« Ces jeunes avec un handicap m’ont encore une fois donné une leçon de savoir aimer ». Florence, qui parle ainsi, a participé au pèlerinage de l’association A Bras ouverts à Lourdes, en novembre dernier. A Bras Ouverts organise des week-end pour des personnes handicapées et de jeunes accompagnateurs dans un esprit d’amitié et de rencontre. Ils étaient 650 à Lourdes, venus de toutes la France, dont 250 personnes handicapées.
A ce pèlerinage, le Père Etienne-Marie participait. Il a été le premier aumônier d’A Bras Ouverts, il y a plus de trente ans. Florence l’a bien connu à cette époque. Il était en pleine santé. Mais voilà que la maladie de Charcot l’a atteint, et l’a rendu très dépendant, très fragile. C’est donc en fauteuil roulant que le prêtre se déplaçait à Lourdes. « J’ai été émue -dit-elle- de la compassion des jeunes avec un handicap vis-à-vis de ce prêtre devenu lui-même si handicapé. Avec sa maladie, sa fragilité visible, il les rejoignait manifestement».
Elle a été témoin du besoin des jeunes de rencontrer le prêtre malade, de se faire proche de lui, avec des gestes de tendresse, des larmes de communion parfois. « Ils allaient à lui -dit-elle- pour recevoir le sacrement de réconciliation. Que c’était beau de voir ce prêtre malade célébrer, bénir, se laisser approcher et questionner par les jeunes avec un handicap ! ». Jusqu’à cette interrogation qu’elle a entendue, si spontanée, de la part de Thomas, polyhandicapé : « Toi aussi, tu portes des couches ? ».
A Bras ouverts, de la façon la plus simple qui soit -des week-ends partagés- révèle que la rencontre d’amitié avec les personnes handicapées est une véritable école d’amour. Elles y déploient leur talent pour nous apprendre de la façon la plus naturelle, que nous sommes faits pour la communion. Même les couches peuvent devenir le signe de cette humanité commune que nous partageons.
Cette école d’amour façonne depuis plus de trente ans tant de personnes, dont Florence, qui a reçu à Lourdes une nouvelle leçon de savoir aimer. C’est donc universel, et durable ! Mais c’est aussi transmissible, si l’on en croit son fils de 20 ans, qui lui a écrit récemment : « Merci mes chers parents de m’avoir emmené à A Bras ouverts. C’est le lieu où j’ai appris à aimer ».
Mais des personnes fragiles, il y en a partout ! Dans notre famille, notre voisinage. Personnes âgées, malades, handicapées, migrants isolés, personnes de la rue… Il y en a partout ! Le Carême dans lequel nous sommes est une bonne occasion de nous rapprocher d’elles et de créer des liens durables pour nourrir ce cycle vertueux dont notre monde a tant besoin : « Celui qui aime enseigne à aimer »
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