Eric Picard est Agrégé d'histoire, Auditeur Institut des Hautes Études de Défense Nationale, professeur indépendant, conférencier à Nantes.
Alors que Gabriel Attal vient de prononcer son discours de politique général, notre chroniqueur Eric Picard revient sur une de ses précédentes annonces : le retour de l'uniforme à l'école ou plutôt de « la tenue unique ». « Je ne vois pas en quoi l'uniforme va aider les élèves à mieux apprendre à lire, à écrire et à compter, en quoi il va aider l'ascenseur social et républicain à mieux fonctionner et à éviter le séparatisme islamiste » déclare ce professeur d'histoire-géographie pour conclure « l'habit ne fait pas le moine et il y a tant d'autres signes douloureux des différences sociales qu'un uniforme ne saurait dissimuler ».
Notre chroniqueur Eric Picard revient sur la polémique Depardieu, au-delà des pétitions et contre-pétitions, paroles présidentielles et protestations, procès médiatiques en attente de véritable procès. Tout simplement en prenant un peu de hauteur historique.
Depardieu avait tout pour lui grâce à son immense talent d’acteur, reconnu internationalement. Il atteignait même à un véritable statut de sage spirituel, lui le lecteur public de saint Augustin, en se faisant baptiser le 4 septembre 2020 à la cathédrale orthodoxe de Paris. En décembre de la même année, il est mis en examen pour viol et agressions sexuelles.
Doit-on rappeler que Depardieu avait 20 ans en 1968, avec ses slogans célèbres : il est interdit d’interdire, jouissez sans entrave et ses refus de la morale, des limites, de la retenue, avec au contraire l’appel à la libération de toutes les pulsions même pédophiles, l’expérimentation de tout et n’importe quoi, à condition que cela procure du plaisir individuel, de la jouissance, y compris celle de l’esprit grâce à la transgression provocatrice de tous les tabous qui fondaient notre civilisation ? Faut-il rappeler que le film qui lance Depardieu en 1974, c’est les Valseuses, film tout public, dont la trame est la satisfaction, y compris violente, des désirs sexuels de deux jeunes hommes, qui recourent s’il le faut aux viols : 5,7 millions d’entrées ? La même année toujours en France, Emmanuelle, film érotico-porno chic, c’est 8,9 millions de spectateurs.
Il faut donc interroger l’univers du cinéma car le cinéma montre des corps en mouvement, des corps désirables et incite à la consommation sexuelle, en valorisant les appétits libidineux, notamment des mâles, en réalisant sur l’écran toutes sortes de fantasmes. Ce cinéma qui se prétend au service du progrès nécessaire de la révolution sexuelle, contre la société traditionnelle à détruire. Et le sexe est un des éléments essentiels, parfois unique, du cinéma depuis un demi-siècle. Peut-on imaginer un film sans corps nu, sans scène de sexe ? Bien des actrices témoignent aujourd’hui de leur malaise lors du tournage de ces scènes. Car les temps semblent avoir changé : on écoute désormais, et à juste titre, les souffrances des femmes et des enfants victimes de violences sexuelles. Mais peut-on déboulonner Depardieu, sans mettre en question l’esprit de mai 68 ?
Dans sa carte blanche sur les radios RCF et Fidélité des Pays de la Loire, Eric Picard se dit choqué et scandalisé par ce qui arrive aux arméniens du Haut-Karabakh, victimes de l’Azerbaïdjan et de son allié turc. Mais aussi scandalisé des silences coupables et de l’inaction de ceux qui pourraient agir. Silences des grandes voix de ce monde: américaines, européennes, françaises et même vaticanes...
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