Accueil
"Nous voulons des coquelicots" : comment dire non aux pesticides
Partager

"Nous voulons des coquelicots" : comment dire non aux pesticides

RCF,  -  Modifié le 10 octobre 2018
Chaque mardi Cyrille Frey vous propose son regard sur l'écologie.
podcast image par défaut

L’appel avait été lancé mi septembre par le journalsite Fabrice Nicolino dans le journal Charlie hebdo et signé par près de 300 000 personnes. Vendredi à la suite de cet appel prés de 400 rassemblements étaient organisés dans toute la France pour demander des coquelicots mais surtout l’interdiction des pesticides.

Je suis inquiet de voir la question des pesticides se polariser sur un type d’impact, la santé humaine, d’une molécule, le glyphosate, avec des logiques de polémiste, « pour-contre », comme s’il s’agissait de partis politiques etc. Ce n’est pas une approche écologique de la question. Pour commencer, il faut comprendre que dans ce manifeste, le coquelicot ce n’est pas l’espèce coquelicot, c’est un symbole. C’est le désir exprimé par les citoyens d’une société où on ne se contente pas de laisser vivre uniquement l’espèce humaine et ses productions ; ce qui ne serait d’ailleurs pas possible, pas vivable.

Donc comment peut-on pour commencer bien poser le problème ? Nos sociétés ont choisi il y a trois quarts de siècle la voie d’une agriculture mécanisée, intensive, avec plein d’intrants chimiques. Cela nous a offert une abondance alimentaire jamais vue, il ne faut pas l’oublier. Seulement on reçoit la facture, avec des impacts toxicologiques parfois graves sur la santé, mais aussi sur les écosystèmes avec une chute vertigineuse du nombre d’êtres vivants présents dans nos champs, et pas que les ravageurs. Aujourd’hui on découvre que c’est un danger, parce que ces écosystèmes sont vitaux, y compris pour l’agriculture elle-même. Tout ça n’est pas durable. La question des pesticides est une partie de ce grand défi-là. 

Mais on a l’impression que personne n’est d’accord sur ce qu’il faut faire, parce que c’est complexe. On est en présence d’un système, c’est-à-dire d’un ensemble d’éléments, d’origine humaine et non humaine, qui interagissent. Mais ce n’est pas parce que ce système est complexe et qu’on ne peut pas tout tester en labo qu’on doit renoncer à l’étudier. Toute agriculture a un impact, c’est certain ; on doit limiter la présence de certains êtres vivants : ne l’ignorons pas. Cet impact sur le vivant, humain et sauvage, a de nombreuses formes, mettre tel ou tel produit mais aussi arracher ou replanter une haie : tenons compte de tout et cherchons le bon équilibre. L’écologie, c’est la science qui est taillée pour ça. Les interactions au sein du vivant dans son milieu c’est son objet d’étude.

Nous devons mettre au point des façons de produire compatibles avec des écosystèmes fonctionnels parce qu’en effet les deux sont liés. C’est notamment le projet de ce qu’on englobe sous le vocable agro-écologie. Ce n’est pas une utopie de bobos, c’est une approche qui est en plein développement avec de bons retours d’expérience. On doit se donner l’état des écosystèmes comme guide. Si la vie continue à se retirer, on va dans le mur. On doit et je pense on peut ramener ces indicateurs au vert.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don