Accueil
RCF Philippe Simay: "Habiter, c'est apprendre à partager l'espace"
Partager

Philippe Simay: "Habiter, c'est apprendre à partager l'espace"

RCF,  -  Modifié le 7 mai 2019
Philippe Simay a parcouru le monde pendant 4 ans, en globe-trotter philosophe à la rencontre de populations qui habitent différemment notre planète. Il en a tiré une série, puis un livre.
Extrait de la couverture du livre "Habiter le Monde" Extrait de la couverture du livre "Habiter le Monde"

Philippe Simay a parcouru le monde pendant quatre ans, en globe-trotter philosophe à la rencontre de populations qui habitent différemment notre planète et dont le mode de vie et les préoccupations résonnent avec nos problématiques occidentales.
« Habiter le monde » c’est le titre d’une série diffusée sur Arte qui est devenue un livre édité chez Actes Sud.

Pour Philippe Simay, les maisons racontent notre mode de vie, notre façon d’habiter, mais aussi notre relation aux autres, à la ville ou à la nature à l’heure ou la tendance est à la standardisation des modes de vie et des modes de construction.

 

« Comme la diversité du vivant a une valeur intrinsèque, la diversité des habitats et des manières d’habiter ça a une valeur culturelle intrinsèque »

 

Ce qui a le plus surpris Philippe Simay lors de ses voyages, c’est la facilité avec laquelle les gens lui ont ouvert la porte de leurs maisons et on pu lui parler de ce domaine « qui relève de l’intime ». Le philosophe s’est rendu compte qu’habiter était l’une des choses les plus partagées par l’humanité : « Tout le monde habite ». En partant de l’habitat, les questions économiques, politiques et religieuses arrivent rapidement.

Si l’habitat est le lieu de l’intimité, Philippe Simay explique que l’habitat est souvent centré sur l’extérieur, plutôt que sur la question de l’intériorité. « La maison n’est pas un empire dans un empire » mais une entité connectée à beaucoup d’autres choses, une philosophie très différente de la façon occidentale de vivre chez soi, qui est plutôt centrée « sur le repli », explique Philippe Simay.

Un repli qui est lié à un « appauvrissement » du statut de l’architecture, réduit à l’état de simple objet. Philippe Simay plaide pour un retour sur les processus de construction.
 

« Habiter ce n’est pas simplement se trouver dans un espace, c’est apprendre à partager l’espace »

 

La question du partage de l’espace est essentielle dans le monde occidental, notamment face à la destruction des écosystèmes et à la place de l’industrie du bâtiment dans la crise écologique. Beaucoup de personnes que Philippe Simay a rencontrées mettent au centre de leurs vies les questions du réchauffement climatiques et de l’épuisement des ressources, notamment dans les régions où la nature est moins prodigue. De la même manière, les réseaux de solidarité sont plus forts dans les lieux ou les habitats sont les plus précaires.
 

« Les autres nous tendent toujours un miroir dans lequel on vient soi même se réfléchir »

 

Pour Philippe Simay, il est urgent aujourd’hui d’habiter autrement en Europe, de repenser la façon dont on produit le bâtiment qui est très consommatrice de ressources. Le philosophe ajoute qu’il est urgent de réintroduire une dimension sociale dans l’élaboration de nos bâtiments.

Alors qu’un rapport sur la biodiversité tire la sonnette d’alarme sur l’état de notre environnement, Philippe Simay explique qu’il faut se « reconnecter » avec les autres et avec notre environnement, à l’heure de la maison individuelle et de l’étalement urbain.

La disparition de certaines ressources provoquerait la disparition de certaines pratiques de construction ainsi que des modes de vie et de la culture qui les accompagnent.  Face aux sans-abris, aux réfugiés, il convient de s’interroger sur la place que nous avons au sein du monde.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don