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Serrer les boulons
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Serrer les boulons

RCF,  -  Modifié le 12 septembre 2018
Pour François Ernenwein, l’Elysée semble décider à reprendre en mains sa majorité.
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L’élection quasi acquise de Richard Ferrand à la présidence de l’Assemblée nationale ce mercredi compte tenu de la majorité confortable de la République en Marche est la partie émergée d’un iceberg : la somme de mesures décidées par l’Elysée pour accroitre l’efficacité de sa gouvernance, la cohésion des équipes de la majorité et la qualité des réponses aux critiques des oppositions dans une période compliquée pour le gouvernement.

Les principaux chantiers à venir à l’agenda suscitent, en effet, l’inquiétude et peuvent prêter le flanc à de nombreuses réserves. La réforme des retraites par exemple ne fait pas consensus. Mieux vaut donc dans un paysage assez troublé que la majorité soit en ordre de marche. L’Elysée aujourd’hui se  concentre sur cet objectif.  D’autant plus qu’il lui faudra aussi gérer d’éventuelles  suites de l’affaire Benalla devant la commission d’enquête du Sénat.

Une approche fort logique : la bonne gestion de ses soutiens, la quête de l’efficacité sont des socles constitutifs de la bonne gouvernance. Il serait  absurde qu’Emmanuel Macron dont la popularité connaît une forte baisse ne saisisse pas ces outils. 

Reste à observer la méthode retenue, la logique à l’œuvre. Pour mieux contrôler le dispositif, Emmanuel Macron fait le choix de s’appuyer sur ses plus fidèles soutiens. La refonte possible du pôle communication de l’Elysée sous la houlette de la « plume » du président Sylvain Fort, normalien et germaniste, ancien conseiller presse lors de la campagne présidentielle victorieuse de 2017, garantira la cohérence. Celui qui écrira les discours en sera  aussi le commentateur. Difficile d’imaginer circuit plus court pour éviter les courts circuits…

D’autant que l’efficacité de l’Elysée sera mieux garantie par l’arrivée possible la semaine prochaine, selon le Monde, de Jérôme Rivoisy, ancien numéro deux de Pôle Emploi, comme directeur général des services de la présidence de la République. Issu de la même promotion à l’ENA qu’Emmanuel Macron, il sera chargé de revoir l’organisation de la maison présidentielle, un peu ébranlée  après les révélations de l’affaire Benalla. 

A l’Assemblée nationale avant l’élection d’un nouveau président ou présidente de groupe LREM  la semaine prochaine si Richard Ferrand qui occupait  la fonction prend, comme c’est très probable, le perchoir, existe cette même volonté de serrer les rangs. Dans le cahier des charges de celui qui succède à François de Rugy  figurent l’ambition de mieux veiller à la cohérence majoritaire. Le poids politique, l’autorité de Richard Ferrand, nés de sa proximité avec le président de République, offrent de sérieuses garanties pour poursuivre la modernisation du Parlement et la réforme des institutions voulues par l’Elysée.

La logique de toutes ces transformations bute pourtant tout sur une limite politique. La promesse de campagne d’Emmanuel Macron incluait un renouveau aux postes de décision. Que ce soit dans le champ politique ou dans celui plus étroit de la haute administration, le chef de l’Etat a choisi d’« assurer » avec des fidèles compétents pour conduire une politique libérale assez classique. Dans le contexte, ce n’est pas absurde. Mais bien en-deçà des promesses de renouvellement généreusement distillées.
 

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