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Écologie, s'émerveiller comme un enfant
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Écologie, s'émerveiller comme un enfant

Un article rédigé par Éric de Kermel - RCF, le 13 janvier 2020  -  Modifié le 28 février 2024
Comment protéger ce que nous ne connaissons pas, comment aimer ce que nous ne regardons plus ? Et si vous regardiez ce qui vous entoure avec l’œil neuf de l’enfant de six ans ?
Annie Spratt / Unsplash Annie Spratt / Unsplash

"CONTEMPLATION", UNE CHRONIQUE À RETROUVER DANS L'ÉMISSION "COMMUNE PLANÈTE" - Commune Planète, c'est la nouvelle émission d'écologie sur RCF. Un rendez-vous hebdomadaire proposé par Anne Kerléo à découvrir dès ce vendredi 10 janvier 2020.
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Le petit garçon de six ans qui vit sous mon toit emprunte matin et soir un sentier pour rejoindre le hameau où il est accueilli par le ramassage scolaire. Sur ce chemin, pendant une dizaine de minutes il observe chaque matin ce qui a changé durant la nuit et chaque soir ce qui s’est passé dans la journée.

J’aime le regard d’un enfant sur la nature ! Il m’apprend à voir, réveille mon propre regard sur le merveilleux que je ne voyais plus. Les pierres roulées du talus témoignent de la venue des sangliers ; ils ont remué le sol au pieds des chênes pour manger des glands. Les araignées composent entre les branches des genévriers des vitraux éphémères qui vont capturer quelques goutes de rosée qui ressemblent à des cristaux.

Même des crottes deviennent des trésors. Celle qui tournicote nous raconte le passage nocturne de la fouine ; une autre, pleine de graines transforme Robin en enquêteur pour trouver les fruits rouges de l’églantier gorgé de ces petits pépins jaunes. La garrigue s’offre telle un livre de sciences naturelles sensible et coloré, qui s’ouvrirait chaque jour sur une page nouvelle.

Pour assurer mon rôle d’éducateur, le sentier de Robin me conduit à replonger dans de vrais livres. Je veux pouvoir lui raconter que les feuilles dorées qu’il aime tant sont celles du hêtre et que cet oiseau qui traverse le vallon est un geai, paré de couleurs magnifiques malgré son cri bien peu mélodieux. Qui de Robin ou de moi apprend à l’autre à regarder ? "Vous qui passez sans me voir"… Je me souviens de la chanson de Trenet et j’imagine la nature la chantant à son tour.

Comment protéger ce que nous ne connaissons pas, comment aimer ce que nous ne regardons plus ? Alors, la prochaine fois, dans le parc que vous traversez chaque jour ou sur le sentier que vous avez parcouru tant de fois, si vous le regardiez avec l’œil neuf de l’enfant de six ans...

 

 

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