Transition écologique et justice sociale

"The Shift Project" vient de publier un rapport sur l’enseignement des #enjeuxclimatiques dans l’enseignement supérieur français. Comment mobiliser les talents de manière efficace pour que les acteurs de demain soient convaincus de l’importance et de l’urgence de la transition écologique ?

Les travaux de ce Think-Tank français – malgré son nom – ne se dispersent pas dans toutes les directions du catastrophisme écologique. The Shift Project se concentre sur l’urgence de la décarbonatation . Comment se libérer au plus vite des énergies fossiles, alors que leur puissance a permis depuis deux siècles une incroyable accélération de la prospérité mondiale ?

Il s’agit de mettre en place une politique industrielle européenne puissante de la transition écologique. Que se passe-t-il dans les cabinets ministériels et les conseils d’administration entre la lecture des propositions d’experts et… l’inaction ? Pourquoi l’engagement ne suit-il pas la conviction que ce qui se passe nous concerne tous ? Pourquoi l’éthique de responsabilité n’enclenche-t-elle pas sur l’éthique de conviction ?

Peut-être parce qu’il manque une écoute globale du "cri de la terre" et des "cris des pauvres".  Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, joignait cette semaine sa voix à celle de ceux que la lecture de l’encyclique Laudato Si’ a convaincu qu’en matière de développement durable "tout se tient". S’exprimant sur les suites à donner au Grand débat, il expliquait dans La Dépêche :

"En septembre dernier, nous disions que les inégalités et la question écologique étaient deux bombes à retardement. Mais nos avertissements n’ont pas été entendus s’agissant de l’urgence à réduire les inégalités sociales, mais également à expliquer les enjeux environnementaux. Il fallait associer les Français à la politique écologique, qu’ils en soient les acteurs plutôt que de s’en sentir les victimes, à travers la taxe carbone et son impact sur le prix du carburant."

Passer de la sidération à l’action, en matière de justice sociale comme de transition écologique, cela demande de proposer un projet politique global : un modèle de société apaisée, qui fait du lien social la finalité et la condition de la réalisation de chacun – et non pas le contraire. Les entreprises et l’Etat ont ici une révolution copernicienne à faire, que l’on peut exprimer dans les termes du précepte de l’évangile : "aime ton prochain comme toi-même", ou de la sagesse de Gandhi : "Soyez le changement que vous souhaitez voir dans le monde".