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Lutter contre le cercle vicieux de la pauvreté
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Lutter contre le cercle vicieux de la pauvreté

RCF,  -  Modifié le 13 septembre 2018
Emmanuel Macron doit dévoiler ce matin sa « stratégie » de lutte contre la pauvreté, Vincent de Féligonde décrypte le plan gouvernemental.
Fanny Cohen Moreau Fanny Cohen Moreau

En présentant lui-même ce plan cinq jours avant celui sur la réorganisation du système de santé, le président veut lancer une nouvelle phase du quinquennat davantage axée sur le social. Il doit se défaire impérativement de l’image de « président des riches » qui lui colle aux basques, comme le sparadrap du Capitaine Haddock.

D’autant que lui et son gouvernement ont multiplié les bévues sur ces questions. Vous vous souvenez sans doute Stéphanie de la vidéo dans laquelle Emmanuel Macron s'était emporté mi-juin contre le «pognon de dingue» que coûtent selon lui les aides sociales, sans sortir leurs bénéficiaires de la pauvreté. Ou encore de l’annonce en juillet, par Agnès Buzyn, du report de la présentation du plan pauvreté, en raison de la finale de la Coupe du Monde de foot…

Le président a soigné sa communication en choisissant de passer cinq heures lundi dans un centre d'ATD Quart Monde pour rencontrer des personnes touchées par la grande pauvreté. Et ses proches ont laissé fuité le fait que « ce plan sera plus ambitieux que ce qui était prévu avant l’été » : il sera doté de 8 milliards d'euros sur quatre ans. 

Quelle en sera la philosophie ? Elle sera de lutter contre ce qu’on appelle le « déterminisme social » : le fait que quand on nait pauvre, il est très difficile d’en sortir.
C’est ce qui différencie la France des autres pays. Le nombre de pauvres ,tout de même 9 millions de personnes, soit 14% de la population, est plutôt plus faible que dans les pays développés. Surtout, il est resté relativement stable depuis la crise de 2008, ce qui n’est pas le cas des autres pays, où les inégalités se sont fortement creusées.
Le problème dans notre beau pays, est qu’il faut 180 ans pour qu’un enfant d’une famille en bas de l’échelle se hisse au niveau moyen de la société. Soit six générations. Contre cinq en moyenne parmi nos partenaires comparables.

Le gouvernement propose de contribuer à lever les « obstacles qui maintiennent les personnes dans la précarité » comme la santé, le logement, le transport, ou l'accès à la garde d'enfant. Le but est de lutter contre le cercle vicieux de la pauvreté dès le plus jeune âge. Ainsi par exemple, les crèches accueillant des enfants défavorisées et ou handicapés recevront un bonus financier. Et les écoles de territoires fragiles _ qui ont déjà vu leurs classes de CP et de CE1 dédoublées depuis l’an dernier _ bénéficieront d’une aide pour proposer des petits déjeuners gratuits, et des tarifs sociaux dégressifs pour la cantine. Une famille sur cinq a des difficultés à payer le repas de midi.

Pour les adolescents, le but est de passer du principe d'une scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans à celui d'une formation obligatoire jusqu'à 18 ans via l'apprentissage, les écoles de la seconde chance ou les écoles de production.

Pour les adultes, parmi de nombreuses autres mesures, un budget important sera consacré au développement de l'insertion par l'activité économique, et doper des programmes comme territoires zéro chômeur de longue durée.
Globalement, il s’agit donc de « mieux accompagner les personnes vers leur émancipation». On espère que ça marchera.
 

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