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L'espérance d'une jeune agronome en une agriculture plus écologique
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L'espérance d'une jeune agronome en une agriculture plus écologique

Un article rédigé par Anne Kerléo - RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Jeune ingénieure agronome, Cécile Richard travaille à la promotion d'une agriculture qui réconcilie Homme et nature. A Taizé, elle témoigne de cet engagement qui lui donne de l'espérance.
Anne Kerléo / RCF - Cécile Richard, co-fondatrice d'Hommes de terre Anne Kerléo / RCF - Cécile Richard, co-fondatrice d'Hommes de terre

Dans le cadre du programme dédié à l'écologie, proposé du 26 au 31 août 2019 à Taizé, des ateliers sont proposés sur différents thèmes : Les enjeux écologiques liés à l’urbanisme ; Est-il encore possible d’espérer aujourd’hui ? ; Petits exercices pour prendre soin de la Création de Dieu ; Pollution marine – que pouvons-nous faire ? ; Déjouer les enjeux de la faim dans le monde en étant acteur ici et maintenant... Chacun des ateliers est animé par des personnes expertes et / ou actrices de la thématique concernée. 

Cécile Richard anime un atelier sur le thème "agronomie et écologie". Cette bretonne de 22 ans a une formation d'ingénieure agronome et a fondé avec une amie l'association "Hommes de terre". Au micro d'Anne Kerléo, Cécile raconte le travail de son association et témoigne de l'espérance que cela lui donne. 

 

L'association Hommes de terre

La mission de cette association est d'aller "à la rencontre de penseurs (philosophes, experts, journalistes, etc.) et d’acteurs (agriculteurs, entreprises, abbayes, associations, etc.) de l’agriculture écologique pour identifier les synergies entre préservation de l’environnement et épanouissement de la personne humaine en agriculture".

Leur second objectif est de communiquer leurs découvertes "par des articles, des vidéos, de petites conférences auprès de publics scolaires, universitaires et dans des paroisses". Les deux jeunes femmes ne s'arrêtent pas à un label particulier, "les pré-requis, c'est qu'il y ait une volonté d'agir pour l'environnement et pour l'Homme". L'un de leurs souhaits est de dédiaboliser les agriculteurs et de favoriser la rencontre entre le monde agricole et le reste de la population. 
 

Laudato Si', un déclic 

Chez Cécile, l'écologie n'est pas une prise de conscience récente : "Je pense que c'est quelque chose qui m'a habitée dès toute petite : en famille on passait beaucoup de temps dans la nature, il y avait aussi des gens de ma famille qui travaillaient en agriculture biologique." Lors de ses études d'agronomie, l'environnement a été régulièrement abordée et cela l'a conduite à se spécialiser dans ce domaine.

Et puis, est arrivée l'encyclique "Laudato Si'" du pape François. C'est après la lecture de ce texte que Cécile et Ariane, alors étudiantes, ont décidé de créer "Hommes de terre" : "Parce que, à la fois dans nos études et dans ce texte, ce qui nous touchait beaucoup c'est de voir que l'humain et la nature étaient vraiment interconnectées et qu'on ne pouvait pas chercher à avoir une agrticulture plus écologique si elle n'intégrait pas le bien-être de l'humain en tant que tel. Ce qu'on a voulu chercher à voir c'est comment l'écologie intégrale développée par le pape François pourvait s'appliquer concrètement en agriculture." 

 

Quelle agriculture demain ?

À la question "y a-t-il des types d'agriculture qui aujourd'hui ne sont plus possibles ?", Cécile Richard répond avec prudence : "C'est difficile d'être catégorique. Il y a plutôt des formes d'agriculture que j'ai envie d'encourager, plus diversifiées, avec des surfaces moins grandes, moins dépendantes d'intrants, avec davantage d'autonomie, davantage de cohérence entre végétal et animal... Tout ce qui est très grandes surfaces, agriculture très mécanisées, avec beaucoup de traitement, etc., c'est vrai que c'est à bout de souffle : le sol est épuisé, les agriculteurs sont endettés... mais le virage est difficile à prendre.

Pour Cécile, agir à l'échelon d'un territoire "est porteur d'espérance" parce qu'on "voit tout de suite les fruits" et "ça permet une cohésion sociale, un tissu humain qui est vraiment important". Et la notion d'espérance est pour elle capitale quand on s'engage pour l'écologie "parce qu'on pourrait désespérer, se dire que c'est foutu... c'est tentant de se dire ça !" Elle reprend les mots du théologien Fabien Revol, qui lui a dit que "viser un bien et y croire peut donner de l'espérance, contrairement au fait de se dire qu'on va droit dans le mur". Cécile concède qu'il y a des hauts et des bas, mais affirme que "rencontrer des personnes investies qui sont dans cette joie donne de l'énergie et de l'espérance".

À partir de la rentrée, Cécile Richard va travailler au MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne) dont elle devient responsable permanente pour le Morbihan. 

 

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