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"Un vrai bonhomme" : plus qu'un simple récit d'émancipation!
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"Un vrai bonhomme" : plus qu'un simple récit d'émancipation!

RCF,  -  Modifié le 9 janvier 2020
Cette semaine c'est un premier long métrage du réalisateur Benjamin Parent "Un vrai Bonhomme" : une injonction à la masculinité
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J’ai un faible pour les premiers films, et j’ai toujours un certain plaisir à voir émerger un nouveau regard et un nouveau cinéaste. Et ce film de Benjamin Parent, "Un vrai bonhomme" a un charme indéniable ! Il aborde en plus un thème peu traité en fiction, ce qui me semble intéressant dans le contexte actuel.

Le héros s’appelle Tom, il a 16 ans, il est petit, il manque de confiance en lui comme beaucoup d’ados de son âge. Et il compte donc beaucoup sur les conseils de son grand frère Léo, qu’il admire, pour se faire apprécier dans le nouveau lycée qu’il vient d’intégrer.

Le film commence presque comme un banal épisode de « teen-movie » ou de série pour ados. Mais très vite, il adopte un ton bien à lui, qui intrigue et qui interroge sur la relation réelle entre Tom et Léo.

Léo est le parfait beau gosse, viril, dragueur, sportif et qui correspond en plus parfaitement au modèle paternel. Et Tom va se retrouver tiraillé entre ce modèle un peu fantasmé auquel il aimerait ressembler et sa propre quête d’identité.

Et le film souligne avec beaucoup de justesse cette injonction de masculinité, souvent réductrice, qui existe au sein des lycées ou des familles.
Et puis, sans dévoiler entièrement l'histoire, le film aborde aussi la question douloureuse du deuil d'un enfant. Ce qui apporte encore plus de profondeur et de complexité au film. Il traite du poids du silence et des répercussions pour la fratrie ; et ici c’est grâce à la mère, jouée par la toujours très juste et très douce Isabelle Carré, que Tom va pouvoir trouver sa voie.

Mais le film va plus loin qu’un simple récit d’émancipation. Déjà la réalisation est assez originale. Benjamin Parent introduit une dimension fantastique, de manière subtile. Il l’avait fait aussi dans la très jolie comédie romantique d’Hugo Gélin,  Mon Inconnue , dont il a co-écrit le scénario.

Et il a une manière particulière de rendre très réaliste la part fantastique de l’histoire, et de nous emmener comme ça, plus loin qu’on ne croirait dans l’émotion.

Le film a été sélectionné pour le prix Jean-Renoir des lycéens, un prix prix organisé, comme le Goncourt des lycéens, par l’Education Nationale. Il est relativement récent, mais il a un joli palmarès à son actif et il a le mérite de sensibiliser les jeunes au cinéma et au travail critique sur les films. Il sera remis en mai prochain à l’un des sept films sélectionnés, dont « Papicha », « J’accuse » ou « It must be Heaven » dont on a parlé dans cette chronique !

En attendant le résultat, allez voir « Un Vrai bonhomme » et vous pouvez y emmener vos ados, ce sera une bonne occasion d’échanger sur ce qu’est « être un homme » aujourd’hui !
 

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