça » répété parfois comme un mantra rassurant, je songe à des chiffres qui ne laissent pas d’inquiéter. Un Français sur 6 n’a jamais entendu parler de la shoah nous informait le Point il y a quelques jours. Et nous apprenons aussi qu’en 2019 les actes antisémites ont progressé de 27%, après une hausse de 74% en 2018. Alors, « plus jamais ça » dites-vous ?

On me dira que notre société n’est plus capable de la même violence que celle dont a pu faire preuve une société qui sortait de la boucherie inhumaine de la guerre de 14. Peut-être. Mais enfin, quelque chose m’inquiète et que l’on entend rarement. L’Allemagne de la République de Weimar était une société cultivée, où l’élite fréquentait la prose de Goethe, la poésie de Heine, connaissait les symphonies de Beethoven, de Brahms, de Bruckner ou de Mahler. C’était l’expressionisme allemand, en peinture, mais aussi au cinéma, celui de Murnau, Lang ou Robert Wiene.

Cette société qui constitua un des âges d’or de la culture européenne n’a pas empêché le triomphe d’une des barbaries les plus ignobles de l’histoire de l’humanité. Comment donc être si certain que notre société si réticente à la violence ne basculera pas un jour dans la sauvagerie ? Sommes-nous si dupes de nous-mêmes pour nous penser supérieurs à ces hommes et ces femmes qui vivaient un siècle avant nous ?

Pour réduire la possibilité du pire, il convient de rappeler inlassablement la dignité ontologique de chaque personne humaine, et que notre bien le plus précieux est notre liberté commune.

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