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"On sent bien déjà que la reconstruction de Notre-Dame a quelque chose à voir avec la reconstruction de notre société."
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"On sent bien déjà que la reconstruction de Notre-Dame a quelque chose à voir avec la reconstruction de notre société."

Un article rédigé par Mgr Benoist de Sinety - RCF,  -  Modifié le 18 avril 2019
Mgr Benoist de Sinety a visité Notre-Dame de Paris après l'incendie, il livre son analyse.
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Soudain une porte s’ouvre, ou plutôt un portail, et nous voici debouts, immobiles, sur le seuil du brasier. Tout est sombre, tout est noir. Il n’y a ni vie ni gloire.
La flèche s’est écroulée, dévorée par les flammes. À travers les fumées, les poussières de cendre et les odeurs de mort, il y a une lumière, une lumière qui ne jaillit pas du néant. Une lumière qui lui était antérieure. Une lumière d’origine. La lumière de la vie. C’est la croix, la croix du Christ, que l’on appelle aussi la croix glorieuse, la croix de vie, qui resplendit, qui éclaire et qui donne du sens.
Je me disais en ce Lundi Saint, au milieu de la nuit, qu’il nous fallait dans ces moments si étranges, si particuliers, si bouleversants aussi, trouver non pas une explication mais un début de réflexion.
Pour l’Église, l’incendie de Notre-Dame de Paris n’est pas une épreuve plus grande que celle qui consiste maintenant à accueillir, accompagne et gérer, si je puis dire, l’avalanche de générosité qui se déverse sur la cathédrale en ruines.
En détruisant la flèche et tout un décor magnifique et fastueux, les flammes de l’incendie nous ont mis devant l’essentiel. Il y avait une croix, un autel, et s’il avait fait jour on aurait vu les rosaces. Si on avait osé, on aurait même pu faire jouer l’orgue !  Tout ce qu’il faut pour dire Dieu aux Hommes et pour les rapprocher de lui !
Il est trop tôt pour théoriser ou spiritualiser mais l’on sent bien déjà que la reconstruction de Notre-Dame a quelque chose à voir avec la reconstruction de notre société.
Et cette chaine de générosité et de fraternité nous invite à notre tour à oser aimer davantage peut-être d’une manière plus franciscaine, plus pauvre, plus simple, plus vraie.
Non pas à renoncer aux fastes et aux beautés mais à se garder d’en faire notre essentiel. Car ces beautés, ces richesses déployées n’ont d’autre raison d’être que celle de dire Dieu et de révéler à tous, l’amour dont il nous aime.
Les bâtisseurs prenaient toujours grand soin de bâtir à l’ombre du clocher des cathédrales, des maisons pour les pauvres et pour ceux qui souffrent. Ces hôtels Dieu de jadis disparaissent aujourd’hui dans nos villes modernes où les m2 des centres-villes valent de l’or. Comment aider ceux qui donnent généreusement pour relever une cathédrale détruite à se montrer aussi généreux pour soutenir leurs frères qui souffrent et qui sont sans toit ?
Il en va, me semble-t-il de notre légitimité de croyants dans une société qui nous regarde et qui attend de nous des choix et des actes qui disent qu'elle est notre Espérance et qu'elle est notre Foi.

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